Expédition au nord Mozambique (2)

Publié le par Jérôme Voyageur

Jeudi 19 octobre 2006, quelques kilomètres à l’Est de Lapala

 

 

Le bivouac fut dur à trouver mais néanmoins la nuit fut bonne quoi qu’un peu fraîche sur la fin. Au réveil, notre campement fait l’attraction : les habitants des cases voisines se sont attroupés pour nous observer. Impossible à comprendre, mais nul doute qu’ils parlent de nous et de notre village ambulant !

 

Une fois le ventre plein, nous prenons de l’avance en partant à pied sur la piste. A peine sept heures et il fait déjà chaud sous un ciel bleu bien pur. Nous croisons quelques cyclistes matinaux. Rapidement, les 4*4 nous rattrapent et nous embarquons pour poursuivre la piste. Celle-ci semble mois ravinée : la progression s’en ressent quelque peu. Encore et toujours des villages et toujours autant de brûlis. Cela semble décidément être le sport national. Ces petits massifs rocheux, du genre pains de sucre, refont leur apparition.

 

Arrivés à Ribaue, nous faisons une halte pour découvrir un vieux bâtiment datant probablement de l’époque coloniale. Bien qu’il soit à l’abandon, seuls les murs ont résisté, on peut facilement imaginer à quoi il ressemblait, au bout de son allée, avec ses bassins et son patio. Fête ou pratique quotidienne ? Toujours est-il que tout le monde se tient au garde à vous autour de la place de la mairie en attendant qu’un policier hisse le drapeau national sur les coups de huit heures. Enfin presque tout le monde car dès qu’on s’éloigne un peu, les gens continuent à vaquer à leurs occupations. Plus tard, c’est dans une localité visiblement inhabitée que nous faisons une halte ; une église y tient debout probablement par miracle. La façade se lézarde, les poutres sont consolidées tant bien que mal. Pourtant, elle semble toujours utilisée avec son mobilier rudimentaire, sa photo bien ancienne du pape Jean-Paul II et quelques images de la vierge. A l’ombre d’un manguier, nous dégustons un fruit. Plus loin encore, aux abords du village de Rapale, nous assistons au rituel de l’eau. Nous avions déjà vu beaucoup de monde sur les pistes avec des bidons mais pas encore de pompe. A l’exception d’un jeune garçon, cela semble être exclusivement une corvée féminine qui rassemble tous les âges. La pompe mécanique semblant hors d’usage, c’est en descendant un seau dans le trou qu’elles récupèrent le précieux liquide. Tout ceci se déroule sur fond de village traditionnel et de bananiers. Régulièrement, depuis hier, nous croisons et recroisons la voie ferrée sans vraiment pouvoir imaginer qu’elle serve encore. Et finalement, au moment où nous faisons une pause, nous entendons le sifflement caractéristique d’une locomotive ayant toutes les peines du monde à avancer. Apparaît alors au bord de la piste un train hors d’âge transportant des passagers. Par la suite, nous aurons l’occasion de voir à deux reprises un train de marchandises tout aussi antique.

 

Enfin, après plusieurs heures d’effort, nous atteignons enfin Nampula, la plus grande ville du Nord. L’atmosphère y est de suite différente : plus bruyante et plus grouillante comme on imagine les villes africaines. Nampula est aussi synonyme de bitume. Désormais, fini la piste (qualifiée de route nationale sur les cartes !!), place aux routes goudronnées. Nous poursuivons ainsi plein est, vers l’océan indien. C’est ce moment que nous choisissons (ou subissons ?) pour somnoler, bercés que nous sommes par le train du 4*4. Sans Fred, nous aurions manqué les premiers baobabs en fleurs. Il est surprenant de voir ces arbres sans la moindre verdure mais avec des fleurs ! Mais bizarrement, la fleur commence par être une énorme coque avant d’éclater en une grosse fleur blanche.

