Costa Rica, Splendeurs naturelles (1)

Publié le par Jérôme Voyageur

Cratère du volcan Poas
Cratère du volcan Poas

Samedi 14 avril 2012, Paris

Le jour J est arrivé. L'aventure recommence. Malgré tout, le réveil à une heure si matinale reste insupportable. En revanche, pas de circulation en ce samedi très très tôt, pour rejoindre l'aéroport d'Orly.

Je ne suis certes pas bien réveillé mais nulle trace du rendez-vous à l'aérogare sud. Le comptoir est bien là mais reste désespérément désert. Je sens le début d'une frayeur poindre. Heureusement, un des deux numéros d'urgence répond. Le rendez-vous est bien présent mais dans l'autre aérogare, à l'exact opposé (j'apprendrai plus tard que je n'étais pas le seul à avoir reçu ses informations erronées). A la frayeur succède la suée puisque le trajet se fait à pied. Arrivé à Orly-Ouest cesse l'inquiétude, mon billet d'avion a bien été édité. Tout n'est pas perdu. Seulement un peu de temps, tant le personnel d'Iberia semble incapable à écouler le flux de passagers à l'enregistrement.

Premier saut de puce jusqu'à Madrid Barajas pour presque deux heures d'escale. Pas de pression pour rejoindre la salle d'embarquement, d'autant plus que nous avons débarqué dans l'aérogare international, évitant ainsi l'usage du train automatique. Ici la compagnie brille par son incapacité à faire embarquer les passagers. Assez mystérieusement, les gens s'entassent sur la passerelle sans pouvoir pénétrer dans l'avion. Néanmoins, tout le monde finit par monter à bord à peu près à l'heure. Je retrouve à mes côtés la même personne que lors du premier vol. Sacrée coïncidence! En discutant, nous nous rendons compte que nous allons passer un peu plus de temps ensemble. Cyril fait partie du même groupe que moi. C'est parti pour onze longues heures de vol au-dessus de l'océan atlantique. J'avais oublié combien c'est pénible ces trajets lointains réalisés de jour.

Ce n'est que vers 15h30, heure locale ( et surtout huit heures de décalage horaire) que nous atterrissons à San José, petit aéroport international d'Amérique Centrale. Malgré tout cela tarde un peu pour que nous puissions enfin quitter l'avion. Il ne reste qu'à passer les formalités administratives: l'agent de l'immigration est souriant et accueillant; il me retient même pour discuter. Cela compense la longue attente des bagages. Heureusement, ils ont installé un bureau de change dans la salle. Ainsi on perd moins de temps. Il faut ensuite passer le contrôle douanier qui consiste à repasser les sac dans un tunnel à rayons X. Le formulaire n'est même pas vérifié! Et enfin, nous sortons de l'aérogare. Même si le temps est couvert, les 26°C se font bien sentir. Il faut chercher un peu dans la cohue des taxis et autres pour identifier le panneau de notre guide. Petit à petit le groupe se constitue. Nous sommes déjà sept : Lisa et Michelle, Brigitte et Yves, Hervé et Cyril. Mais nous apprenons que deux personnes auraient raté leur avion et sont bloqués aux Etats-Unis.

Un quart d'heure plus tard, un minibus nous emmène à quelques kilomètres de là, dans le centre d'Alajuel, la deuxième ville du pays. La fatigue se fait sentir mais il est encore tôt pour se coucher. Pas d'effort surhumain, juste une douche bienvenue, un réaménagement de sac et un repas léger au restaurant voisin. Avant 20 heures, je suis au lit pour une nuit assez bizarre.

Dimanche 15 avril, Alajuel

Comme je m'y attendais un peu, le réveil est matinal. A 5 heures, j'ai fini ma nuit largement avant l'heure du rendez-vous. Nous nous sentons obligés de commencer le petit-déjeuner avant l'heure. Surtout que les mangues, pastèques et papayes alléchantes nous tendent les bras. Tous ces fruits se révèlent succulents. Rien à voir avec ceux qu'on peut trouver en France. Le démarrage se fait tranquillement. C'est bien après huit heures que nous embarquons enfin dans notre minibus pour une vingtaine de kilomètres jusqu'au volcan Poas. Au fil de la montée, nous traversons diverses zones agricoles: caféiers, fleurs, fraises alléchantes, … En chemin, nous croisons un vieil homme avec sa paire de bœufs tirant une charrette traditionnelle peinte en jaune. Jean-Paul nous apprend qu'il est là régulièrement pour se faire prendre en photo moyennant finance. Petit à petit, le paysage se fait plus alpestre, la température en plus. Les vaches font leur apparition. Nous dominons la Vallée Centrale qui s'étale sous nos yeux. Les différentes villes sont toutes collées.

Tranquillement nous atteignons l'entrée du parc national de Poas. Il n'y a pas encore trop de monde. Après avoir acquitté un droit d'entrée de dix dollars, nous laissons le véhicule non loin du bâtiment d'accueil. Le chemin est large et goudronné. Il faut bien ça quand la foule arrive, au moment où nous quittons les lieux. En montant, nous empruntons l'allée de gauche qui a le mérite d'être au soleil. Il y fait meilleur. Il nous faut une vingtaine de minutes pour rejoindre le mirador situé tout de même à plus de 2400 mètres d'altitude. De là, nous surplombons le cratère caché par la fumée quasiment en continu. Il faut être patient et attendre l'aide du vent pour découvrir 300 mètres plus bas la surface verte du lac acide. Ses odeurs sulfurées remontent jusqu'à nous. Pas de doute, le Poas est loin d'être endormi.

Nous poursuivons la ballade avec le sentier del Botos qui conduit à la lagune éponyme. Sans qu'il n'y paraisse, elle demande un certain effort sous un couvert végétal plutôt dense; le chemin ne cesse de monter. A mi-parcours, nous tombons sur un écureuil bien peu sauvage qui se laisse photographier un bon moment. Finalement, nous atteignons un nouveau mirador sur un autre lac de cratère. L'eau y est un peu plus accueillante, au couleurs plus naturelles mais apparemment beaucoup plus fraiche aussi. La végétation commence déjà à s'épancher en couleurs, en formes et en taille. Après quelques photos des environs, il est temps de rebrousser chemin, au moment où la foule commence à débarquer. Devant le bâtiment d'accueil, cela commence à grouiller et on ne s'entend plus. Je fais tout de même un petit tour dans le semblant de musée aménagé au rez-de-chaussée. Pour la boutique, il est un peu tôt, ce n'est que le premier jour.

Nous redescendons par la même route tout en faisant une halte dans une plantation de café. Les arbres sont recouverts de fleurs blanches particulièrement parfumées. On pourrait presque croire à de la neige. Ici et là dépassent quelques bananiers, a priori pour procurer un peu d'ombre. Et en lisière de la plantation nous observons quelques eucalyptus à l'écorce très colorée, façon peinture. Avant de quitter les flancs du Poas, nous nous offrons une dégustation qui se révèle bien agréable (et se révèlera un des deux seuls bons cafés bus dans ce pays pourtant producteur).

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article