Easy ... cela reste à prouver, Jet c'est un fait

Tout le monde connait Easyjet, la compagnie orange installée en France depuis désormais de nombreuses années. Comme sa consoeur Ryanair, elle a misé sur le modèle du low-cost pour attaquer le marché.

J'en avais fait la première expérience sur le Paris-Toulouse. Enfin, une alternative était proposée à Air France. A priori, cela semblait bon pour la concurrence. Cette compagnie d'origine britannique dessert principalement les aéroports européens.

Alors évidemment, lorsqu'on choisit ce genre de compagnie, on sait que tout service sera monnayé, ainsi la commande en ligne, le bagage soute, la place attribuée, et toute restauration à bord sont des services payants. A quand l'usage des toilettes tarifé ? Récemment, j'ai découvert que les restrictions allaient encore plus loin. Imaginons un cas qui n'arrive jamais : vous avez un bagage cabine et vous partez aussi avec votre ordinateur portable ou votre sac photo. Eh bien, chez Easyjet, ce n'est plus possible, ordinateur portable ou sac photo sont considérés comme un second bagage. Donc votre bagage cabine doit partir en soute de manière payante ! Cela en devient hallucinant ! En gros, si vous voyagez sans bagage, cette compagnie est faite pour vous, sinon n'oubliez pas votre carte bancaire. Elle pourra vous servir pour avoir le droit d'embarquer plus vite, l'Express Boarding. Et pour l'immense majorité qui ne veut pas se plier à ce diktat financier, l'embarquement se fait "en vrac", je veux dire par là qu'on n'appelle même pas les rangs du fond en premier histoire de fluidifier l'embarquement. J'ai découvert récemment un palliatif : on stocke les derniers rangs dans la passerelle sans information avant de vous faire redescendre sur le tarmac pour embarquer par la porte du fond ! Vous aurez vite compris que cela n'aide pas à un chargement de l'avion dans des délais réduits.

Alors bien sûr, les tarifs paraissent intéressants. Du moins ceux qu'on appelle communément les prix d'appel, ceux qu'on peut voir à longueur de bannière publicitaire ou sur les affiches en 4 par 3. Pendant les premières années, j'y ai cru, je ne regardais plus du tout les vols Air France. Jusqu'à ce qu'un collègue me dise qu'il trouvait des tarifs équivalents chez Air France.

C'est bien là qu'il faut se poser et analyser froidement les faits. A part d'opter pour des vols soit très tôt le matin, soit très tard le soir, les billets deviennent très vite comparables. Surtout, si par malchance, vous êtes un voyageur qui a des bagages. En gros, si vous êtes un voyageur tout ce qu'il y a de plus classique, qui voyage à des horaires normaux, il y a de fortes chances que Easyjet ne soit pas forcément la meilleure option, surtout face aux navettes d'Air France.

Sans oublier une caractéristique prégnante qui colle à la peau de la compagnie : les retards. C'est bien cette accumulation qui m'avait conduit à définitivement la délaisser. Quand le retard atteint une heure sur un vol d'une heure avec un vol toutes les heures, il y a comme un problème !

Et là on se rend vite compte qu'on a opté pour une compagnie low-cost. Je veux dire par là qu'on ne vous informe pas que le vol a du retard, pas plus à l'enregistrement que sur les panneaux dans la salle d'embarquement. Il n'y a guère qu'un petit moniteur au niveau de la porte d'embarquement qui indique un retard. Mais là où le bât blesse, c'est que pendant cette heure on ne voit strictement personne pour donner des informations. Et ne comptez pas sur la réclamation à l'arrivée. On vous répondra que si vous avez pris l'avion, vous ne pouvez pas prétendre à remboursement (sympa puisque le retard est découvert trop tard !!!) . Et lisez plutôt leur réponse : "C'est avec regret que nous ne pouvons répondre favorablement à votre demande de compensation. En effet, EasyJet est une compagnie Aérienne Low-cost et c'est pour cette raison que nous limitons nos dépenses liées aux retards et annulations de nos vols."

Finissons par ma toute récente expérience. Cela faisait dix ans que j'avais abandonné leurs services, las de leurs retards récurrents. Et puis, dans le cadre d'un week-end à Venise acheté en package, je n'ai pas eu d'autre choix que de reprendre cette compagnie, en fait la seule à relier Orly et Marco Polo. Autant le vol aller s'est bien passé, c'était plus simple c'était le premier vol du matin, autant le retour fut un calvaire. Alors bien sûr, il s'agissait d'un jour de grève du contrôle aérien français. Mais comment expliquer que le site de la compagnie annonçait déjà 20 minutes de retard vers 15h alors qu'à l'aéroport, il était annoncé à l'heure jusqu'à 18h. Ce retard a ensuite follement fluctué : 45 minutes sur les panneaux, puis une heure au micro, puis 29 minutes et enfin 28 minutes. A croire que personne ne savait où était vraiment l'avion. Mais le pire, c'est que toute la communication était basée sur la responsabilité des grévistes en France. Soit mais alors pourquoi pas un vol d'Air France n'était en retard ? Pourquoi sur la dizaine de vols affichés au départ de Venise en cette fin de journée, seuls les quatre d'Easyjet étaient soient annulés soit en retard, y compris un vol intérieur italien. Il y a de sacrés mystères sur la planète orange.

La grève a vraiment bon dos. Et Easyjet n'assume rien. La réalité est que cette compagnie est incapable d'assurer la régularité au fil de la journée, probablement du fait de rotations trop rapprochées. Alors malheur aux vols de fin de journée ! Résultat des courses, ce vol low-cost perd rapidement son "low". Parce que lorsqu'on arrive à 23h45 à Orly, tous les transports en commun ont cessé le service depuis un bon moment. Restent les taxis en tarif de nuit ! Et n'espérez pas le moindre remboursement.

Vous l'aurez compris, malgré la dizaine d'années écoulées, mon sentiment n'a pas changé sur cette compagnie. Sauf cas de force majeure, je continuerai à les éviter et à ne pas les recommander.