Pachacutec, panorama andin (9)

Publié le par Jérôme Voyageur

Mercredi 27 Mai 2015, Aguas Calientes

 

Heureusement que j’étais réveillé avant l’heure. Alors que j’éteignais le réveil avant qu’il ne sonne, la réception m’appelle pour me réveiller. A 4h35, je me demande ce qui se passe. Nous sommes plusieurs à commencer notre petit-déjeuner avant même l’heure du rendez-vous. Le serveur a tout juste le temps d’installer son buffet. Les sacs ayant été stockés dans un coin de l’établissement, nous sommes prêts à l’heure pour rejoindre les navettes. Malgré l’heure très matinale, cela fait déjà un petit moment que nous voyons ou entendons passer des groupes qui ont le même but. Nous ne sommes donc que moyennement surpris en apercevant dans la nuit l’immense file d’attente au bas du pont qui franchit le torrent. Il faut attendre 5h30 que les premières navettes aient démarré pour qu’enfin la file commence à s’ébranler vraiment. Après une bonne dizaine de véhicules, nous finissons par monter à bord à notre tour. C’est un peu serré mais la destination motive au plus haut point. Le trajet requiert vingt à vingt cinq minutes pour parcourir la montée jusqu’au site tant convoité. Parti avec la nuit, la lumière apparait en cours de route. Le plafond reste bas après les deux grosses averses de la nuit. Dans la dernière partie du parcours, nous commençons à croiser de plus en plus de navettes qui redescendent. Nous apercevons aussi les puristes qui montent à pied.

Finalement nous débouchons sur le parking du site. Etonnamment, malgré les navettes qui devraient fluidifier les entrées, nous tombons sur une nouvelle file imposante. Malgré tout, en se plaçant bien, j’arrive à passer assez rapidement le contrôle du billet. Mon sac est totalement ignoré ; heureusement, il est plus gros que le maximum autorisé. Il faut un petit moment pour que tout le monde franchisse les guichets. Nous y voilà enfin ! Malgré la grisaille qui traine encore, pas de doute, tout correspond à ce que j’avais pu imaginer ou voir. Heidé nous fait parcourir les secteurs principaux du Machu Picchu, un peu au pas de course en attendant de lâcher les quatre ayant opté pour l’ascension du Huayna Picchu. Nous découvrons ainsi le temple du soleil que j’avais imaginé bien plus grand que cela. Avec son polissage particulièrement poussé, nous ne pouvons pas le rater. Il n’y a guère que le temple des trois fenêtres qui puisse lui faire de la concurrence. Les fenêtres sont alignées de manière à capter le premier rayon du soleil le jour du solstice. Nous découvrons aussi au sommet une sorte de carrière où trainent encore de nombreuses pierres. Comme si le site n’avait jamais été terminé. Les quartiers résidentiels permettent de voir comment pouvaient vivre les gens de cette cité. Si tant est qu’elle ait été réellement habitée complètement. Les spécialistes sont encore partagés. Nous retrouvons aussi divers greniers aux formes totalement différentes que ceux de Raqchi. Partout nous trouvons ou soupçonnons l’infrastructure hydraulique qui permet d’alimenter les diverses fontaines. Nous repassons deux fois à la maison des mortiers pour bien voir comment ces deux mortiers remplis d’eau faisaient d’excellents miroirs pour observer le ciel. Grâce à notre guide nous profitons de nombreux détails faciles à manquer comme ce semblant de toilette dans la maison de l’inca, ce support de torche dans la même habitation, ces points d’ancrage pour les toitures, ces systèmes de « fermeture » des temples dissimulés dans les murs. Et j’en oublie. Le Machu Picchu c’est à la fois la majesté des lieux et la multitude de petites choses passionnantes. Il y a même un petit jardin botanique juste sous les trois fenêtres qui regroupe quelques unes des plantes dont nous profitons depuis quelques jours.

Le parcours est loin d’être de tout repos. Les plats sont rares. Il faut sans cesse monter ou descendre pour passer d’un bâtiment à un autre. Et quand on veut changer de niveau, place aux longs escaliers pentus. Evidemment les appareils surchauffent, surtout quand le soleil dissipe enfin la grisaille. Ce matin nous avons même eu la chance qu’un peu de brume remonte de la vallée vers le Huayna Picchu, offrant un spectacle grandiose. Nous déambulons ainsi dans la cité jusque vers 10 heures. La foule est présente quasiment partout ; Il faut parfois faire preuve d’ingéniosité pour faire des photos. Là Heidé nous laisse quartier libre. Je me motive à suivre Ludi, Jean-Mi, Annie, Sylvie et Lili pour essayer de rejoindre la porte du soleil qui domine le site à l’arrivée du chemin de l’Inca.

