Itinéraire bucolique entre terre et mer (3)

Publié le par Jérôme Voyageur

L'entrée du temple de BatukaruMercredi 19 Octobre, Wongayagede

 

Une pendule voisine sonnant toutes les heures a essayé de m’empêcher de dormir mais en vain. Néanmoins, comme c’était prévisible, nous sommes tous levés avant l’heure. Une d’avance en ce qui me concerne, laissant le temps de ranger tranquillement le sac. Le village s’éveille à peine. Le petit-déjeuner avalé nous repartons vers le volcan au bout de la route. Ici se dresse un vaste temple baptisé Luhur Batukaru. Nous y flânons longuement, toujours seuls. Nous peinons à imaginer l’apparence que peut avoir ce même lieu un jour de cérémonie.

A la sortie du temple, nous rejoignons notre guide local. Ses bottes et sa machette en inquiètent certains. Non sans difficulté, nous nous mettons en marche. Grâce à une longue allée, nous descendons doucement jusqu’à un grand bassin qui doit probablement servir de réservoir rempli de carpes dont certaines sont particulièrement énormes. Evidemment, il fallait un aspect religieux : en l’occurrence, au centre de la structure a été bâtie une sorte de plateforme sur laquelle ont été déposées des statues. Par contre, je doute que quiconque vienne mettre des offrandes trois fois par jour au milieu de l’eau. Nous contournons le plan d’eau en marchant sur les larges margelles. Dans le premier angle atteint, nous découvrons la présence d’un lavoir constitué de trois bouches d’eau sculptées. Il semblerait qu’il serve pour laver les instruments de musique, bizarre, bizarre.

temple Luhur Batukarutemple Luhur Batukarutemple Luhur Batukaru
temple Luhur Batukarutemple Luhur Batukarutemple Luhur Batukaru
temple Luhur Batukarutemple Luhur Batukarutemple Luhur Batukaru

temple Luhur Batukaru

Itinéraire bucolique entre terre et mer (3)Itinéraire bucolique entre terre et mer (3)

Au bout du côté suivant nous attend le point de départ réel de la randonnée. La végétation qui nous fait face est déjà bien luxuriante et le sentier pas forcément très marqué. Je comprends mieux la machette ; d’ailleurs, je l’entends déjà claquer non loin de le moi. Rien à voir avec la marche de la veille. La majeure partie de la journée va se faire en forêt. Autant dire boue et végétation envahissante et gorgée d’eau. Il ne faut que quelques dizaines de minutes pour être déjà imbibés au niveau des chaussures et du bas du bermuda. Evidemment, le parcours est tout sauf plat, un relief accidenté au programme. Comme si les sentiers étaient tracés de la même manière que les routes au lieu de serpenter à flanc de volcans, toujours à la même altitude. Avec cette succession de longues descentes et de montées sans fin, je finis par croire qu’on coupe les unes après les autres les différentes coulées du volcan voisin. En sous-bois, c’est un festival de fougères dont certaines essaient de lancer leurs crosses le plus haut possible, semblant défier la pesanteur, et de bananiers sauvages. Inutile de compter sur eux pour vous accrocher dans les passages escarpés. Et il y a toutes ces plantes et ces arbres dont j’ignore le nom. Le plus gênant reste les passages où le sentier est à peine marqué, où le sol est trop meuble pour résister à mon passage entrainant des dérapages incontrôlé, des figures libres mais gare à ne pas se raccrocher à n’importe quoi, soit ça peut piquer, soit ça peut casser, ... 

