Splendeurs du Pantanal, Mutum Expedições (7)

Publié le par Jérôme Voyageur

Dimanche 22 Septembre, à bord du Mutum Expedições

 

Comme à mon habitude, je me réveille bien avant l’heure. Ainsi, je peux siroter un café, seul sur le pont, dans la douceur matinale et une quiétude à peine perturbée par le générateur. Les singes hurleurs se font plus silencieux et plus lointains ce matin. J’assiste ensuite au départ du Millenium qui retourne en aval, probablement jusqu’à Porto Jofre. Cette fois, nous sommes seuls sur la rivière avec notre navire. Étonnamment, après le petit-déjeuner, nous ne rejoignons pas le pont arrière mais le supérieur. Paulo nous a réservé un briefing, le premier et probablement le dernier du séjour ! Il nous a concocté une conférence. Avec son ordinateur, il nous montre sur Google Earth tout le parcours depuis notre départ de l’aéroport, il y a déjà une semaine, grâce aux points GPS qu’il relève depuis le début. C’était donc à cela que servait ce boitier jaune que nous avions tous repéré à sa ceinture. Il a aussi intégré des repères pour tous les lieux importants où nous sommes passés, y compris les observations des mammifères. Sa présentation se poursuit avec les notes qu’il a prises hier avec le jaguar: nous découvrons qu’il a compté le nombre exact de bateaux, mais aussi de passagers à bord, tout comme le comportement de la féline. Il conclut en nous indiquant qu’il nous enverra tout cela dès notre retour en France. Autant dire qu’il mérite amplement la salve d’applaudissements finale.

Matinée du 22 Septembre

Avant sept heures, nous repartons à bord de la barque. Rapidement, nous apercevons une pénélope à gorge bleue, cousine des ortalides et hoccos déjà vus à Caranda. Aujourd’hui, Paulo daigne enfin nous laisser approcher des capybaras sur une des rares plages pour les photographier de près et dans un milieu naturel. Par la même occasion, nous revoyons les becs-en-ciseaux noirs de même qu’un couple de kamichis à collier. En l’absence d’information particulière, nous reprenons nos bonnes habitudes en retournant sur le canal Noir. Celui-ci ne déroge pas à la réputation qu’il a depuis notre arrivée dans le coin. Nous y apercevons diverses espèces d’oiseaux de toutes tailles. Un anhinga d’Amérique est encore là, mais difficile de dire si c’est le même qu’hier soir. Pour une fois les petites hirondelles à ailes blanches sont presque faciles à approcher, contrairement aux cassiques cul-jaune qui restent pour nous de simples taches noires et jaunes dans le feuillage. Les classiques habitués sont présents au rendez-vous : héron cocoï, onoré rayé, martin-pêcheur, buse blanche. Nous quittons même le canal sur une belle note colorée avec ce jacamar à queue rousse conciliant : il reste en place à découvert à flanc de berge. Cela change tout à l’observation. Il vient même se présenter en couple pendant quelques instants.

Via « Radio Pantanal », Paulo entend qu’il y aurait un jaguar visible. Nous partons en trombe dans une course de vitesse effrénée sur la Cuiaba. J’ai l’impression que nous devons avoir un moteur moins puissant étant donné que nous nous faisons semer par plusieurs autres barques. Cela nous prend plus d’une heure pour couvrir la trentaine de kilomètres. Arrivés sur place, nous ne trouvons que quelques bateaux, mais point de tache ou de moustache. Après quelques minutes à patienter devant la rive où l’animal est sensé apparaitre, nous traversons le cours pour aller accoster sur la berge opposée dans un endroit relativement ombragé. Trente minutes d’attente à observer dans les jumelles finissent par avoir raison de notre patience. Nous continuons à remonter la rivière pendant quelques temps avant de bifurquer vers le canal Saint Pedrinho, globalement plus tortueux que la rivière principale. Sans le tracé GPS, j’aurais été bien incapable de dire où nous nous trouvions : mon sens de l’orientation a été perturbé par cette navigation expresse. Le chenal du retour présente aussi une étonnante particularité. Nombre de ces berges sont creusées de gros trous. Le guide nous explique qu’ils sont forés par des poissons qui s’y réfugient pendant la période des inondations, et exploités par les oiseaux en guise de nid lorsque le niveau redescend. Malgré tout, la navigation au ralenti devient légèrement lassante en l’absence d’une faune riche. Néanmoins, en passant à la confluence avec la Piquiri, nous avons la chance de pouvoir observer un balbuzard pêcheur, branché au-dessus des flots. Avec tout ce chemin, nous retrouvons notre bateau cinq minutes plus tard, juste avant l’heure du déjeuner. Alors que nous attendons que le repas soit prêt à être servi, le bruit du moteur attire notre attention. Nous sommes en train de bouger pour aller accoster quelques kilomètres plus en amont. C’est la version « Pantanal » des bateaux-mouches parisiens et de leurs dîners-croisières. Désormais, nous ne devrions plus voir le moindre navire jusqu’à notre retour à Porto Jofre.

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