 

Depuis Nampula, nous sommes aussi entrés dans la zone de production de la noix de cajou. De jeunes gens surgissent de toutes parts pour vendre leur récolte aux véhicules qui passent. J’ai parfois l’impression qu’ils toréent les voitures dans leur tentative de vente.  Rapidement, nous faisons une halte pour faire notre stock. Il faut quand même dire qu’elles sont bien meilleures que celles qu’on pourrait trouver en France. Selon les petits vendeurs, vous pouvez acheter à la coupelle ou bien à la bassine. On s’adapte à vos envies ! Plus loin, nous pénétrons dans une zone de production de charbon. Les sacs et les tas de bois sont présents en nombre le long de la route, non loin des cases. Il suffit de s’arrêter pour que le vendeur surgisse de nulle part.

 

Nous poursuivons vers notre but ultime, une des perles du Mozambique, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. Après avoir longé quelques marais salants, nous finissons par apercevoir l’océan indien, et au milieu apparaît Ilha do Mocambique, ancien comptoir portugais et première capitale du pays. Mais pour l’instant, nous ne ferons que la voir de loin.

 

Arrivés à quelques pas du pont, nous bifurquons sur la gauche pour atteindre le camping Casuarina. L’endroit idéal : une plage de sable fin, des palmiers, et vue sur l’île. Que demander de plus ? Peut être de la pression dans la douche mais ce n’est pas bien grave ! On fera bien avec ! Une fois la tente montée, la baignade paraît une fois encore incontournable. Surtout quand je me rends compte que c’est un vrai bouillon. Jamais auparavant je n’avais trouvé la mer aussi chaude. Même l’air un peu venté semble plus frais ! Quel pied ! C’est presque trop ! Mais cela fait le plus grand bien après ces deux jours de piste. Et puis c’est la première fois que je me baigne dans cet océan (et une mer de plus à mon tableau !). Nous voici bien installés pour quatre jours. Le repas se révèle piégeux avec des saucisses sud-af’ plutôt relevées ! Mais quel régal quand arrivent les mangues ! Voici une cure intéressante à suivre. Vivement demain que nous découvrions l’île de l’intérieur.

 

 

Vendredi 20 octobre, Ile de Mozambique

 

 

Une fois encore le réveil est très matinal, bien plus que l’heure prévue. Malgré tout, le soleil est déjà levé à 4h45 !! Mais la brume matinale empêche de l’apercevoir. Nous n’avons pas tardé à nous caler et à vivre avec le soleil, chose qu’on ne fait pas chez nous. Le bivouac était bien tranquille, surtout avec les bouchons d’oreille.

 

Ce matin, nous allons enfin aborder l’île. Pour cela, il faut emprunter l’unique pont long de quatre kilomètres. Pourtant, quand on le regarde depuis le continent, il ne paraît pas si long. Après vous être acquitté d’une sorte de péage (10000 meticais l’aller-retour, soit environ 30 centimes d’euro), un garde vous lève la barrière. Mais il faut respecter le gabarit pour pouvoir continuer. Il y a une excellente raison pour cela : le pont a été construit avec une seule étroite voie de circulation, mais on peut y circuler à tout moment dans les deux sens. Ceci explique les quelques élargissements, seul moyen pour que les véhicules se croisent. Et encore faut il que les gens acceptent de se serrer ou de reculer si nécessaire. Et le petit jeu consistant à traverser sans s’arrêter ou reculer, on peut assister de temps en temps à un blocage complet du pont ; ne comptez pas sur la police, elle n’est pas là pour faire la circulation ! Autant dire que les traversées peuvent se révéler folkloriques, et le temps de trajet minimal ne descendra pas au-dessous de cinq minutes mais restera toujours très fluctuant. Heureusement que les véhicules ne sont pas trop nombreux, principalement des pick-ups et petits camions locaux, chargés jusqu’à la gueule de passagers et de marchandises diverses. Les touristes ne s’y font que très rares. La plupart des traversées se font soit à vélo, soit à pied, là encore en transportant toutes sortes de choses.

