Hackenberg avec un grand F pour un des plus gros ouvrages de la ligne Maginot

Publié le par Jérôme Voyageur

Ouvrage du Hackenberg, entrée des munitions

Lundi 22 Mai 2017, Veckring

 

Après avoir rendu hommage aux soldats américains de la campagne du Rhin, j'ai rejoint bien plus au nord le village de Veckring pour en rendre un autre aux troupes françaises qui tenaient les forts de la ligne Maginot. Quel meilleur endroit pour cela que le gros ouvrage du Hackenberg? Un des plus puissants de la ligne. Ces caractéristiques en imposent : dix neuf blocs en surface, reliés par près d'une dizaine de kilomètres de galeries souterraines. Et pourtant rien ne le laisse paraître quand on approche le village. Il suffit de le traverser jusqu'à apercevoir le char stationné en bord de route. Impossible de le manquer. Il est temps de quitter l'axe principal pour s'approcher du fort particulièrement bien dissimulé par la forêt.

Ce n'est qu'au dernier moment, lorsqu'on débouche dans la clairière qu'on découvre enfin tout un aménagement "touristique". Autour de l'ouvrage accolé à la montagne et presque couvert de végétation ont été aménagés des installations pour recevoir les visiteurs : divers parkings plus ou moins ombragés, bloc sanitaire, coin pique-nique, ainsi qu'un module d'accueil. Il faut savoir que le Hackenberg, hors groupes, n'ouvre ses portes qu'une seule fois par jour. Autant dire qu'il ne faut pas manquer l'heure. Ainsi les candidats à la visite arrivent tout au long de la matinée et s'installent. Quand l'heure de l'ouverture approche, ils se regroupent devant le bâtiment d'accueil.

Etant arrivé avec deux bonnes heures d'avance, j'essaie de m'occuper en explorant les environs. En jetant un oeil aux panneaux d'information, je comprend que la fortification qui nous fait face est l'entrée des munitions. Cela explique la présence de restes d'une voie ferrée. Un peu plus loin, il y aurait l'entrée des hommes et il semblerait même possible d'apercevoir quelques blocs de combat. Malheureusement la petite route qui y mène est bloquée pour cause de travaux. A pieds, on va moins loin. Il faut une petite dizaine de minutes pour rejoindre le bloc d'entrée des hommes. En revanche, l'ascension vers la crête se révèle trop longue et je dois faire demi-tour en pleine montée sous peine de manquer la visite.

D'ailleurs les gens commencent à se rapprocher de le caisse. il commence à faire chaud en plein soleil. Finalement, l'accès ouvre. Nous pouvons progresser à l'ombre derrière celle-ci. Nouvelle attente. Nous comprenons que les bénévoles sont en train de préparer la visite. A voir leurs parkas, on commence à s'inquiéter. Il est pourtant assurer qu'il fait une température stable de douze degrés toute l'année. Nous sommes séparés entre un groupe francophone et un anglophone. Notre guide est le petit fils d'un ancien soldat du Hackenberg, autant dire qu'il est riche de milles anecdotes, et très fier de partager cette histoire, assurément un plus certain pour la visite.

Hackenberg
Hackenberg, magasin de munitions M1

Dès la porte franchie nous sentons la fraicheur du courant d'air. Mais l'abri dans la petite boutique voisine est la bienvenue. C'est là que notre guide nous dresse le contexte et l'histoire des lieux. Nous sommes alors parés pour explorer une petite partie de cette immense infrastructure souterraine. La zone la plus proche de l'entrée servait à la logistique. Nous faisons nos premiers pas dans cette immense galerie qui servait d'axe principal à la desserte de tout l'ouvrage. Nous rejoignons rapidement la gare où étaient chargés les trains électriques qui assuraient le transport jusqu'aux postes avancées. Plus loin nous découvrons divers véhicules et équipements militaires rassemblés ici comme au musée. Sur la gauche, nous découvrons une infime partie du magasin principal de munitions, dit le M1. Les premières alvéoles sont aménagées comme à l'époque. Impossible d'en voir plus pour raison de sécurité : les allemands ont tenté de faire exploser ce magasin avant de fuir créant de nombreuses destructions sans toutefois réussi à détruire l'ouvrage. On découvrira un peu plus loin dans le tunnel l'effet du souffle sur une des massives portes blindées.

Nous continuons à nous enfoncer sous la montagne jusqu'à rejoindre la caserne. On peut y voir tous les lieux de vie des soldats, des dortoirs sommaires aux cuisines ultra-modernes en passant par l'ensemble hospitalier. Derrière on rejoint l'usine qui assure la survie de l'ouvrage en produisant l'électricité et en recyclant l'air. Il faut venir le dimanche pour voir les moteurs tourner. Toute une série de couloirs ont été transformés en musée: On ne compte pas le nombre d'armes différentes exposées ainsi que les tenues de différentes armes et armées. Cette déambulation nous conduit jusqu'à la "gare". Quelques minutes plus tard approche ce petit train électrique qui nous embarque pour rejoindre la partie ouest de l'ouvrage.

Hackenberg
Hackenberg, bloc 9

Nous mettons pied à terre non loin du bloc de combat numéro neuf. Soit par le monte-charge, soit par l'escalier, on rejoint la tourelle toujours opérationnelle. Le guide nous en fait la démonstration en la mettant en marche sous nos yeux. Après cette démonstration, il nous fait sortir de l'ouvrage pour nous refaire un autre essai. Nous pouvons ainsi voir la coupole de métal se lever et pivoter. Un léger détail m'intrigue toutefois : le dôme métallique est au centre d'une cuvette bétonnée. Cela correspond au type d'armes qui équipait ce bloc et qui ne nécessitait que des tirs en cloche. Inutile donc d'être apparent. Autour de la tourelle, on distingue deux petites coupoles qui servait à l'observation et au tir à la mitrailleuse. Etonnant que cette sortie à l'air libre, je ne pensais pas que cela existe, ne serait ce que par sécurité. Au loin, on aperçoit les deux tours aéro-réfrigérantes de la centrale nucléaire voisine de Cattenom. Grâce à l'aide du guide, on devine aussi les fortifications suivantes. A portée de tir évidemment pour pouvoir s'auto-protéger. Retour à l'intérieur pour quelques minutes de marche.

C'est ce qu'il faut pour rejoindre le bloc voisin, le numéro huit. Sortie direct à l'air libre. Nous

Hackenberg
Hackenberg, bloc8

découvrons ici une casemate d'artillerie de flanquement disposant de trois créneaux pour canon de 75 mm. Il est manifeste que ce bloc a particulièrement souffert. Les dégâts ont été provoqué en 1944 quand les américains ont essayé de chasser les allemands qui s'étaient réfugiés dans le Hackenberg et empêchaient toute progression. Il faudra l'aide d'un français qui connaissait l'ouvrage pour identifier la faiblesse du bloc et en venir à bout.

Toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut retourner à l'intérieur pour rejoindre le train. Celui-ci nous ramène directement à l'entrée. Presque trois heures se sont écoulées, mais quel plaisir d'écouter ce guide qui vit avec le fort et le défend à tout instant.

 

De retour dehors, je reprends la route pour l'étape du soir, en banlieue de Thionville.

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Hackenberg, bloc 8

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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Y
non, ce sont des feuilles de bétel à garnir de noix de bétel et d'acide que les gens mâchent ensuite car ça donne des forces et coupe la faim<br /> belle journée Jérôme
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