Un petit quart d’heure à peine après le départ, nous découvrons un petit temple  assez inattendu au milieu de nulle part, dans un coin qui semble bien peu fréquenté. Et pourtant …  Il permet au moins de faire une première pause. Pendant trois heures et quelques, nous crapahutons ainsi, empruntant parfois de trop courts tronçons bétonnés. La proportion de descentes est telle que je finis par douter que nous arrivions bien à destination. Alors que nous approchons des premières habitations du village de Jatiluwih, nous apercevons les plus grandes tours de ce qui doit être un temple. Elles dépassent de la végétation. Il faut néanmoins encore un bon moment avant d’y parvenir : quelques lacets de routes puis un long escalier. Dans la cour principale, j’observe deux hommes et une femme en train de préparer des offrandes. Je reste à distance pour ne pas perturber ce moment. La dernière cour permet d’admirer trois magnifiques portes dorées, et de nombreuses sculptures sur la pierre sombre d’origine volcanique. Une vraie route quitte le temple pour rejoindre le village. Alors que nous  abordons les premières maisons et un semblant de civilisation, j’imagine que la randonnée est terminée ou presque, malgré le fait que nous n’ayons pas vu de rizière comme prévu. Que nenni ! Après quelques hectomètres sur le béton, le guide bifurque à gauche. Et c’est reparti pour de nouvelles pistes pendant une bonne heure.

entre Batukaru et Jatiluwihentre Batukaru et Jatiluwih
entre Batukaru et Jatiluwihentre Batukaru et Jatiluwihentre Batukaru et Jatiluwih
entre Batukaru et Jatiluwihentre Batukaru et Jatiluwihentre Batukaru et Jatiluwih

entre Batukaru et Jatiluwih

Premier regard sur JatiluwihSoudain, nous débouchons sur une structure de retenue d’eau, qui parait bien disproportionnée quand on voit le niveau d’eau du jour. Cette construction annonce notre objectif. Un canal nous sert désormais de chemin en marchant sur son rebord. Ce changement d’environnement s’accompagne d’un surcroit de chaleur. Désormais, il n’y a plus d’arbre pour nous procurer une ombre bienvenue. Les premiers pieds de riz apparaissent en contrebas, de l’autre côté du cordon aquatique. Après quelques centaines de mètres, les rizières commencent à occuper la majeure partie du paysage. Mais celles-ci sont particulières, elles sont classées au patrimoine de l’Unesco. Nous sommes arrivés à Jatiluwih. Je reconnais que cela ressemble un bel ensemble, mais franchement, celles de Belimbing étaient tout aussi belles. Et avec moins de touristes. Car surprise, débouchant sur le haut des rizières, nous découvrons de multiples restaurants, et pas mal de foule un peu partout, les premiers touristes depuis Tanah Lot. Mais revenons au paysage : de loin en loin nous aperçoit des hameaux au milieu des plantations, ou alors de petites huttes plus rustiques au milieu des plants de riz. Les bassins épousent les formes variées, mais toujours en rondeur, du paysage. Nous laissons la rumeur des touristes pour nous emprunter les chemins qui sont tracés à travers les rizières. Après une bonne imprégnation des lieux, nous remontons au pied du restaurant où une table nous a été réservée, avec vue sur le site. Avec Nicole, nous prolongeons d’une heure le séjour tandis que le reste du groupe repart marcher en plein cagnard. Nous les récupérons un peu plus loin sur le site avant de rejoindre notre hôte du jour, à une vingtaine de minutes de route, dans le village de Pinge. Malgré la présence de diverses habitations, il semble bien moins vivant que le précédent.

Nous découvrons un endroit étonnant. La famille se compose de sept frères, soit environ une quarantaine de personnes. Chacun dispose de sa petite maisonnette ce qui fait ressembler  la résidence familiale à un mini village. Parmi ces habitations, trois nous sont réservées. Nous avons tous notre point d’eau. La douche qui m’est proposée est étonnante : des galets noirs au  sol mais surtout un mur sculpté d’animaux, et percé de divers trous, mais surprise quant à savoir d’où l’eau va surgir selon le robinet manœuvré !

Ce soir nous mangeons local, à savoir assis par terre sur la terrasse de la maison-cuisine autour d’une grande table basse. Nous avons un peu de mal à trouver la bonne position, peu habitués que nous sommes à nous installer ainsi. Les mets restent classiques mais toujours aussi bons. Et lorsque nous demandons s’il y a des bières, plutôt que de nous répondre par la négative, notre hôte envoie son fils au ravitaillement au magasin le plus proche d’un coup de scooter.

mon toit à Pinge

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Jatiluwih

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Y
merci pour cette belle promenade découverte; j'adore ces couleurs;<br /> belle journée à toi
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Y
magnifiques photos de ces rizières en terrasses;<br /> belle journée, Jérome
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