Carnet de voyage au Kalahari (6)

Publié le par Jérôme Voyageur

Vendredi 10 mars 2006, camp de Hardap

 

 

Pour notre dernier petit déjeuner en bivouac, nous la jouons tranquille. Le réveil est tout d’abord repoussé à sept heures. Puis nous prenons le temps de bien nettoyer les tentes pour le groupe suivant. Ceci fait, nous faisons un dernier  petit tour sur le barrage puis dans la réserve, jusqu’à un endroit baptisé Bird’s paradise. Il s’agit d’un bout de lac où, là encore, les arbres sont en train de se pétrifier. Est-ce dû à l’heure matinale ? Mais toujours est-il que les oiseaux sont rares. Quelques hérons dorment encore sur les branches.

 

C’en est quasiment fini de la faune africaine puisque nous reprenons la route vers Windhoek. En chemin, nous sommes sidérés par la quantité de criquets cuirassés terrestres (énorme insecte de cinq à six centimètres). Nous en avions déjà observé quelques-uns la veille pendant le pique-nique et le soir au camp ; mais là, c’est par dizaines qu’ils sont sur la route. Les pertes sont nombreuses : un véritable carnage ! Ils donnent l’impression d’une migration irrépressible comme les gnous lorsqu’ils traversent la rivière Mara, infestées de crocodiles ! Plus loin, nous revoyons des babouins, cette fois assis sur les piquets d’une clôture, regardant passer les véhicules. Puis c’est le tour d’un dernier troupeau de springboks accompagné d’un zèbre solitaire.

 

Petit à petit, la route s’élève et nous traversons des montagnes. Il faut dire que la capitale Windhoek est située sur un plateau à environ 1600 mètres d’altitude. Avant d’y arriver, nous traversons Rehobot, ville où j’avais campé il y a trois ans. J’ai du mal à me reconnaître. En revanche, les habitations ont vraiment cette influence germanique, tant en terme architectural que dans le choix des couleurs, multicolore ! Retour à la civilisation dans cette ville très moderne de Windhoek. Mais pour l’instant, nous n’en verrons que la résidence hôtelière Arebbusch Travel Lodge où nous passerons notre dernière nuit. Lits douillets, petits appartements (bungalows), … le grand luxe (pour environ 40 euros par personne en chambre double) !! Le tout surveillé par des gardes à l’entrée, et de hauts grillages autour. Et pour chaque appart, une porte vitrée verrouillée, doublée d’une grille à deux verrous. C’est fou cette folie de la sécurité. Cela tranche avec les grands espaces de liberté que nous venons de traverser pendant deux semaines. Et on a pourtant pas le sentiment d’insécurité.

 

Après le repas de midi pris chez Fred et Béa, chacun occupe l’après-midi à sa façon : piscine d’un côté, tarot et lecture d’un autre, sieste et reconditionnement de sac par ailleurs (bien utile après quinze jours de bivouac !!). Et la journée se déroule ainsi, tranquillement dans cette atmosphère assez particulière de fin de voyage, à la veille du départ. C’est finalement toujours le moment le plus pénible ! Nous commençons à repenser au lendemain, au retour au boulot, à tout ça !! Et pourtant, il faut profiter jusqu’au dernier jour, au dernier instant, jusqu’à l’aéroport. Comme nous l’avions commencé, Fred nous clôture ce séjour par un succulent filet de bœuf. Voici une autre chose qui va me manquer en rentrant. Ca plus les « butternuts » et les « gem squash », ces cucurbitacées bien agréables aux papilles. Cette soirée est l’heure des discours, des remerciements, des échanges de coordonnées, mais aussi des comptes. On dit que les bons comptes font les bons amis. Alors il faut régler ses dettes. Et nous commençons à parler de la prochaine fois : très probablement le Mozambique en fin d’année. Afrique Australe quand tu nous tiens !