 

Arrivés à la sortie, nous devons nous acquitter d’une nouvelle taxe journalière, visiblement réservée aux visiteurs étrangers mais pas systématique non plus (allez comprendre !!) de 10000 meticais aussi. Espérons au moins que cela serve à la restauration de la ville qui en a bien besoin. Nous l’abordons par son extrémité sud. Il ne reste plus qu’à traverser la ville. La première partie présente très peu d’intérêt et semble manquer de sécurité. Elle se compose d’un habitat de taudis sans grande hygiène. C’est pourtant là que vivent la plupart de la dizaine de milliers d’habitants. On parle de ville basse, ou « cidade de macuti », ou encore ville de paille, car l’endroit servit de carrière pour construire la ville coloniale de la partie Nord ainsi que le fort.

 

Nous nous sentons vraiment touristes : les blancs sont excessivement rares, noyés dans une relative foule mozambicaine. Une main suffit pour les compter chaque jour. Néanmoins, cela se passe très bien. Il n’y a pas réellement de harcèlement du touriste, juste des jeunes qui essaient de vendre leurs colliers de perles (récupérées sur les plages) ou de se proposer comme guide. Mais ça ne dure jamais très longtemps si vous déclinez l’invitation. Est ce ma carrure ? Toujours est-il que je suis moins accosté que les autres !!!

 

Passée l’ancienne église, nous entrons dans la ville coloniale (encore appelée « cidade de piedra », ville de pierre). C’est vraiment la partie la plus intéressante pour les rares touristes de passage. Fred nous dépose à l’extrémité Nord de l’île, devant le seul hôtel de l’île, l’Omuhipiti. Pendant que nous partons à la découverte des lieux, il part s’occuper de la logistique pour les jours suivants.

 

Tant qu’à être à la pointe, nous commençons notre visite par le fort de São Sebastião. Il occupe toute la pointe Nord. Le premier aperçu laisse une impression d’architecture Vauban. Avant d’y pénétrer, nous profitons de la marée basse pour en faire le tour par l’extérieur. C’est l’occasion d’observer plusieurs pêcheurs en action dans leurs pirogues ou en pleins préparatifs. En levant les yeux, nous apercevons les bouches des canons déposés sur le chemin de ronde. Malgré tous nos efforts, nous nous retrouvons bloqués à hauteur du second angle, sur le bastion. De ce côté-ci, l’eau baigne encore la base du fort et le corail acéré ne permet pas de tenter une traversée acrobatique. Nous nous contentons de regarder la chapelle toute blanche bâtie sur le bastion suivant, à l’extérieur des murs, juste au-dessus de l’eau. En nous retournant, nous constatons qu’un petit arbre pousse au sommet du mur accroché à la façade, les racines poussant dans les anfractuosités de la muraille. Nous n’avons plus qu’à rebrousser chemin pour retourner à l’entrée de la forteresse. Ce bâtiment fut la pièce maîtresse de la défense de cette capitale. Jusqu’en 1763, le fort servi de résidence au gouverneur. Il servit aussi de prison, ainsi que de réserve d’esclaves. Mais toutes les tentatives d’invasion, qu’elles soient hollandaises, françaises, arabes ou autres, restèrent infructueuses.

 

Passage obligé sous la couronne portugaise qui a sa place au-dessus du porche d’entrée. Nous sommes d’abord très surpris du nombre de gens qui y pénètrent. Vraiment étrange ! Dès le porche passé, nous constatons en fait qu’une école secondaire occupe les lieux ! L’animation est ainsi assurée ! L’intégralité des bâtiments implantés à l’intérieur des murailles est peinte en blanc, ce qui donne, avec le soleil, une luminosité impressionnante, voir trop intense. Dès la sortie du porche, sur la droite, une maquette permet de se faire une idée des lieux. Son état est malheureusement à l’image du reste : laissé à l’abandon sans entretien. Nous voici libres de découvrir l’endroit. Néanmoins, vous avez la possibilité de vous faire conduire par un guide qui semble anglophone, du moins un minimum ! Après un rapide aperçu des premiers bâtiments sur la droite qui laissent l’impression d’un site quasi à l’abandon, nous nous dirigeons rapidement vers le chemin de ronde. Ainsi, nous pouvons profiter tout à la fois de la vue sur la cour intérieure et des nombreux points de vue sur l’extérieur. Surtout qu’avec sa situation, le fort offre une vue à quasi 360°. Néanmoins, là encore, nous constatons à regret que le site décline. Et les quelques restaurations effectuées laissent aussi à désirer. J’en veux pour preuve les affûts des canons en vulgaire ciment ou en bois vermoulu. Heureusement, les canons eux-mêmes sont anciens : la plupart sont datés de 1823-1824 avec les armoiries de la couronne portugaise.

