Un efficace écrin pour votre histoire familiale

Publié le par Jérôme Voyageur

Un efficace écrin pour votre histoire familiale

Comme vous le savez maintenant, je goûte allègrement aux voyages au long cours qui permettent de découvrir de nouveaux horizons. Pour autant, je n’oublie jamais cet autre voyage, celui vers le passé. Je veux parler de généalogie.

Grâce à Internet, j’ai réussi à accéder à de nouvelles archives et surtout aux arbres déjà réalisés par des cousins. Une fois les données disponibles, il est intéressant de les organiser à la fois pour les montrer et pour faciliter les recherches futures. Nombre de logiciels gratuits ou payants existent sur le marché. Et il n’est pas forcément simple de se faire une idée sur le meilleur choix. Après avoir testé sa version de démonstration, j’ai opté il y a bien longtemps pour celui qui semble le plus vendu en France, à savoir Heredis proposé par la société BSD Concept. Nous en sommes aujourd'hui à la version 2017 qui vient de sortir. Globalement une version dure deux ans.

Le dernier né de la famille comme ses prédécesseurs existe dans deux versions, la Standard et la Pro. Il vous faudra tout de même débourser une quarantaine d'euros pour vous offrir la version de base, l’autre coûtant une centaine d'euros. Quant à la version de mise à jour Pro, elle est disponible pour une cinquantaine d'euros. Ainsi pour l’immense majorité, la première version suffira pour vous lancer dans la quête de vos ancêtres.

Chaque version classique acheté en magasin se présente sous la forme d’un coffret cartonné et renforcé aux teintes pastel, assez peu tape à l’œil (une couleur différente à chaque version, du bleu pour la prochaine a priori). Il faut y regarder à deux fois pour être sûr qu’on a bien trouvé ce qu’on cherchait. Au dos, quelques copies d’écran permettent de se faire une rapide idée de l’apparence et des fonctionnalités du logiciel. A l’intérieur, on retrouve le CD d’installation dans sa pochette de papier ainsi qu’un manuel d’utilisation digne de ce nom avec quelques centaines de pages en couleur. Sur le CD sont aussi implantés une guide pratique de la généalogie, une vidéo de 20 Minutes pour accompagner vos premiers pas ainsi que des généalogies célèbres. Néanmoins, la tendance est de plus en plus orientée vers l’achat par téléchargement permettant d’économiser quelques dizaines d’euros mais au détriment de ces petites options. A chacun de voir. Il existe aussi une version Mac, en léger retard en terme de fonctions.

L’installation est des plus simples. Elle ne nécessite aucun logiciel pré-installé. Néanmoins, il est recommandé d’avoir une connexion internet ainsi qu’un traitement de texte pour visualiser les documents qu’Heredis peut générer. La connexion permet à la fois d’obtenir les dernières mises à jour correctrices. Les concepteurs indiquent que le logiciel fonctionne à la fois sous Windows Vista à W10 ; 500 Mo d’espace disque sont aussi nécessaires. Avec le poids croissant des smartphones, vous pouvez aussi télécharger l'application mais ce n'est franchement pas pratique pour la saisie, simplement pour montrer une fiche à quelqu'un.

Mais revenons en à notre logiciel. Le banal et terne gris des versions anciennes a été agréablement remplacé par des couleurs pâles, une par version. La page d’accueil offre une alternative intéressante aux traditionnels menus de la barre supérieure. On y retrouve ainsi l’accès au derniers fichiers ouverts, la création d’un nouveau fichier, la recherche et l’ouverture de fichiers. Le concepteur y a même glissé un encart d’informations pour les nouveautés qui sert aussi d’accès au site web de l’éditeur. Vous pouvez même personnaliser votre logiciel en insérant une photo de votre choix sur cette page d’accueil.

