Carnet de traversée du Kalahari (2)

Publié le par Jérôme Voyageur

Khutse, entrée sud du Central Kalahari Game Reserve

Khutse, entrée sud du Central Kalahari Game Reserve

Mercredi 26 mars 2008, à une quinzaine de kilomètres de Khutse

Réveil humide, tout le camp est trempé par l’humidité de la nuit. Rien à faire pour les tentes et le matelas, ils sécheront plus tard. Le camp est vite plié après une seule nuit de bivouac. La promenade du matin en attendant que les véhicules arrivent fait le plus grand bien, surtout que la piste est quasi déserte. Je croise juste un véhicule du parc dont les occupants sont un peu surpris de me trouver là, seul et à pied. Ce n’est finalement qu’au bout de quatre kilomètres que le groupe se reforme.

Avant d’arriver à l’entrée de la réserve, nous croisons encore des troupeaux de bétail ainsi que quelques ânes. Ils sont vraiment très prés du parc. A quelques mètres de l’entrée, c’est une troupe de springboks qui s’écarte pour nous laisser passer avant de rebloquer la piste. Les formalités pour obtenir le permis de visite ne sont pas trop longues (l’essentiel a déjà été à Gaborone pour les réservations). Nous pouvons alors vraiment entrer dans le secteur Khutse, désormais rattaché à l’immense réserve du Central Kalahari qui couvre plus de 52000 km², en faisant une des réserves les plus vastes au monde. La végétation est plutôt haute avec toutes ces graminées. Par contre, les arbres sont rares et souvent de petite taille.

Pour l’instant, nous n’apercevons que des oiseaux. Quelques élanions blancs, petites rapaces, et de nombreux autres petits que nous peinons à identifier. C’est en arrivant sur le premier pan, celui de Sutswane, que tout change. Subitement, l’herbe est moins haute. La faune est aussi au rendez-vous. A l’œil nu, on ne se rend pas compte que cela vit ; mais à travers des jumelles, c’est plus impressionnant. Il faut balayer le pan pour s’en rendre compte. S’y mélangent oryx, bubales rouges et springboks. Cinq outardes de Kori sont comme à la parade tandis que deux serpentaires traversent la scène et que quelques autruches surveillent. Sur les suivants (Khutse I et II, Motailane et Tshilwane pour ceux qui ont des noms), c’est moins riche mais nous revoyons alternativement autruches, oryx ou springboks.

Les portions de piste entre chaque pan sont plutôt longues. Enfin, après une cinquantaine de kilomètres, nous parvenons au campement de Khmos01, aux abords du trou d’eau de Molose. L’endroit est suffisamment isolé pour ne pas être dérangés par les passants. Comme souvent dans le Kalahari, l’endroit est occupé par les écureuils terrestres qui ont creusé leurs galeries sous le camp. Gare aux trous ! Ils se nourrissent des melons d’eau qui poussent en nombre sur les bords. Après le repas, à l’ombre de l’arbre central, place aux accros du tarot. Pendant ce temps, tout a séché.

Vers 16h30, nous repartons laissant Dout au campement pour s’occuper du repas, quatre par véhicule, deux à l’intérieur, deux sur le toit. Là haut, la vue est bien meilleure sur la savane surtout avec toutes ces hautes herbes. Nous commençons par faire un tour au petit trou d’eau voisin du campement. C’est le bon choix. Environ une dizaine de girafes du Cap sont rassemblées là pour boire à tour de rôle, toujours avec une extrême prudence. Quelle surprise de les trouver à cet endroit. Nous finirons par en compter jusqu’à vingt-six, d’autres arrivant derrière les fourrés. Nous en apercevons d’ailleurs juste la tête au-dessus des acacias. Ces bêtes-là sont toujours aussi gracieuses. Il y a bien quelques mâles décidés à faire leur affaire mais rien ne se conclura. Au bout d’un moment, on peut même se demander qui regarde l’autre, de l’homme ou de l’animal, tant l’acte semble partagé.

Nous finissons par quitter les lieux pour les laisser se désaltérer tranquilles. Nous empruntons la piste plein sud pour rejoindre le pan de Moreswe. La végétation reste épaisse ;  mais notre position surélevée ne permet pas d’apercevoir grand chose hormis des oiseaux. Quelques rolliers apparaissent ici et là, alternant avec les merles métalliques (choucadors à oreillons bleus, officiellement). Les graminées et les quelques fleurs dans le soleil offrent néanmoins de belles images.

De l’autre côté du pan de Moreswe, nous apercevons au loin une dizaine de girafes. Sur ce pan, ce ne sont qu’une poignée d’autruches. En le contournant, nous finissons par entendre puis apercevoir les bruyantes outardes à ventre noir. Un cri comme cela ne s’oublie pas !

