La Romieu, chat-ville

Publié le par Jérôme Voyageur

Cloître de la collégiale Saint-Pierre à La Romieu

La Romieu, juillet 2009

Sans une "guide locale", je n'aurais sans doute jamais eu l'idée de passer dans ce petit village du Gers, tout au nord du département, à une poignée de kilomètres du Lot-et-Garonne, et de la capitale des menteurs, Moncrabeau.

Comme beaucoup, il mérite son classement parmi les Plus Beaux Villages de France. Il est aussi une des haltes sur les chemins de Saint-Jacques. Sa collégiale Saint-Pierre avec ses deux imposantes tours, aussi différentes qu'imposantes, rappelle ce passé religieux. Si le prieuré à l'origine de La Romieu daterait du 11ème siècle, la dite collégiale fur bâtit entre 1312 et 1318, de même que son cloître, son palais. Étonnamment, il n'est pas possible de rentrer directement dans l'église en forme de chapelle depuis la rue. Cette particularité vient du fait que le lieu était interdit d'accès au peuple jusqu'à la Révolution Française. Ainsi, il fallait, et il faut toujours utiliser le cloître gothique comme sas d'entrée pour accéder à l'intérieur de la collégiale. De là, on peut même rejoindre le sommet de la tour octogonale s'élève à proximité du choeur. Du haut de ses trente trois mètres, on embrasse un panorama sur la campagne environnante. La seconde tour est tout sauf une jumelle. Située l'autre bout e l'église, devant ce qui aurait dû être sa façade, et à l'aplomb du cloître, elle offre un plan carré des plus classique et fait office de clocher.

 

Collégiale Saint-PierreCollégiale Saint-PierreCollégiale Saint-Pierre
Collégiale Saint-PierreCollégiale Saint-PierreCollégiale Saint-Pierre
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Collégiale Saint-Pierre

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Collégiale Saint-Pierre

Mais La Romieu possède une autre particularité, probablement unique en son genre. Il suffit de flâner dans les ruelles pour la découvrir. Très vite, tout visiteur se rend compte qu'il aperçoit des chats un peu partout, et pas à cause d'un abus de boisson. Ces félins sont bien réels. Enfin, plutôt leurs versions minérales. On peut en trouver sur les fenêtres, sur les portes, et même dans les yeux de bœuf au somment des façades. La Romieu est donc le village des chats. Et les photographes sont comblés: ceux-ci ne bougent jamais. Ils prennent la pose pour l'éternité.

Ces matous de pierre, qu'on doit à un sculpteur orléanais du nom de Maurice Serreau, rappellent la légende d'Angeline ainsi contée sur le site de la commune:

" En l'an de grâce 1338, dans un village de Gascogne appelé La Romieu , célèbre par sa belle collégiale édifiée depuis 20 ans, vivaient heureux Vincent et Mariette. Il était bûcheron, et sa femme l'accompagnait souvent dans la forêt pour faire les fagots. Ils travaillaient dur, mais avec les volailles, le cochon, les légumes et les fruits du jardin, la table était garnie. Ils étaient mariés depuis 3 ans, lorsque Mariette mit au monde une petite fille qu'ils appelèrent Angéline. Hélas Vincent fût écrasé par un arbre qu'il abattait. Mariette, inconsolable, se laissa dépérir et deux mois plus tard, elle fût trouvée morte, tenant Angéline dans ses bras.

La petite fût recueillie par une voisine, et grandi avec ses enfants comme leur soeur. Angéline montrait une grande attirance pour les chats. Il y en avait toujours 2 ou 3 autour d'elle qui, la nuit, dormaient dans son lit. Elle partageait souvent son écuelle avec eux.

Angéline au fil des ans, devenait une solide jeune fille qui aidait bien ses parents adoptifs aux travaux des champs, toujours accompagnée de ses chats. L'an 1342 et les 2 années suivantes, l'hiver fut rude, et le printemps et l'été si pluvieux qu'il ne fut pas possible d'ensemencer les champs. Il s'ensuivit une grande disette et malgré la distribution par le seigneur Arnaud d'Aux des réserves de la Collégiale, les habitants de La Romieu n'eurent bientôt plus rien à se mettre sous la dent. Ils pensèrent alors aux chats, si nombreux dans le village, et en firent de la gibelotte.

Les parents d'Angéline, sachant combien elle aimait les siens, acceptèrent qu'elle garde un chat et une chatte, à condition de bien les cacher, car les voisins ne demandaient qu'à leur tordre le cou. Angéline enfermait donc le jour les 2 minous dans le grenier, et la nuit les laissait sortir pour chasser. Mais la famine s'accentuait et beaucoup de villageois mouraient. Angéline et ses parents subsistaient péniblement, en récoltant des racines dans les bois, quelquefois des champignons, mais c'était piètre pitance. Très amoindris, ils purent néanmoins, surmonter cette triste période et des temps plus cléments permirent enfin de récolter de quoi vivre.

Mais à La Romieu, où les chats avaient disparu, les rats avaient proliféré au point de menacer les récoltes. Angéline, avec des précautions infinies, avait pu cacher ses chats et ils avaient eu plusieurs portées. C'était une vingtaine de greffiers qui s'ébattaient dans le grenier. Heureusement, la maison était isolée ;

Les villageois se lamentaient devant les dégâts causés par les rats. C'est alors qu'Angéline annonça qu'elle allait lâcher une vingtaine de chatons que les habitants pourraient adopter. Les rats disparurent rapidement et c'est ainsi qu'Angéline sauva La Romieu d'un nouveau malheur.

La légende dit aussi que le visage d'Angéline, au fil des ans, ressembla de plus en plus à un chat et que ses oreilles se transformèrent en oreilles de chat."

Quelques-uns des chats de La RomieuQuelques-uns des chats de La RomieuQuelques-uns des chats de La Romieu
Quelques-uns des chats de La RomieuQuelques-uns des chats de La RomieuQuelques-uns des chats de La Romieu

Quelques-uns des chats de La Romieu

Publié dans Europe, France

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