Carnet de traversée du Kalahari (1)

Publié le par Jérôme Voyageur

Carnet de traversée du Kalahari (1)

Dimanche 23 mars 2008

Jour de Pâques. Je ne pars pas à la recherche des œufs en chocolat mais de ceux d’autruche. Tandis que les cloches reviennent, je m’en vais. Direction l’Afrique Australe après seize mois d’éloignement : j’avais hâte d’y retourner.

Alors que l’horloge approche les onze heures, il est temps de se mettre en route pour la station de RER. Cette heure de train n’est certainement pas le meilleur moment du voyage, mais marque symboliquement le début des vacances et de l’aventure en me conduisant jusqu’à l’aérogare de Roissy 2.

Que les terminaux sont longs pour atteindre le terminal 2B. Horreur ! Sur l’ensemble des écrans, tout va bien. Enfin presque ! Un avion a été annulé, le mien. LA neige serait en cause, mais où ? Mystère ! Avec Jean-Luc ; qui est déjà au comptoir lorsque j’arrive, nous sommes recasés du vol British Airways d’origine, sur le col Air France qui part juste après. La correspondance à Londres Heathrow pourra se faire sans encombre. Par contre, nous sommes repartis pour traverser les aérogares 2B et 2D afin de rejoindre le 2F, bastion d’Air France à Roissy.

Après deux heures d’attente à Roissy et un peu moins d’une heure de vol, nous atterrissons à Londres. Là encore, nous marchons. Nous montons, nous descendons, nous tournons, nous retournons. Finalement, nous finissons par dénicher le « flights connections center ». Nous obtenons nos deux dernières cartes d’embarquement. Il n’y aura pas foule à bord : on nous propose deux sièges par personne. Nous devrions avoir de la place pour dormir. Encore deux heures à patienter avant d’embarquer à bord d’un A340-600 de South African Airways : parfaitement équipé et presque neuf. C’est parti pour onze heures de vol vers la pointe de l’Afrique. Dans la salle d’embarquement, nous retrouvons Patrice. C’est tout de même plus agréable d’avoir quatre sièges pour soi. On peut se coucher pour essayer de dormir. Le pied !

Juste après le lever du soleil, nous atterrissons sur le tarmac de Johannesburg. Le nouveau terminal est enfin terminé et nous l’étrennons. Résultat, nous marchons bien plus qu’avant pour atteindre la salle de transit. Cela permet de se dégourdir les jambes après onze heures de vol. avec ces réaménagements, nous retrouvons cet aérogare avec plaisir. Direction le rez-de-chaussée pour prendre le bus et rejoindre l’autre bout du tarmac là où sont stationnés les avions de South African Airways Express. Nous retrouvons le même Dash 8 pour réaliser le saut de puce jusqu’à Gaborone. En route, nous rencontrons Christian, quatrième membre du groupe, dans le bus. Les formalités douanières à Seretse Khama International sont particulièrement rapides. Par miracle, tous nos bagages sont arrivés. Dans le hall, nous retrouvons Inno qui est venu nous chercher.

Il nous conduit jusqu’à la réserve de Mokolodi où nous attendent Fred et Dout, le petit frère d’Inno. Souvenirs, souvenirs ! Il y a deux ans nous débutions déjà une reconnaissance vers le Kalahari. L’étang et les chalets sont toujours là. Une bonne salade d’accueil nous attend. Les vacances ont vraiment commencé. D’ailleurs, elles se poursuivent par une sieste quasi générale, bercés que nous sommes par quelques chants d’oiseaux.

Quelques pas vers l’étang permettent de faire deux ou trois clichés d’insectes, mais rien de plus. Les nombreuses oies d’Egypte sont hors de portée de mon téléobjectif. Ainsi l’heure tourne et Fred tarde à revenir de l’aéroport. Nous pensons immédiatement à un bagage égaré. Finalement, c’est simplement l’avion de Jo’burg qui a une heure trente de retard. Vers dix huit heures, nous sommes enfin tous réunis avec l’arrivée de Christine, Rebecca, Rolande et Jean-Claude. L’apéro peut commencer, agrémenté de biltong. Nous poursuivons sur le très classique mais néanmoins succulent filet de bœuf accompagné de butter nuts. C’est fête ce soir : crumble pour le dessert, chocolats avec le café et nous concluons sur un verre d’Amarula. Voici qui clôt cette première journée bien longue. Les lits nous tendent volontiers les bras.

 

Mardi 25 mars, réserve de Mokolodi

 

Grasse matinée au programme pour ce premier jour, nous ne déjeunons qu’à 7 heures pour commencer. Néanmoins, tout le monde reprend vite les bonnes habitudes et vers 6h30, nous sommes tous attablés. Sans tente à plier, le camp est vite levé.

Les premières heures de la matinée nous permettent d’apercevoir quelques herbivores sur le chemin vers la sortie de la réserve. Ici quelques impalas, là deux ou trois gnous, plus loin une famille de phacochères.

Direction Gaborone à une quinzaine de kilomètres à peine pour finir le ravitaillement, d’abord celui des 4*4 dont les réservoirs sont remplis à ras bord. Puis la banque pour Fred et enfin les dernières denrées périssables. En attendant, nous dévalisons une boutique en t-shirts.

Nous voilà parés pour prendre la route vers le nord, direction Molepolole puis Letlhakeng où a lieu le dernier plein avant une dizaine de jours. Il y a compétition entre les trois véhicules pour savoir qui a consommé le moins. C’est aussi là que prend fin la route bitumée et que commence une large piste d’une centaine de kilomètres jusqu’à la réserve de Khutse. Elle est bien roulante et suffisamment large pour permettre d’avancer tranquille. A condition bien sûr de faire attention aux ânes et aux vaches nombreux sur les bords. De temps en temps, c’est une grosse flaque qui nous oblige à ralentir pour la contourner. La faune non domestique se fait encore rare. Deux écureuils traversent la piste en quatrième vitesse. Quelques veuves royales avec leur belle queue volètent sur le côté de la piste.

Pour ne pas arriver ce soir à la réserve, nous bifurquons sur une petite piste sur la droite dans l’espoir de trouver un lieu de bivouac pour la nuit. Après quelques kilomètres, Fred repère un endroit assez dégagé. Il suffit de coucher quelques hautes herbes et ce sera bon. Nous serons parfaitement isolés et tranquilles pour la nuit.

Une fois les tentes montées et un rafraîchissement avalé, nous sommes quelques-uns à aller marcher sur la piste dans l’espoir de voir quelques oiseaux. Ils se font rares et restent farouches. Je réussis juste à identifier quelques tisserins lointains. Ce calme sera simplement perturbé par un cavalier au galop, visiblement un chasseur, bien surpris de croiser des blancs en ce lieu.

Premier bivouac et nous reprenons les bonnes habitudes du poulet grillé. Heureusement, cette fois, le déluge n’est pas au rendez-vous et nous mangeons au sec, sous un superbe ciel étoilé, la Voie Lactée veillant sur nous. Pendant le café autour du feu, nous avons même la chance d’apercevoir quelques étoiles filantes. Il est temps de faire un vœu et de rejoindre nos tentes et duvets. L’humidité tombe vite. Il finit même par goutter à l’intérieur des toiles. Veillés par les milliers d’étoiles puis bientôt par une lune très lumineuse, chacun finit par trouver le sommeil.

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