Le second tome de ma bible africaine

Publié le par Jérôme Voyageur

Après vous avoir présenté la première facette de mes achats « littéraires » « de terrain » , il faut que je vous parle de la seconde acquise le même jour au même endroit. Autant, il est assez facile de repérer de par sa taille assez importante, en règle générale, autant l’observation et la reconnaissance de l’avifaune est plus complexe. Plusieurs raisons à cela parmi lesquelles le tempérament beaucoup plus farouche des oiseaux et leur mobilité, mais aussi l’extrême diversité des familles où souvent un détail infime permet de distinguer un oiseau d’un autre. Là encore, un bon guide sera votre parfait compagnon si vous choisissez de vous consacrer à l’observation des bêtes à plumes. Je vous propose donc de vous tourner vers ce qui semble être La référence pour l’Afrique Australe : le Newman’s Birds of Southern Africa, lui aussi aux éditions Struik.

 

Là encore, comme son alter ego consacré aux mammifères, vous aurez deviné que cet ouvrage est aussi en langue anglaise. Même motif que pour le Smither : difficile voir impossible de trouver un ouvrage intéressant en France, et aucun effort de la part des éditeurs français pour, au moins, proposer une version traduite. Une fois encore, je savais à quoi m’attendre puisque j’avais déjà eu l’occasion de le feuilleter aux cours de mes aventures. Et puis, je ne pouvais pas rentrer seulement avec le Smithers. J’aurais été bancal ! Désormais je suis équipé et équilibré : un bouquin dans chaque main ! A posteriori, celui-ci a beaucoup plus été utilisé. Il n'y a le regarder après toutes ces années, son jaune flashy du début a bien pâli à force d'avoir bourlingué dans mon sac à dos et sur les pistes africaines.

 

Pour traiter de ce vaste sujet que représente l’avifaune, il ne fallait rien moins qu’un pavé : tout de même 527 pages dans un format assez « petit » de 13 sur 21 centimètres. C’est vraiment la bonne taille pour le tenir dans la main, avec une paire de jumelles dans l’autre. Par contre, n’espérez pas fourrer un tel livre dans votre poche, cela risque de ne pas rentrer ! Un ouvrage référence, cela implique une obligation d’exhaustivité ! Vous ne pourrez ni le rater dans la librairie, ni le perdre. Tout ça grâce à une couverture particulièrement avenante et voyante. Imaginez un échantillon de huit oiseaux colorés sur un fond bien jaune et bien voyant ! Attention, seule la version réactualisée est aussi flashy : auparavant, l’éditeur s’était contenter d’un blanc passe-partout. Cette présentation continue en seconde de couverture où vous retrouvez à nouveau un couple de touracos louri. Entre temps, au dos de la couverture, un index alphabétiques rapides vous permettra de retrouver facilement une famille particulière de volatiles.

 

Mais vous ne rentrerez pas de suite dans la présentation détaillée des divers oiseaux. Car d’abord, on vous présente le code couleur utilisé pour retrouver plus facilement les grandes familles. Vous retrouverez ces couleurs sur le coin inférieur des pages. Ainsi, en connaissant à peu près la famille de l’oiseau que vous recherchez, vous éviterez de feuilleter les cinq cents et quelques pages. Vient ensuite trois listes détaillant les espèces endémiques, les quasi endémiques et les réintroduites. Les quelques pages qui suivent vous apportent divers conseils pour mieux identifier les oiseaux à commencer par les accessoires nécessaires : à savoir une paire de jumelles, un guide d’identification, voir même des cassettes ou CDs des chants des oiseaux. Une fois équipé, on vous indique les détails à observer pour identifier au mieux. L’auteur édicte six règles, ou plus précisément six questions à se poser : quelle taille fait il (par comparaison, on vous invite à le positionner entre trois références :  un moineau qui fait 14-15cm, un pigeon qui fait 33 cm et une pintade qui fait 55cm), quelle est la forme et la couleur du bec (ce qui renseigne sur le type de nourriture), quelle est la longueur et la couleur des pattes, quelle est la couleur du plumage et les marques distinctives, dans quel genre d’habitat l’oiseau vit-il et que fait l’oiseau. En essayant de mémoriser tous ces détails rapidement, vous retrouverez plus facilement l’objet de  votre observation lorsqu’il se sera envolé.