 

 

Samedi 11 mars, Arebbusch Travel Lodge

 

 

Dernier réveil en Namibie. Aujourd’hui, c’est grand luxe. Pas besoin de se lever aux aurores, pas de camp à plier. Nous avons juste rendez-vous au restaurant du camp pour prendre un petit déjeuner particulièrement copieux : le buffet est richement garni, tant pour un petit déjeuner continental, que pour un p’tit déj’ britannique. Pour moi, ce sera un peu des deux, histoire de bien me caler l’estomac. Vers 8h30, nous partons pour le centre-ville de Windhoek. Rien à voir avec ce qu’on peut voir dans une capitale européenne. Après quinze jours quasiment coupés de toute civilisation, nous souhaitons faire quelques emplettes et poster les cartes postales. Et pour ce faire, il n’y a qu’un seul endroit : la rue principale où se trouvent l’essentiel des boutiques d’artisanat, quelques galeries marchandes et la poste centrale. En deux heures de temps, nous n’avons guère le temps de pousser plus loin l’exploration de la ville, surtout qu’il faut compter au moins une demi-heure d’attente à la poste !

 

Vers 11 heures, nous remontons dans les 4*4 pour aller prendre un brunch au camp. Il faut dire que les trois premiers décollent vers 15 heures. Donc, en comptant les deux heures obligatoires pour l’enregistrement et l’heure de route pour rejoindre l’aéroport, il nous faut manger tôt. Les derniers souvenirs du séjour nous reviennent ; nous parlons aussi des projets de voyage. Pas encore parti et déjà impatient de revenir ! Fred parti accompagner les trois premiers, nous restons avec Béa, Claude et Elisabeth ! Pour nous, Fred a prévu un taxi pour nous conduire à lui à l’aéroport. Mais à 13h30, heure prévue lors de la réservation, pas la moindre trace de taxi. Serait ce la tuile de dernière minute ? Après une explication et un remontage de bretelles auprès de la réception, un véhicule finit par venir nous récupérer à 14 heures passées. Est-ce un taxi ? Mystère ! Toujours est-il qu’il n’a pas de plaque. Heureusement que nous ne sommes que deux dans sa petite Hyundai ! Malgré tout, nous arrivons bien en avance à l’aéroport international de Windhoek où nous trouvons Fred qui sort juste de l’aérogare. Il nous apprend que l’avion du reste du groupe a une heure de retard ! Décidément, ils auront eu des soucis avec l’aérien du début à la fin. En ce qui nous concerne, tout se passe bien : avion à l’heure. Nous avons juste deux heures à patienter au seul café de l’aérogare avec Fred, reparlant du séjour, de nos voyages précédents, du futur. Bref, nous refaisons le monde. Bien en avance sur l’horaire, nous sommes invités à passer à l’immigration et à embarquer dans la foulée. Un peu plus et nous partions en avance d’un quart d’heure !! Si, si c’est possible ! Et en plus nous embarquons une partie des passagers d’un vol précédent qui n’a pas pu décoller à cause d’une panne.

 

Environ 1h40 plus tard, nous sommes de retour à l’aéroport de Johannesburg. Ayant réussi à obtenir toutes nos cartes d’embarquement à Windhoek, nous n’avons pas à perdre de temps au comptoir de transit. Direction l’aérogare où nous n’avons qu’une heure pour terminer nos emplettes ! Sauf qu’en arrivant à l’étage, une surprise nous attend ! Notre avion est retardé d’une heure. Le bon côté des choses est qu’on peut flâner tranquille ! En cette fin d’après midi de samedi, l’aérogare international est bien rempli : les vols long-courriers à destination du monde entier partent presque tous en même temps. Mon principal objectif est la boutique Out of Africa, où nous retrouvons Sophie partie avec le premier avion. Après quelques achats et une dernière bière africaine, nous finissons par embarquer, toujours dans un A340-200. mais cette fois, l’avion est plein. Pas question d’avoir un peu d’espace libre pour s’étendre ! On ne peut pas gagner à tous les coups ! Et, la fatigue aidant, je trouve rapidement le sommeil.

 

Vers 8 heures, c’est le retour en terre de France, avec toujours une heure de retard, et surtout 30° de moins. L’annonce du pilote donnant une température de 4° à Paris a le don de nous refroidir !! Mais il faut faire avec ! Pour une fois, mon sac sort le premier, et nous sortons rapidement du terminal.

 

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