 

Après ce tour d’environ une heure, nous finissons par redescendre pour jeter un dernier coup d’œil aux bâtiments intérieurs. L’église est devenue une sorte de d’amphithéâtre pour étudiants ; quant aux classes, elles semblent installées dans les salles en moins mauvais état. Au centre de la cour, l’énorme puits a été recouvert par un large podium, le masquant quasiment à l’œil du visiteur. La chaleur aidant, nous finissons par mettre un terme à notre visite. Nous attendons d’ailleurs la sortie pour nous acquitter du droit d’entrée (seulement 3$ ou 50000 meticais). Il est possible de prendre un billet permettant l’accès au musée mais nous n’en avons pas vu trace !

 

Une fois dehors, nous reprenons notre contournement mais par l’Est cette fois, le but étant d’atteindre la chapelle de Notre Dame de Baluarte (dit-on la plus ancienne église catholique du Mozambique). Celle-ci est installée sur le dernier bastion au Nord ; il faut grimper sur les coraux érodés mais acérés pour l’atteindre. La porte en est fermée mais nous parvenons néanmoins à distinguer l’intérieur. Son plafond est une voûte en croisée d’ogive, l’ensemble des murs étant recouvert de blanc. Sur ce coup-là, nous ne sommes qu’entre hommes, du fait d’une incompréhension très féminine !

 

A partir de ce moment, nous commençons à explorer plus individuellement, du moins en ce qui me concerne. Après quelques pas sur le front de mer, côté océan, je finis par obliquer sur la droite juste après ce qui semblait servir de cinéma et de théâtre. Les rues sont souvent simplement constituées de terre et de sable. Rarement un trottoir existe encore pour le piéton. Quoi qu’il en soit, on ne craint pas grand chose à marcher au milieu de la rue, vu le faible nombre de véhicules. Les façades et les clôtures rappellent un lointain passé colonial. Peu de choses sont faites pour conserver ce trésor en état. En revanche, la végétation ignore ce fait et continue à croître : ainsi les bougainvillées rajoutent des couleurs plus vives à ces façades défraîchies. Après une église d’un blanc immaculé apparaît une sorte de clocher orné de rouge. Il s’agit en fait du palais de São Paulo qui fait face au continent. D’abord collège de jésuites puis résidence du gouverneur général, le bâtiment abrite désormais un musée. Sur la place juste devant trône un massif Vasco de Gama sur sa stèle tout près d’un kiosque à musique très kitch avec ses couleurs rose et verte. La jetée située non loin est en grande partie écroulée, à se demander comment les gens parviennent au bout. Nombre de poutres métalliques sont corrodées à un stade avancé, autant dire que je ne tente pas l’aventure, même si après quelques mètres, cela semble plus solide.

 

En continuant plus au sud par le chemin côtier, face au continent, je tombe d’abord sur quelques agréables espaces verts avant de me retrouver au milieu de chantiers de restauration (voilà tout de même un aspect rassurant). Le chemin débouche non loin de la capitainerie : la façade toute blanche flanquée de ses deux ancres et de ses deux canons, encadrant une arche est plutôt engageante. Par contre, je constate rapidement qu’il n’y a rien derrière, seulement quelques habitations de bric et de broc ! Ici s’arrête la progression de la matinée. L’heure du rendez-vous avec Fred approche. Je rebrousse chemin en utilisant une nouvelle rue possédant une série d’arcades à l’ombre. Une ombre bienvenue ! Au loin, j’aperçois Nadine et Nelly, ce qui me permet de rejoindre le reste du groupe.