Avant de prendre le chemin du retour, nous réintégrons tous les véhicules. Dans la nuit tombante, nous apercevrons un lièvre sauteur détalant dans nos roues ainsi qu’un grand-duc africain perché au bord de la piste. A Molose, le trou d’eau est désormais désert.

Il ne reste donc qu’à rejoindre Dout pour déguster ses pommes de terre en robe de chambre et sa saucisse de Toulouse(si, si !!) grillée. Un vrai régal conclu, s’il vous plait, par un rocher dégusté au coin du feu sous une nuit encore plus étoilée que la veille.

 

Jeudi 27 mars, camp de Molose (Khmos01)

 

Réveil aux aurores pour aller faire un safari matinal. Avant 6 heures, tout le monde est déjà debout alors qu’il fait encore nuit. De bon matin, les candidats se désistent pour aller sur le toit. Nous commençons par aller jeter un œil au trou d’eau. il est des plus déserts. Nous prenons donc la piste sud vers le pan de Moreswe. En chemin, nous faisons une halte devant le panneau marquant le Tropique du Capricorne. Après quelques photos, nous reprenons notre progression à travers les graminées. Nous débouchons sur un pan bien désert. Seules les autruches apportent un peu de vie. Bientôt rejointes par les outardes à ventre noir que nous entendons et voyons de loin. Nous apercevons même un couple. Un peu plus tard, c’est une paire de chacals qui gambade au milieu du pan, allant même jusqu’à effaroucher le groupe de springboks installés dans un coin du pan voisin de Kolobe. En en revenant, Fred aperçoit des traces fraîches d’une famille de lions remontant du petit trou d’eau de Moreswe. Malgré tous nos efforts, nos tours et nos détours, nous ne parvenons pas à les dénicher. Il faut dire que les planques sont nombreuses dans cette épaisse végétation. Même les vigies fraîchement montées ne discernent rien.

Nous nous avouons vaincus et reprenons le chemin du campement. Sur la piste, une vipère Puff Adder arrête le premier véhicule, qui finit par l’effrayer et la mettre en fuite en redémarrant. Près du point d’eau, nous apercevons trois koudous en fuite ainsi qu’un groupe de springboks.

Après une excellente salade reconstituante, le tripot se réorganise non sans avoir participé à la préparation de la « potée africaine ». Autour du camp, les sujets de photos sont nombreux : écureuils terrestres, veuves royales, agrobates du Kalahari (des alouettes à la queue mobile) bien peu farouches. Dans le chemin, c’est une colonie de pintades qui déboulent. Une écureuil fait le spectacle en allant  se chercher un melon bien plus gros qu’elle avant de se le dévorer sous l’ensemble des objectifs du camp. Même le tripot est suspendu temporairement. L’épisode de la montre thermomètre est aussi un grand moment : Patrice nous annonce qu’il fait 27°C (nous sommes le jeudi, Thursday, 27). Evidemment le fou rire est général. Difficile de s’en défaire. Et cela va être un sujet de chambrage pendant longtemps !

Vers 16h30, nous rembarquons pour des boucles proches du camp. Lors du premier passage au point d’eau, nous retrouvons une famille de girafes toujours aussi farouches pour approcher tandis que quelques oryx quittent les lieux. C’est un vrai cérémonial que de les observer : on avance, on recule, on réavance un peu plus, et ainsi de suite jusqu’à atteindre l’eau. enfin, pas pour la plus jeune qui ne viendra jamais boire. Puis nous essayons diverses pistes pas vraiment inscrites les plans. Chaque fois, cela se révèle une impasse et pas une âme animale pour pointer le bout de son museau. Inévitablement nous revenons vers le trou d’eau d’abord vide ; puis apparaît furtivement un chat sauvage. Longtemps nous surveillons  les hautes herbes sans le voir bouger. Il finit par réapparaître sur le chemin menant à la mare. Mais une fois encore, il disparaît juste avant d’y arriver. Nous avons beau nous y mettre à plusieurs, personne ne l’aperçoit.

Quand le cri d’un chacal nous fait tourner la tête. Il appelle un congénère à plusieurs dizaines de mètres. C’est ainsi que nous apercevons un petit groupe de springboks assez distants. Mais toujours rien du côté de la mare. Simplement les tourterelles qui se font entendre. Au loin, des têtes haut perchées refont leur apparition mais au lei d’approcher, elles semblent contourner les lieux de manière lointaine. Nous nous mettons donc en attente du coucher de soleil. La présence de nuages fait rosir l’horizon de plaisir. Des têtes de girafes passent même au loin, là où le soleil vient de disparaître. En contournant le point d’eau pour rentrer, nous faisons réagir le chat qui décampe à toute vitesse sans que nous puissions le suivre, ne serait ce que de l’œil.

