Entre ici touriste de passage !
Rome, 1 Novembre 2007
Poursuivons la promenade à travers le cœur de la Ville Eternelle qu'est Rome. En descendant de la colline capitolienne, vos pas vous mèneront inévitablement sur la place de Venise située au pied, côté ville, tenant son nom du palais éponyme qui l'aborde, lui même tenant son nom de la présence passée de l'ambassade de Venise en ces lieux. En poursuivant vers le quartier du panthéon, vous passerez obligatoirement devant le Gesù. Le cours Victor Emmanuel II ne mérite pas d'être emprunter bien longtemps : ce n'est qu'une avenue à la circulation assez dense. Néanmoins, poursuivre sur une centaine de mètres permet de jeter un œil à quelques ruines au milieu des immeubles : l'aire sacrée d'Argentine. Un ensemble de sanctuaires parmi les plus anciens mais dont il ne reste plus grand chose.
Désormais, il est temps de flâner dans les petites rues sur la droite dans le quartier du Panthéon. La plupart sont réservées aux piétons ce qui rend la promenade bien plus agréable, et ce, même avec le crachin. C'est d'ailleurs l'occasion de découvrir des petites choses ici et là. Alors il faut fureter et observer mais aussi jeter un œil pour connaître les plus connus. Parmi ces petites choses, il y a le pied de marbre, installé dans un coin de mur. Le Pie di Marmo provient probablement d'une statue colossale d'un des temples consacrés aux divinités égyptiennes qui existaient à Rome. Ne cherchez pas de chaussure pour ce pied, vous n'en trouverez pas la pointure. Toujours dans le quartier du collège romain, c'est une fontaine originale qui attire l'attention. Sous un petit portique, on aperçoit un buste portant un tonneau duquel s'écoule un filet d'eau recueilli dans un petit bassin suspendu juste en-dessous. On l'appelle la fontaine du Facchino (le portefaix). Il y a aussi ce petit chat de marbre juché sur une corniche, au premier étage, dans la rue à laquelle il a donné son nom. En approchant du panthéon, vous ne pourrez pas manquer un original obélisque sur la place de la Minerve. Au dessus des pavés noirs s'élance un petit obélisque égyptien porté sur le dos d'un éléphant lui-même juché sur un socle cubique. On doit cette œuvre au Bernin qui a « sévi » à divers endroits dans Rome.
Quelques dizaines de mètres plus loin, vous apercevrez les prémices d'une coupole. Il s'agit de celle du Panthéon. Arrivant de la Minerve, on aborde l'édifice par l'arrière. La rondeur du bâtiment ne trompe pas : vous arrivez. A l'arrière de l'édifice, la rotonde est flanquée d'un bout de bâtiment plus classique de forme parallélépipédique. Avec l'équivalent de deux ou trois étages, il en impose par sa masse. En approchant encore, quelques colonnes apparaissent et un bout de corniche. Se révèle alors aussi une petite place bordée de quelques commerces et surtout de pas mal de restaurants. Au milieu de la place pavée dénommée Piazza della Rotonda s'élève un obélisque récupéré du temple d'Isis du champ de Mars et placé au dessus d'une fontaine. Le lieu fourmille aussi de touristes : toutes les origines sont représentées et en masse !
Néanmoins, le spectacle n'est pas gêné. Au dessus des huit colonnes qui constituent la façade apparaît un massif fronton triangulaire qui a perdu ses sculptures. Sur la corniche, des lettres latines rappellent que le temple d'origine fut érigé par Agrippa, un proche de l'empereur Auguste. Mais c'est la reconstruction d'Hadrien qui nous est parvenue quasi intacte. On distingue finalement assez peu la coupole qui ne semble pas très haute. En revanche la file d'attente a de quoi impressionner au premier regard. En fait, il ne faut pas s'inquiéter. On y rentre assez facilement et gratuitement du fait que le Panthéon est désormais une église. Par son caractère religieux, l'accès peut être interdit en cas d'offices.
Qu'on se sent tout petit en passant sous le fronton ! Il faut dire qu'on se retrouve sous un portique de 33 mètres de large sur 15 de profondeur, soutenu par un ensemble de seize massives colonnes. Mais on a finalement encore rien vu ou presque. Il faut franchir cette haute porte en bronze, d'origine romaine, pour découvrir le spectacle, et surtout lever les yeux. Cette une coupole de 43 mètres de diamètre qui vous surplombe. Toute la voûte est composée de caissons répartis sur cinq rangées. Le plus surprenant est peut être ce trou percé au sommet qu'on appelle oculus. C'est l'unique source de lumière pour éclairer l'intérieur et cela suffit largement même par temps gris. On a du mal à imaginer qu'il fait tout de même presque neuf mètres de diamètre.
Dommage qu'on ne puisse pas admirer en silence. Pas question d'être agoraphobe avec une telle foule : c'est d'ailleurs gênant pour profiter du pavement de marbre qui a gardé le dessin original. Une partie de l'église, réservée pour les offices est interdite d'accès par une corde tendue. Cela est d'ailleurs un peu bizarre dans cet unique salle. Pour le reste, le Panthéon est simplement orné de colonnes et d'immenses niches rectangulaires sur tout le pourtour. Ces niches abritent, pour certaines, des tombeaux dont ceux de Raphaël, de Victor Emmanuel II et aussi celui d'un membre de la famille de Savoie, j'imagine la reine Marguerite de Savoie, en permanence gardée par deux personnes aux couleurs de la famille.
C'est au Moyen-Age que cet édifice, à l'origine dédié à tous les dieux, fut transformé en église. Et les niches abritaient à cette époque là les statues divines. Néanmoins, il est resté l'un des symboles de la ville, ce qui explique une telle fréquentation. Et il impressionne : comment tout cela peut il tenir ?