L'autre place du Capitole

Publié le par Jérôme Voyageur

L'autre place du Capitole

Rome, 1 Novembre 2007

 

Lecteurs toulousains et les autres, je ne vous parlerai pas de cette fameuse place de ma belle ville rose mais de son homonyme romaine. Ce n'est qu'à la traduction, d'ailleurs, qu'elle devient place du Capitole. Car en fait, les romains la nomment Piazza del Campidoglio, une place posée au sommet d'une des collines de Rome, certainement la plus connue, le Capitole. En fait pour être plus précis, elle se love au creux de deux hauteurs qu'il est désormais difficile de discerner.

Cette visite est venue naturellement au sortir du Forum. En fait, tout au long du parcours à travers le forum, on a toujours en ligne de mire les bâtiments qui coiffent cette colline, sans vraiment savoir de quoi il s'agit réellement. Vous pourrez y accéder indifféremment par les deux angles côté forum. Parvenu là, le visiteur aperçoit immanquablement la statue équestre en bronze représentant Marc Aurèle, tourné vers la ville, et juché sur son piédestal de pierre blanche. Celle-ci se trouve au centre de la place, au centre de ses figures géométriques imaginées pour réaliser le pavement. Ainsi, une étoile à douze branches rayonnes autour de l'empereur. C'est ensuite une série de losanges clairs qui forment une série de cercles concentriques. On aperçoit donc ce mélange des formes blanches remplies par le noir de pavés très réguliers.

En se retournant, on fait face au palais du Sénat qui ferme la place du côté du forum. Aujourd'hui, il abrite la mairie de Rome. Un double escalier droit, magistral, mène à son entrée centrale. Juste en-dessous, une niche abrite une petite statue de la déesse Rome triomphante tenant dans sa main une sphère figurant le monde. De part et d'autre, deux statues étendues illustrent le Nil et le Tibre. Le blanc de la partie inférieure du bâtiment, des colonnes supérieures et de la corniche tranche vraiment avec l'ocre-jaune utilisé pour enduire la façade. Ceci est encore plus vrai dans la lumière du soleil. Au-dessus des petites statues parsemant la corniche s'élève un campanile de style roman, fait de brique et veillant de manière bienveillante sur cette place.

En faisant volte-face, on constate l'unité d'ensemble des trois bâtiments qui cernent la place de forme trapézoïdale. On retrouve les mêmes teintes et le même style pour les façades. Il faut dire que la rénovation du tout avait été confiée au célèbre Michel-Ange qui imagina les façades, la place et les accès qu'on peut admirer aujourd'hui. De part et d'autre du palais du sénat s'élève donc deux musées. En regardant vers la ville, on trouve le Palais des Conservateurs à gauche et le Palais Neuf à droite. Chacun dispose d'arcades au rez-de-chaussée. Le palais des Conservateurs abrite une riche collections de sculptures antiques ainsi qu'une pinacothèque renfermant des œuvres de Véronèse, du Tintoret, du Titien, de Caravage ou encore de Rubens. Parmi les plus célèbres pièces on peut citer la fameuse louve du Capitole allaitant Rémus et Romulus ou encore le buste de la Méduse. Dans la palais Neuf, plus petit que son vis à vis, sont rassemblées principalement des sculptures. Je ne vous en dirai pas plus car je n'ai pas eu le temps de les visiter (l'occasion d'une future visite ?).

Entre le palais Neuf et le palais du Sénat, le promeneur peut accéder d'une part à une terrasse qui offre un excellent point de vue en hauteur sur le Forum, histoire d'avoir une vue plus globale. Tout près un court escalier mène à un édifice bien visible de loin tant il est imposant sans vraiment être beau, un simple bloc blanc en calcaire de Lombardie. Il s'agit du monument de Victor-Emmanuel II. Cet énorme monument plutôt froid est surmonté de deux quadriges aux deux extrémités et une imposante statue équestre du souverain au centre. Le monument déjà assez moyen esthétiquement n'est vraiment pas mis en valeur par l'immense bâche qui recouvre la quasi intégralité de la façade. Juste en dessous se trouve la tombe du soldat inconnu italien, gardé en permanence par trois soldats. A l'intérieur du monument, on a installé le musée du Risorgimento. Enfin, il est possible de monter sur le toit via un ascenseur pour avoir un probable excellent point de vue sur la ville dans toutes les directions. Mais à 7 euros la montée en ascenseur sur deux étages, cela fait beaucoup, beaucoup trop. Je dirais même que c'est du vol !

Retour sur la place pour en explorer le dernier bord, celui qui l'ouvre sur la ville. Il est d'ailleurs immanquable. Les deux balustrades latérales, surmontées de diverses statues, se termine au centre par deux colosses : les Dioscures, Castor et Pollux, qui semblent monter la garder à l'entrée de la place, accompagnés de leurs chevaux. Ils ouvrent aussi l'accès vers un grand escalier aux marches en pente douce qu'on appelle la Cordonata. En l'empruntant on rejoint la place de Venise en contrebas. Au passage, on dépasse deux lions égyptiens qui veillent au bas des marches.

En se retournant, on aperçoit sur la gauche la façade un peu austère faite de briques de l'église Santa Maria Aracoeli. Elle est juchée au sommet d'un vertigineux escalier bien moins attirant que son voisin tant il est long et pentu. Il semblerait que le gravir à genoux promet la victoire à la loterie nationale. Avis aux amateurs ; il y a quand même 124 marches. Au pied de l'église (qui était malheureusement fermée quand je suis passé), on bénéficie d'un beau point de vue sur la ville. Il en est de même sur la terrasse voisine du monument de Victor Emmanuel.

En prenant un peu de recul sur la place de Venise, on se rend encore plus compte de l'ensemble élégant et cohérent de cette place. Encore une preuve si il en fallait du talent de l'artiste Michel-Ange. Je ne saurais trop vous inviter à consacrer quelques minutes voir une heure à cette colline dont la position centrale la rend incontournable. Et si en plus, vous disposez de plus de temps, vous pourrez profiter des deux musées.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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