Direction un apéro léger avant la potée africaine, un plat qui traditionnellement se mange trois fois au moins, chaque assiette étant meilleure que la précédente. Pour faire digérer, nous terminons avec un verre d’Amarula autour du feu. Les blagues et jeux de mots fusent sous un ciel faiblement étoilé, la faute aux nuages.

 

Vendredi 28 mars, camp de Molose

Ce matin, nous levons le camp pour continuer l’exploration de la réserve vers le nord. Nous rendons les lieux aux écureuils. Il va y avoir un peu de travail pour refaire certaines issues de galeries !

Nous optons pour la piste est, celle qui longe les pans, plutôt que de filer direct et ne rien voir. Nous débouchons d’abord sur celui de Mahurushele particulièrement étendu. Un rapide coup de jumelles ne nous révèle qu’une paire d’oryx, dont un jeune, et deux springboks, tous à la lisière opposée du pan, et au milieu une famille de chacals. Nous nous en contentions quand j’ai cru voir quelque chose passer sur la piste derrière nous sans pouvoir identifier quoi. Mais c’est Rebecca qui fait la découverte en tombant sur un léopard bien inattendu dans ce milieu. Le plus fou, c’est son comportement. Il reste visible un bon moment sous les bosquets et nous, perchés sur les 4*4 pour l’apercevoir. Il se montre de temps en temps à découvert, puis plus rien. Nous prenons la psite et le retrouvons à nouveau, tapi sous un bosquet. Il traverse la piste, ventre à terre, et se tapit à nouveau de l’autre côté puis repart à nouveau toujours en nous regardant du coin de l’œil. Puis il finit par disparaître définitivement. Nous essayons bien de le voir du côté du pan, mais rien n’y fait. Quel superbe moment ! Mon premier léopard. Et tout cela de manière fortuite à cause d’un besoin naturel. Comme quoi il faut une bonne part de chance pour voir ces animaux-là.

Il ne reste plus qu’à poursuivre sur la piste jusqu’au pan voisin de Sekushuwe. Derrière un épais rideau végétal s’ouvre un joli pan doré traversé par la piste. Une vingtaine d’oryx paissent là tranquillement. Nous un apercevons un qui a une corne complètement tordue, qui a poussé en arc vers le bas. Quelques dizaines de mètres plus loin, ce sont des springboks tout aussi tranquillement. En passant des uns aux autres, je finis par apercevoir quelques paires d’oreilles qui dépassent des graminées. Il s’agit là d’une famille de cinq otocyons visiblement en chasse.

Le pan de Khankhe est lui plus calme. Un bubale solitaire flâne, tandis que quelques oryx vont et viennent. Nous faisons une pause dans un des camps proches où Fred en profite pour récupérer un beau morceau de bois pour les feux à venir.

Nous reprenons alors cette longue piste vers le nord. La progression n’est pas des plus aisées, les véhicules rebondissent en tous sens. Néanmoins, cela finit par bercer et endormir les passagers tandis que les conducteurs assurent brillamment. La pause repas se fait un peu à l’écart de la piste sous un des rares arbres hauts. L’ombre est la bienvenue dans la chaleur du Kalahari. Pourtant, point de sécheresse, le désert est couvert de graminées et de fleurs. Les insectes pullulent dans cette végétation.

Au cours de l’après-midi, nous faisons une halte au village de Kukama. Là vivent une poignée de bushmen (des sans) sur leurs terres ancestrales en plein milieu du désert en quasi totale autarcie. Nous nous demandons comment ils peuvent résister dans un tel environnement. Ils supportent même le sable bouillant pieds nus. La conversation reste mal aisée : rares sont ceux qui maîtrisent le setswana, tandis que Dout parvient à échanger quelques mots dans leur langue.

Puis nous reprenons notre lente progression plein nord sur une piste toujours aussi difficile. Par moments, la végétation change complètement pour laisser place à une quasi forêt, parsemée de nids de tisserins. Mais rapidement, nous retrouvons les bosquets d’épineux et les étendues de graminées. Nous atteignons finalement le campement de Bape. Tout ce qu’il y a de plus sommaire mais tellement accueillant avec ses multiples fleurs (queues de chat entre autres), ses nombreux arbres, ses nombreux coins pour planter la tente et aussi sa vue sur une rivière désormais asséchée et envahie par la végétation. Un petit coin de paradis au cœur du Kalahari. Loin de tout, plongés dans la nature sauvage, seuls au monde. Nous en profitons même pour aller marcher un moment sur la piste. C’est là que nous nous rendons compte que les bas-côtés grouillent de vie. La quantité d’insectes est réellement impressionnantes, surtout avec la présence d’énormes criquets. Quelques oiseaux volètent ici et là. Nous manquons même de marcher sur un petit serpent couleur sable lové au milieu de la piste.

