Par Douau...mont(s) et par Vaux

Publié le par Jérôme Voyageur

Casemates du fort de Vaux
Casemates du fort de Vaux

Verdun, 21 Mai 2016

Après avoir consacré mes premières heures à la redécouverte du lieu qui reste le plus connu du champ de bataille, à savoir Douaumont, je comptais bien poursuivre et profiter du beau temps pour explorer d'autres lieux que je ne connaissais que de nom. Retour en arrière, comme si on redescendait en ville. Au dit carrefour, on remarque la présence d'une stèle représentant un lion. Rien à voir avec celui de Belfort, que ce soit en taille ou en position. Celui-ci est associé à Souville, le fort le plus proche. Il suffit de continuer tout droit pour rejoindre un autre fort important, celui de Vaux.

En chemin, on remarque de nombreuses indications, presque à chaque sentier s'enfonçant dans la forêt qui se déploie de part et d'autre. Chacune correspond à un ancien site de combat, à une stèle ou une tombe. Je laisse tout cela pour le retour. Direction l'extrémité de cette route qui se conclut devant ce qui reste du fort de Vaux. Autant celui-ci est plus petit que son illustre voisin, autant son parking est autrement plus grand et mieux aménagé que celui du voisin. Un mix des deux aurait été parfait. On débouche donc devant une paroi qui aurait du être lisse puisque maçonnée mais qui ressemble à une petite falaise brute des suites des nombreux bombardements. Heureusement que quelques ouvertures sont percées pour rappeler qu'il s'agit bien d'une construction, sinon on pourrait douter.

Dès l'arrivée, on peut découvrir une plaque commémorative qui rappelle l'usage des pigeons pour transmettre les messages vers l'arrière depuis les forts en première ligne. On y apprend même que le dernier pigeon envoyé par le commandant Raynal dernier défenseur du fort fut décoré par l'armée! Le fort tombe le 7 juin 1916 après six jours de résistance. Les 250 survivants reçoivent les honneurs de la part des allemands pour leur résistance héroïque. Il sera repris dans la nuit du 2 a 3 novembre 1916 sans combat, une patrouille française découvrant que les allemands ont abandonné le terrain.

Comme la plupart des défenses de la région, on doit le fort de Vaux au général Séré de Rivières. Moins d'une heure après Douaumont, je me suis abstenu de visiter l'intérieur. il était de toute façon trop tard pour envisager une exploration. A l'extrémité ouest, on peut apercevoir deux canons qui pointent à travers les grilles. Il s'agit de deux canons de 75 mm qui équipaient une des casemates Bourges. Comme à Douaumont, la promenade sur le dessus du fort révèle un terrain entièrement recouvert d'herbe, mais totalement bouleversé par les bombardements. Quelques coupoles et postes d'observation sont encore visibles mais globalement Vaux semble avoir encore plus souffert que Douaumont à ce niveau-là.

Par Douau...mont(s) et par VauxPar Douau...mont(s) et par VauxPar Douau...mont(s) et par Vaux
Par Douau...mont(s) et par VauxPar Douau...mont(s) et par VauxPar Douau...mont(s) et par Vaux
batterie du Tunnel
batterie du Tunnel

En rebroussant chemin, je fais une halte au carrefour où il m'avait semblé apercevoir un trou maçonné. Il s'agit de l'abri de la batterie du tunnel. Point de tunnel mais une simple caverne construite en pierres et recouverte d'une butte de terre en guise de protection, le tout en sous-bois. Quelques kilomètres plus loin, ce sont les casemates Pamart qui attirent mon attention. La première est implanté en retrait de la route, dans une clairière, avec divers panneaux explicatifs comme sur la plupart des sites, quel que soit leur taille ou leur état. La partie avant est parfaitement conservée, avec la couche de blindage en béton et les deux créneaux de tir. En revanche, l'accès à l'arrière a totalement disparu. Il en est de même pour la deuxième casemate construite quelques centaines de mètres plus loin dans une autre clairière plus en retrait. Je me décide à suivre le chemin tracé sous les arbres dans l'espoir de dénicher le fort de Souville. Je finis par apercevoir plusieurs murs en ruines probablement des restes de Souville sans pour autant réussir à vraiment dénicher son entrée.

casemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souville
casemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souville
casemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souvillecasemates Pamart et fort de Souville

casemates Pamart et fort de Souville

casemates de Froideterre
casemates de Froideterre

Verdun, 22 Mai 2016

Le lendemain, en sortant du mémorial de Verdun, alors que j'ai fini le tour des lieux abrités de la pluie, je profite d'être sur le champ de bataille pour redescendre par une route différente qui traverse le champ de bataille au nord-ouest de la place forte. Celle-ci passe d'abord devant une trouée en dévers sur la gauche de la route. La présence d'un panneau historique m'incite immédiatement à m'arrêter malgré le temps bien gris et menaçant. Je me trouve en surplomb de l'abri caverne des quatre cheminées : effectivement, on en dénombre bien ce nombre-là en bas de la clairière. Pour descendre, il faut deviner la trace dans les hautes herbes bien chargées d'eau. Heureusement, au niveau de l'édifice, on retrouve des marches et un vrai sentier qui permet de descendre à l'arrière de l'ouvrage. on y distingue des entrées maçonnées qui permettraient d'entrer dans les galeries qui servaient à abriter les troupes qui couvraient le front voisin. Par sécurité, il vaut mieux obtempérer aux panneaux de mise en garde et rester à l'extérieur. Le sentier finit par remonter à l'autre bout de l'ouvrage pour ensuite rejoindre la route.

Quelques kilomètres plus loin, il ne faut pas manquer la petite route moins entretenue qui monte soudainement sur la droite. C'est le seul accès à l'ouvrage de Froideterre. Ce fort est largement méconnu du grand public, il et vrai excentré du point central de curiosité que constitue Douaumont. Et pourtant, malgré les bombardements, celui-ci parait presque intact. Il ne tomba jamais aux mains de l'assaillant. En arrivant, on distingue parfaitement l'enfilade de casemates sur la droite, surmontées par les coupoles Galopin. En face et sur la gauche se laissent deviner trois autres ouvrages bétonnés. Les parois de la casemate Bourges, à l'ouest, me font penser aux blockhaus des plages tant ils dépassent de la végétation. Par les pseudo-sentiers (là où l'herbe semble plus aplatie), on débouche en fait sur le toit de la construction. Même les environs semblent avoir été moins bouleversés par les bombardements.

La journée se termine plusieurs kilomètres plus loin au sommet d'une côte stratégique, appelée le Mort-Homme. L'arrivée de hallebardes me forcent à quitter les lieux plus vite que prévu et rejoindre le sec de l'hôtel. De la bataille, il ne reste rien sinon un village mort pour la France et un stèle qui symbolise la résistance française face aux assauts allemands sur une de ces deux côtes stratégiques qu'étaient le Mort-Homme et sa voisine la 304.

Abri caverne des 4 cheminéesAbri caverne des 4 cheminéesAbri caverne des 4 cheminées
Abri caverne des 4 cheminéesAbri caverne des 4 cheminéesAbri caverne des 4 cheminées

Abri caverne des 4 cheminées

ouvrage de Froideterreouvrage de Froideterreouvrage de Froideterre
ouvrage de Froideterreouvrage de Froideterreouvrage de Froideterre
ouvrage de Froideterreouvrage de Froideterre

ouvrage de Froideterre

Le Mort-Homme

Le Mort-Homme

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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