Carnet de piste au nord Botswana (3)

Publié le par Jérôme Voyageur

Samedi 12 avril 2003, 6h00, Dicipi Island

 

 

Une nouvelle fois, nous nous réveillons à l’aube. Il faut dire que nous quittons ce petit coin de paradis. Il y a de la route à faire ou plus exactement de la rivière. Nous devons faire place nette : le camp est démonté, les cendres sont enterrées et les poubelles emportées. Ainsi la nature reste quasi immaculée comme si nous n’étions pas passé par là. Si seulement chacun pouvait faire pareil en Afrique comme ailleurs ! Nous réembarquons ensuite sur les Mokoros, direction le 4*4 qui est sensé nous attendre à l’arrivée. La descente de la rivière se révèle être beaucoup plus courte qu’à l’aller. Il est vrai qu’il y a un léger courant pour nous porter. Néanmoins, une fois encore, il nous faut débarquer à plusieurs reprises pour passer les hauts fonds. Encore une fois, nous apercevons une famille de babouins au sommet de ses palmiers. Peut être est ce toujours les mêmes, mystère ! Nous constatons aussi avec désappointement les dégâts occasionnés par l’incendie de la veille. Toutes les herbes sont brûlées jusqu’au bord de l’eau !

 

Nous parvenons enfin au terme de notre croisière où nous retrouvons le véhicule qui doit nous ramener au camping. Après avoir chargé notre barda et donné un pourboire à chacun de nos piroguiers, nous repartons sur la piste. Contrairement au trajet aller, nous apercevons quelques animaux dont des zèbres et des autruches. Côté oiseaux, nous avons la chance de pouvoir observer un serpentaire. Arrivés à Maun, nous retrouvons notre camion dans lequel nous embarquons pour une longue liaison. Ces 400 kilomètres vers le nord doivent nous emmener à Tsodillo Hills, au nord du pays, en remontant le long du delta. Après une longue route, nous empruntons notre première piste du circuit. Bien heureusement pour nous, il s’agit d’une piste sablonneuse très roulante.

 

C’est alors que nous voyons apparaître ces fameuse montagnes surgies de nulle part (au nombre de trois, le Mâle, la Femelle et l’Enfant). Dois je préciser que jusqu’à présent nous avons découvert un pays totalement plat ! Ces petites montagnes me font penser à l’Ayers Rock australien. C’est d’ailleurs, ici aussi, un lieu sacré pour les bushmen. Pour la petite histoire, un explorateur du nom de Van der Post, vint dans cette contrée dans les années cinquante. Il tua un phacochère. Malheureusement pour lui, son matériel tomba en panne et son équipe fut attaqué par un énorme nuage d’abeilles. Son guide local lui expliqua qu’il avait offensé les dieux et qu’il devait s’excuser. Il rédigea alors une lettre qu’il enterra au pied d’un arbre et tous les maux disparurent. Je ne sais pas si nous avons déplu aux dieux, mais toujours est-il que notre camping a été squatté toute la nuit par des vaches bruyantes et voleuses, et quelques abeilles ont coursé Dominique. Alors, si u jour vous alliez à Tsodillo, ne laissez surtout pas traîner de serviettes humides, du moins tant que le camping ne sera pas clôturé.

 

 

Dimanche 13 avril, Tsodillo Hills.

 

 

Après une nuit mouvementée, le réveil et le petit déjeuner se font très tranquillement. En attendant notre guide bushman, j’en profite pour découvrir le petit musée, d’ailleurs très bien fait, qui retrace l’histoire du lieu. Le guide nous emmène alors à la découverte de la Femelle (la plus tendue des trois montagnes composant Tsodillo Hills). Il nous fait découvrir les nombreuses peintures rupestres réalisées sur les parois. Elles représentent principalement des animaux de la région : tortues, rhinocéros, girafes, éléphants, mais aussi quelques hommes en pleine danse et des soleils. Cette ballade est un mélange de découverte culturelle et d’escalade pour parvenir au sommet du massif et découvrir ainsi l’étendue plane de part et d’autre. Après trois heures de crapahut, notre guide nous ramène au camp pour nous restaurer avant de partir à la découverte du Mâle, la plus haute des trois montagnes. En ce qui le concerne, notre guide a déjà mangé : tout au long de la ballade il a cueilli des baies et des fruits !!

 

Sur le coup de 15 heures, nous repartons, en effectif réduit (toujours les mêmes c…. ), en direction du Mâle escortés par notre petit guide bushman. Tout commence très (trop) tranquillement par une liaison d’environ une demi-heure, quasi plane mais très sablonneuse. Mais arrivé au pied, c’est une autre histoire. Nous prenons le dénivelé pleine face (370 mètres tout de même !!). Pas question de suivre le rythme de notre guide, il est infatigable ! J’ai bien essayé au début mais je l’ai vite regretté et j’ai continué à mon rythme. Il est donc forcé de faire des arrêts pour nous laisser souffler. Heureusement que le chaud soleil du matin s’est caché, sinon cela aurait été l’enfer. Après une heure et demie d’ascension, nous atteignons le sommet : la récompense ! Nous découvrons une vue à 360° sur le Botswana et la Namibie toute proche, le tout très, très , très plat. Ca valait vraiment la peine de souffrir un peu ! Nous avons même la chance d’observer les évolutions majestueuses d’un aigle entre le Mâle et la Femelle. Au cours de la descente, j’essaie de suivre le rythme de notre bushman, j’arrive même à accélérer le rythme sur le plat mais jamais il ne décroche !! Véritablement impressionnant ! Le retour au campement e fait à la nuit tombée. Une bonne nuit nous attend après cet effort.

 

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