Ce magnifique bivouac vient clôturer une journée bien entamée avec ce léopard. Vivement la suite.

 

Samedi 29 mars, camp de Bape

 

Réveil au milieu du paradis, après une nuit un peu fraîche. Finalement, l’option de ne pas échanger le sac de couchage pour le sac à viande malgré un début de nuit douce fut la bonne. Le rythme de démontage est de plus en plus rapide. Ceci fait, nous nous avançons à pied sur la piste. Avec Patrice, nous tenons un bon rythme là encore. Nous observons diverses traces sur le chemin dont une partie seraient celles d’oryx, les autres appartenant à un prédateur indéterminé.

En 4*4 cette fois, nous atteignons rapidement la bifurcation plein ouest qui doit nous ramener vers le camp et la « gate » de Xade. Dès le début de cette piste, le paysage est désolé : les arbres sont secs comme morts ; la végétation au sol est moins dense. Cela fait une effet bizarre après beaucoup de verdure. Nous n’y apercevons que quelques oiseaux dont un magnifique autour chanteur dans sa belle livrée grise. Rapidement, comme depuis plusieurs jours, la végétation change. Alternance de milieux arborés et de prairies de graminées parsemées de bosquets aux épines acérées. Quelques vautours endormis pointent leurs bec dans le matin. La piste reste plutôt roulante. En revanche, la chaleur nous rappelle que nous sommes dans un désert au cas où nous l’aurions oublié. Plus la journée avance, plus les rayons de l’astre solaire se font brûlants. Les quelques nuages qui l’occultent sont les bienvenus.

Peu avant la mi-journée, Fred opte pour un détour vers le trou d’eau de Xaka éloigné de quatorze kilomètres de la piste principale. C’est à ce croisement que survient la première crevaison sur le véhicule d’Inno, en pleine piste. Tout près, deux véhicules sud-africains amis ont trouvé le moyen de se percuter en se suivant !

Après un changement de roue peu facilité par le sable mou et la chaleur, nous reprenons jusqu’au fameux trou d’eau qui se révèle cerné de végétation, n’hébergeant que des oiseaux, principalement des tourterelles et une dizaine de veuves royales enfin immobiles. Nous faisons la pause déjeuner non loin, à l’ombre relative d’un acacia.

Re quatorze kilomètres pour reprendre la piste principale. Et c’est reparti dans du sable mou sous une chaleur accablante à une moyenne de 20 km/h maximum. Nous voyons à nouveau quelques autours, plusieurs rolliers qui semblent un peu perdus dans cet endroit. Nous sommes un peu occis par cette journée, mais cela devrait être la plus rude du voyage.

Finalement, après cent quatre vingt kilomètres de piste, nous finissons par dénicher notre campement, celui de Xade 2. Après un bon kilomètre à travers des bosquets d’acacias bien agressifs, sur un chemin semblant bien peu utilisé, nous débouchons sur un nouveau coin de paradis. Le campement est installé au milieu d’une prairie verte et  fleurie. Au loin, quelques oryx nous tiennent un moment compagnie. Quel bonheur de bivouaquer dans de tels endroits. Une fois les tentes montées, Fred nous propose d’aller voir si il n’y aurait pas de l’eau à l’entrée ouest du parc, à Xade.

Avec la moitié du groupe et Dout perché sur le toit, nous repartons pour huit kilomètres de piste supplémentaires qui finissent par nous mener à bon port. Et là, miracle, deux douches, chaudes qui plus est, nous tendent les bras. C’et inespéré mais bien appréciable après six jours sans ; nous revivons ! les réserves d’eau sont aussi refaites (près de 500 litres en tout) et nous pouvons rentrer au campement. Sur le chemin du retour, nous commençons par croiser une vipère Puff Adder au milieu de la piste. Puis c’est une outarde Kori qui utilise la piste comme piste de décollage ; c’est tout juste si elle ne s’accroche pas sur les bosquets avec son envergure. Et un chacal pour finir, non loin du camp ; ceci après avoir failli en louper l’accès et manquer d’emporter le panneau indicateur. Arrivés au campement, nous passons le relais au reste du groupe pour aller eux-aussi profiter des bienfaits de la douche.

Cette attente se transforme en pré-apéro. Est ce cela ou bien la douche ou encore un effet des lieux ? Mais toujours est-il que les fous rires se succèdent. Cela en devient épuisant. Et rien ne semble pouvoir y mettre fin à part peut être d’aller dormir. C’est d’ailleurs ainsi que reviendra le calme après plusieurs passages dans les entrées des terriers des écureuils. Nous avons dû effrayer la faune environnante. Désormais, place aux rêves sous cette nuit joliment étoilée.

Entre Khutse et Xade
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Entre Khutse et Xade

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