Carnet de voyage au Kalahari (1)

Publié le par Jérôme Voyageur

Vendredi 24 février, Paris

 

Cette nuit du 24 au 25 février, il est tombé quelques flocons et la matinée est bien fraîche ; mais demain matin, place au soleil et à la chaleur de l’Afrique Australe. Les bagages sont prêts depuis hier soir, normalement sans oublis ! Il ne reste plus qu’à attendre Jean-Luc, un des membres du groupe, qui doit passer me chercher à la mi-journée. Un dernier repas pris en terre de France et nous voici partis en voiture vers l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, profitant ainsi des nombreux bouchons du périphérique (demain ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir !). Bouchons certes, mais le trajet en voiture est tout de même plus agréable que l’heure dans le RER ! A l’inverse de la route, l’aérogare du terminal 1 n’est pas très fréquenté en cet fin d’après-midi de vendredi. L’enregistrement est, du coup, très rapide, encore que le personnel ne semble pas très au fait des destinations (ma destination finale semble inconnue de l’hôtesse ; quant à Jean-Luc, il manque de partir sans son billet retour gardé par l’hôtesse !!). En revanche, le contrôle de sécurité s’éternise : des taches noires vues aux rayons X m’obligent à vider mon sac à dos ….. pour rien. Encore une petite heure et demie à patienter dans le satellite 4 avant de partir pour cette reconnaissance dans le Kalahari : à coup sûr l’aventure ! L’avion, un A340-200 de South African Airways, est loin d’être complet, ce qui me permet d’être plus à l’aise : le trajet de 11 heures n’en sera que plus agréable ! Le film, « Elizabeth Town » (avec Orlando Bloom et la ravissante Kirsten Dunst) étant plutôt moyen, je me jette donc dans les bras de Morphée plus tôt que prévu. Et les longues heures s’égrènent !! Jusque vers 4h30 (heure de Paris, 5h30, heure locale) où les lumières sont rallumées pour procéder au service du petit-déjeuner.

 

 

Samedi 25 février, Johannesburg

 

 

7h50, c’est le retour en Afrique du Sud, ou plus exactement à l’aéroport de Jo’burg. A peine 1h40 à patienter, dont une bonne demi-heure pour obtenir notre carte d’embarquement au guichet du transit, quelque peu dépassé ! Un petit tour dans l’aérogare et nous remontons dans un bus pour rejoindre l’autre bout du tarmac où nous attend un petit avion, un Dash 8 de chez De Havilland. Nous sommes à peine une vingtaine à bord pour cinquante places. Le service à bord est assez comique : selon vos désirs, l’hôtesse ouvre un des coffres ou bien va chercher ce qu’il faut au fond de l’avion, et ainsi pour chaque passager !! Un saut de puce de moins d’une heure et nous voici enfin rendus à Gaborone, capitale du Botswana. Encore un aéroport international minuscule. Les formalités sont donc expédiées rapidement (pas même une fouille de bagages !!) et nous retrouvons Fred qui nous attend dans le hall.

 

Nous embarquons dans le 4*4 (qui n’a pas changé depuis 6 mois), direction la « banlieue » de Gaborone. Cette ville grossit à vue d’œil et sous une forme occidentale, à l’image des villes sud-africaines. Sur le boulevard périphérique, on croirait presque retrouver des bouchons comme la veille ! Fred et Béa nous ont donc dégottés un petit endroit bien sympa, la réserve de Mokolodi, un espace de 10000 hectares, à seulement dix minutes de la ville. Nous sommes logés dans deux chalets au cœur du parc, juste devant un étang où s’ébattent quelques hippopotames. Sur le trajet entre l’entrée de la réserve et le chalet, nous avons même l’occasion d’apercevoir deux gazelles, cinq zèbres venus se désaltérer dans une petite mare, une girafe dégustant un petit acacia, et enfin quatre éléphants domestiqués, avec leurs cornacs, qui nous croisent sur la piste. Ils ont beau être domestiqués, leur proximité reste impressionnante. L’un d’eux est même tout prêt de placer sa trompe dans le véhicule. Arrivés aux chalets, nous retrouvons Béa, ainsi que son père, Claude et Elisabeth. Ils nous attendent pour notre premier repas au Botswana. L’après-midi se déroule tranquillement …. Au rythme africain ! Et nous attendons, attendons, … : Fred est reparti récupérer les trois derniers membres du groupe en vain. Fred revient, mais seul ! Nous apprenons plus tard que leur avion n’a pas décollé de Paris et qu’ils n’arriveront que demain. Nous ne laissons pas abattre pour autant ; premier repas et la viande est toujours aussi bonne, aussi fondante. Hmm ! Il est temps de profiter des agréables lits, les derniers avant quelques jours.

 

 

Dimanche 26 février, réserve de Mokolodi

 

 

Suite au changement de programme de la veille, le réveil de ce matin est plutôt tranquille. C’est que nous avons le temps avant que les retardataires n’atterrissent. Par contre, il a plu une bonne partie de la nuit. Ce n’est qu’en arrivant à l’aéroport que la pluie cesse, laissant la place à quelques coins de ciel bleu. Pourvu que ça dure ! Cette fois, ils sont bien dans l’avion : Nelly, Sophie et Dominique. Mais les galères continuent : le sac de Dominique n’est pas arrivé et l’aéroport de Jo’burg ne sait pas nous renseigner sur sa localisation. Dominique décide donc de faire les formalités pour faire rapatrier son sac en France et nous partons.

 

Direction le Kalahari, plein ouest sous une météo peu engageante. Les averses se suivent mais nous gardons bon espoir pour ce soir. Nous croisons de nombreux ânes et vaches, toujours sur la route, à boire dans les flaques. De temps en temps, ce sont des groupes de chevaux, beaucoup plus sages. A Jwaneng, nous passons devant une des plus grosses mines de diamants à ciel ouvert. Difficile de la manquer avec sa montagne de terre et surtout le dirigeable aux couleurs de la De Beers à l’entrée.

 

Nous progressons bon gré, mal gré entre les gouttes et les animaux, pour l’instant domestiques. Finalement, vers 16 heures, le beau temps semble  vouloir définitivement s’installer. C’est à ce moment-là que nous tombons sur un panneau indiquant le parc Kgalagadi Transfrontier Park sur la droite, à 124 kilomètres. Renseignements pris, la piste semble ouverte ; les locaux expliquent que des gens sont passés voilà six mois ! La piste sablonneuse n’est indiquée sur aucune carte mais tant pis, à l’aventure ! Si tout va bien, nous allons faire un large raccourci (néanmoins, ce passage ne permet plus de faire de ravitaillement en carburant). En revanche, la vitesse se réduit fortement. Mais tout se passe bien : ça roule, la piste est bien tracée et dégagée. Au bout d’une bonne heure où nous n’avons parcouru qu’une vingtaine de kilomètres, nous arrêtons pour planter le bivouac au milieu de nulle part. Seuls au monde ! Tranquilles pour planter les tentes, siroter un petit apéro (anisé bien sûr !) et manger. Et bien non ! Au moment de passer à table, l’orage nous rejoint. Désormais, c’est sauve qui peut. Nous mangeons tant bien que mal, à l’abri des hayons des 4*4, avant de nous réfugier sous les tentes. Quel dommage de pas avoir pu prendre le temps de déguster un repas aussi bon : du poulet grillé et des « butternut », des cucurbitacées locales, à la chair orange, toujours aussi succulentes, bien que bouillies. La nuit sera humide !!

 

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