Encore une fois je vais en baver mais l’extrême motivation est là ! On vient qu’une fois dans ce genre d’endroits aussi mythiques. La porte doit être située à environ deux kilomètres du site. Simplement en regardant le but à atteindre, j’hésite un peu. Mais il ne faut pas. Je pars à mon rythme et nous nous retrouvons à chaque pause avec les autres. Le chemin est tout sauf simple, tantôt au soleil, tantôt à l’ombre, tantôt lisse, tantôt des marches irrégulières. Je retrouve donc mes amis d’abord à la pierre sacrée, où un groupe un peu mystique semble « planer », ensuite au premier poste inca à l’usage indéterminé, et enfin quasi sur les rotules à la fameuse porte du soleil. Mais quelle vue tout le long sur le Machu Picchu et surtout depuis là-haut. J’ai bien fait de serrer les dents. Le panorama sous le soleil est vraiment superbe. J’imagine quelle récompense cela doit être quand on débouche après avoir longtemps randonné sur le chemin de l’Inca. Mais quelle idée d’être venu construire ici ? En redescendant, je trouve le moyen de me tasser le pied presque au début de la descente. Il ne manquait plus que ça, surtout à la même jambe que celle où je me suis déjà à moitié foulée la cheville ! A l’approche de la cité je croise trois lamas en train de paître sur les terrasses supérieures. Je prends tout de même garde à me tenir loin de celui qui traine sur le passage pavé. Les compères m’attendent au point de vue photo le plus prisé du site. De là, nous essayons de dénicher le chemin qui descend sous la végétation en bordure des trois maisons couvertes qui ont servi de point de repère tout au long de la visite. Encore une descente irrégulière à souhait avec des marches de toutes tailles et formes. J’aurais bien fait tamponner mon passeport mais il y a trop de monde. Nous retrouvons donc Heidé à l’entrée avec un peu d’avance sur le rendez-vous. Nous réussissons à embarquer dans la seconde navette au départ. Je découvre à ce moment-là la présence d’un hôtel de luxe à l’entrée même du site.  Fin d’une magnifique visite ! Retour au bruit permanent d’Aguas Calientes. Le charme est passé …

En attendant que tout le monde soit redescendu nous sommes une petite poignée à opter pour une bière fraîche histoire de fêter ce grand moment. Nous rejoignons ensuite le restaurant implanté à l’extrémité de la ville juste à côté de la voie ferrée : quand le calme vient enfin dans la salle, c’est une table à recommander ; le menu touristique y est délicieux. Pour patienter jusqu’au départ du train dans la soirée, nous commençons par flâner dans une ville sans charme qui n’a grossi que par et pour le tourisme, et de manière totalement désordonnée. Hôtels et restaurants se succèdent : de temps en temps, une boutique rompt l’alternance. Petit à petit nous montons vers les thermes situés sur les hauteurs de la cité. Pour ceux qui le veulent, il est possible de louer serviette et maillot de bain dans les toutes dernières échoppes de la rue. Attention, la guérite où se vendent les billets est encore loin des bassins. Il faut continuer à grimper un moment avant d’atteindre le complexe. On y longe d’abord un bar avant d’atteindre la consigne payante. Les vestiaires sont installés en bas des escaliers ; il faut donc remonter pour déposer ses affaires avant de redescendre. La douche froide obligatoire est plus que vivifiante. L’entrée dans le bassin à 37° (a priori le plus chaud) n’en est que plus appréciable. J’y reste une grosse demi-heure à tremper avant de passer à légèrement plus tiède. Après avoir autant barboté dans l’eau chaude, il est temps de sortir. Nous faisons un tour au marché artisanal avant de retourner à l’hôtel pour récupérer nos sacs. Heidé s’y trouve déjà avec quelques autres. Nous rejoignons donc la gare en groupe. Il ne reste plus qu’à laisser partir le train à quai et patienter jusqu’à l’arrivée du nôtre. Les américains de l’aller ont été remplacés par des brésiliens tout aussi bruyants. Retour à Ollantaytambo 1h40 plus tard, dans la nuit noire et fraîche. Mais ce n’est pas terminé. Là nous montons dans un minibus qui nous ramène jusqu’à Cusco où nous débarquons plutôt tardivement. Du coup le sommeil est vite trouvé après une telle journée et ce malgré l’acompte pris pendant le trajet. Mais quelle journée mémorable !

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É
Bonsoir et merci pour la visite sur mon blog. Un site qui semble très intéressant...
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J
Merci pour votre visite et au plaisir de vous y revoir