Pour les possesseurs de fichiers issus d’anciennes versions, sachez que la version 15 est capable d’ouvrir et de convertir tous les formats utilisés par la série Heredis. Toutes vos longues recherches ne seront donc ni perdus ni à ressaisir. Evidemment, le logiciel supporte aussi le format standardisé qu’est le gedcom, pour l’échange de données généalogiques. Et si vous êtes débutant il ne reste plus qu’à créer votre personnage central avant de vous lancer.

C’est parti pour de longues heures de recherche et un voyage dans le temps. L’organisation du logiciel est assez simple. Au centre, occupant une bonne moitié de l’écran, la zone de travail agencée en quatre onglets différents. Sur les bords, deux colonnes permettent d’une part de rechercher des individus déjà présents dans votre généalogie. En version Classic, les critères se limitent aux nom, prénom et sexe. A l’opposé apparaissent la palette de travail. Il s’agit d’un fourre tout plus ou moins utile. Parmi les plus, on peut signaler en partie basse le résumé de l’individu sélectionner, qu’il soit dans la zone de recherche ou dans la zone de travail. Dans la partie supérieure ont été casés cinq autres onglets. On pourra éventuellement utiliser le convertisseur de calendrier, ou encore l’Histoire qui présente les dates historiques importantes correspondant à la période à laquelle a vécu l’individu sélectionné. Sous parenté sont regroupés les plus proches parents classés par type. Et surtout, on dispose de boutons de navigation rapide, soit par les liens familiaux, soit par le numéro SOSA.

Il ne reste plus qu’à utiliser tout cela au cœur du logiciel.

Le premier onglet s’intitule Famille. Vous pourrez y visualiser quatre générations simultanément. Parents et grands parents de l’individu central au dessus, conjoint(s) et enfants au-dessous. Pour chacun apparaissent dates de naissance et de décès, profession, date d’unions, et une photo que vous aurez insérée pour chacun.

Au bas de l’écran apparaissent en permanence, le numéro de la génération à laquelle appartient le personnage central, ainsi que le nombre d’unions et d’enfants, par sexe. De plus, lorsqu’il s’agit d’un aïeul du personnage d’origine apparaît ce que les spécialistes appellent le numéro SOSA. Quelques détails de colorés apportent des informations supplémentaires. Ainsi la présence d'un petit icône jaune rappelle que l’individu est un aïeul. Dans le détail des individus des barres colorées permettent de visualiser ce qu'il peut manquer (acte, média, ...). Grâce aux icônes de création, vous pourrez facilement créer la famille « immédiate » du personnage central, soit en l’ajoutant à votre base de données, soit tout simplement en faisant un lien avec une personne déjà présente dans votre fichier. Avec la version 2015, la création s'est vu renforcé par une nouvelle fonctionnalité dite depuis acte : une multitude de champs accessibles depuis un même formulaire pour capturer tout ce qui peut apparaitre dans un acte, plutôt que créer autant de fiche que d'individus. Celle-ci complète idéalement la nouvelle possibilité de rechercher dans les archives en ligne sans même passer par votre navigateur. Tout est intégré y compris la capture de photos sur les dits sites. Une petite flèche sur l'icône permet d'accéder à d'autres formes de visualisation, dont celle des migrations qui montre sur une carte comment se répartissent les différentes générations.

Mais revenons au second, car finalement c’est celui-ci qui va contenir la majeure partie des informations que vous aurez glanées. Dans cette « Saisie», le généalogiste, averti ou non, peut saisir tous les détails d’un individu; divers évènements sont proposés. Pour chacun, il est possible d’associer une source vous ayant servi de preuve. On peut aussi saisir les témoins de ce même événement de même que les médias qui auraient un lien (au choix, photos ou vidéo). A partir de tous les éléments saisis, le logiciel rédige automatiquement une fiche pour cet événement. Dès cet onglet, on apprécie la saisie semi-automatique pour les lieux et subdivisions de lieu, ce qui facilite les travaux et évitent les risques de faute de frappe. Ici la flèche donne accès à un formulaire de saisie de groupe, bien utile pour saisir rapidement une famille entière.