 

Après les conseils d’identification viennent les conseils d’utilisation du guide. Où comment utiliser les réponses aux six questions précédentes ? En premier lieu repérer le groupe (et donc la couleur) parmi les douze proposés, puis repérer dans les planches le plus approchant, puis la répartition géographique. A ce stade, vous devriez avoir trouvé avec certitude le volatile que vous avez pu observer. Au fil de ces pages de conseils, on retrouve des cartes de la région, quelques précisions sur les termes employés, une description très précise, dessin en couleurs à l’appui, de toute l’anatomie externe d’un oiseau, et une description détaillée des habitats illustrés par des photos en couleur.

 

Après une trentaine de pages, vous arrivez enfin au vif du sujet après tout de même 35 pages. A partir de là, toutes les pages se présentent sous la même forme. A droite une planche de dessins en couleur figurant entre cinq et dix volatiles associés à un numéro. De temps en temps, on  peut retrouver pour une même espèce plusieurs dessins lorsque le mâle et la femelle sont différents ou pour les immatures. Et sur la page de gauche, précédé du numéro du dessin, vous retrouverez le nom commun de l’espèce en anglais, puis le nom latin (le seul sur lequel tout le monde est d’accord ; car pour les noms communs, les appellations fourmillent). A chaque fois, une petite carte indique les zones de répartition de cette espèce. Une petite lettre vous précisera s’il s’agit d’une espèce endémique, quasi endémique, réintroduite ou rare. Et pour chacune un petit texte d’une dizaine de lignes maximum apportant des détails sur l’oiseau, texte se concluant sur son nom en afrikaans. Quelques rares double-pages en noir et blancs donnent des détails, en particulier sur la forme des nids des différents tisserins. Les dernières planches ne sont pas triées par familles mais regroupent les espèces de passage.

 

Cette présentation peut laisser penser que l’ouvrage est un peu compliqué mais il n’en est rien. Et rapidement, avec un peu d’habitude, on trouve facilement ce qu’on recherche. Il y a même certaines fois où on vous décrit le champ de l’oiseau en question. Là, il faut avouer qu'il faut tout de même être un tantinet expert pour "musicaliser" les syllabes décrites.

 

L’ouvrage se termine d’abord sur un glossaire où sont définis principalement des termes liés à la descriptions des habitats. Le point final est laissé aux index déclinés en trois langues, le latin pour les noms scientifiques, puis la version en afrikaans, un version allemande et enfin la version anglaise qui présente une petite particularité. Une sorte de tableau qui vous permettra de noter où et quand vous avez pu observer tel ou tel volatile. Au fil du temps, vous aurez d'une part la satisfaction de voir les pages se remplir et d'autre part, en revoyant des espèces déjà "marquées", les souvenirs de la première observation vous reviendra vite. Mais toujours rien en français. D’ailleurs, en étant donné que les espèces d’oiseaux sont particulièrement nombreuses et difficiles à mémoriser, je ne peux que vous conseiller de rajouter à la main le nom français de chaque espèce. Cela prendra un peu de temps, mais, au final, vous pourrez parler de cigogne au lieu de « stork », ou encore de martin-pêcheur au lieu de « kingfisher ». Et dans cette tâche, je ne peux que vous conseiller le site suivant où sont collecter toutes les dénominations de chaque espèce dans de nombreuses langues : https://avibase.bsc-eoc.org/avibase.jsp?lang=EN .

 

Voici à quoi ressemble la seconde partie de ma bible africaine !

 

Publié dans Afrique Australe, Livres

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