Dans l’un comme dans l’autre apparaissent des cases à cocher, au bas de l’écran, qui pourraient sembler anodines. « Rechercher l’acte » vous permet de retrouver facilement les actes qui vous manquent. Quant à « Evènement privé », elle prend toute son utilité le jour où vous mettez en ligne votre généalogie ; elle vous permettra de masquer certains individus (en particulier les mineurs et les contemporains).

L'onglet « Lignée» porte bien son nom. Il présente sous forme horizontale, l’arbre généalogique de l’individu sélectionné, sur cinq générations, en se limitant au nom et prénoms. Un bon moyen de voir les branches manquantes. Ici la flèche permet de basculer mode descendance.

Le dernier onglet "Recherche" donne une vue de synthèse des recherches faites et à effectuer pour l'individu sélectionné et sa famille proche. Rien de bien révolutionnaire, et de toute façon redondant avec d'autres éléments du même type.

En complément, l’exploration des menus permet de dénicher quelques fonctions bien utiles. En particulier, vous pouvez gérer différents dictionnaires. A commencer par celui des patronymes. Il est à noter qu’on peut y gérer les variantes, ce qui se révèle bien utile quand on voit les évolutions de noms. Dans le même esprit, vous créez un dictionnaire des lieux, gérant lui aussi les variantes. Dans les même esprit, vous disposez d’un dictionnaire des sources et des médias. Pour chacune, il est possible de déterminer les utilisations et de supprimer les données « orphelines ».

Une fonction de recherche incluant de multiples critères vous permet de filtrer à l’envie vos données, selon les besoins. La recherche de doublons peut se révéler bien utile quand l'arbre grossit : ce sont que des propositions, à vous de trancher sur la véracité de l'analyse faite par le logiciel.

Les autres fonctions proposées ont toutes un rapport avec la publication des données collectées. Il peut s’agir évidemment d’arbres, de diverses formes, qu’ils soient d’ascendance ou de descendance, ou encore mixte. Un arbre 3D est même proposé mais il m’est apparu bien illisible pour se révéler utile. Diverses listes et états sont aussi proposés. L’autre aspect des publications est plutôt destiné à internet. Une première option consiste à générer un ensemble de fichiers près à être mis en ligne à la disposition de tous. On regrettera juste que cette façon de faire ne génère pas un arbre visuel ; mais tout le reste y est, même les sources à condition qu’elles soient des images. La seconde option s’appuie sur Planète Généalogie et son site web. Enfin, l’export au format standardisé Gedcom permet d’échanger vos données avec qui que ce soit, indépendamment du logiciel utilisé.

Quelle que soit l’affichage choisi, le bandeau inférieur du logiciel rappelle le nombre d’individus saisis, le nombre d’unions, le nombre de lieux, de sources de médias et de liens. Cela peut se révéler utile lorsqu’on sait que la version Standard limite chaque fichier à 2500 individus. Au delà, il faut créer un nouveau fichier ou bien passer à la version Pro.

On pourra regretter l’absence de la fonction de calcul de lien de parenté dans la version de base. C’est pourtant une commande bien utile pour connaître le lien exact entre deux cousins généalogiques. Dans le même genre, impossible de faire apparaître la descendance d’un individu directement dans la zone de travail.

Même dans sa version Standard, Heredis se révèle un outil puissant et relativement complet qui vous permettra de collationner le résultat de toutes vos recherches sur les pas de vos ancêtres. Mais bien sûr, il ne fera pas les recherches à votre place. Internet et les mises en ligne d’archives sont une première source, les généalogies des autres personnes sur les sites spécialisés en sont une autre, la visite des archives la dernière. De quoi occuper un bon moment, surtout quand les familles ont bougé, voir même migré.

PS : une version de démo gratuite est disponible sur le site de l'éditeur pour se faire une idée.

Publié dans Billet, Généalogie

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