 

Après un nouveau passage devant le palais, nous repartons en direction de l’hôtel. Au passage, nous admirons cette allée ombragée dont les arbres servent de support aux figuiers étrangleurs. Le résultat est assez impressionnant. Après quelques minutes d’attente sur le parking de l’hôtel, nous remontons dans le 4*4 pour retourner au camp. Nous y resterons le temps de l’heure chaude. La plupart en profite d’ailleurs pour effectuer une première corvée de lessive. Séchage rapide garanti !

 

Déjà 15 heures, il est temps de retourner sur l’île. Pour cette fin d’après-midi, nous avons opté pour un programme différent. Fred nous dépose juste à l’entrée de l’île avant de rentrer. Nous allons en profiter pour explorer cette pointe sud. En premier lieu, nous flânons dans le cimetière qui entoure la petite église (une de plus !). L’entretien semble là-aussi restreint mais les nombreux frangipaniers en fleurs lui donnent un cachet certain. Quant à l’église elle-même, elle semble visiblement inutilisée et surtout fissurée pour ne pas dire plus. En effet, un arbre a poussé au sommet du mur et ses racines éventrent inévitablement la construction. Juste à l’arrière du bâtiment, une tombe imposante et originale attire notre attention : il s’agit tout simplement d’un bateau tout blanc de plusieurs mètres de haut (un pêcheur ? un marin ?). A l’inverse de l’église, les tombes semblent relativement bien entretenues. En traversant le cimetière, nous aboutissons à un point de vue intéressant sur le fort de São Lourenço, un tout petit modèle, toujours dans le même style, mais cette fois sur son propre îlot à quelques dizaines de mètres pour assurer la défense au sud de l’île. Nous constaterons par la suite qu’il suffit d’attendre la marée basse pour le rejoindre (j’imagine qu’il était ravitaillé ainsi).

 

Disposant d’un peu de temps, nous poursuivons par le front de mer face océan. Nous longeons ainsi le quartier de Macuti qui correspond bien à la description qui nous en a été faite. L’endroit est bien peu accueillant. On voit régulièrement les habitants traverser jusqu’à la plage, qui pour vider un seau d’eaux usées, qui pour y faire ses besoins (c’est d’ailleurs pour cela qu’il est fortement déconseillé de se baigner dans cette partie de l’île). Nous finissons par aboutir à une nouvelle église toujours aussi blanche, mais peut être plus belle avec cette lumière de fin d’après-midi. Elle trône sur le promontoire qui termine la petite baie de la côte Ouest. Les couleurs variées des bateaux, le vert de la pelouse et des palmiers, le blanc de l’édifice et le bleu du ciel offre un mélange agréable à l’œil, surtout avec cette lumière qui commence à décliner.

 

Il est temps pour nous de rebrousser chemin car nous avons choisi de retraverser le pont à pied, histoire de nous rendre compte réellement  de sa longueur, le mieux étant d’attendre la fin de la journée pour moins souffrir du soleil. Dans un premier temps, le pont offre un parfait belvédère pour admirer et immortaliser le petit fort ainsi que tous les bâtiments qui font face au continent. Puis, petit à petit, nous faisons plus attention aux gens autour. Le mouvement semble perpétuel au moins jusqu’à la nuit. Surtout des piétons et des bicyclettes, mais aussi quelques voitures et camions. Ici ce sont quelques jeunes garçons qui pêchent avec un simple fil. Là des paniers remplis d’appétissantes mangues qui avancent sur la tête de deux hommes. Certains quittent leur boulot pour rentrer sur le continent. D’autres au contraire rejoignent leurs familles sur l’île. Une nuée d’ouvriers chargés de la réfection du pont charge un pick-up à son maximum. Comme tout le monde nous suivons le rythme, tels des touristes en ballade, attentifs à tout ce qui se passe autour. Arrivés à mi-distance, nous apercevons avec Nadine ce que nous pensons d’abord être une tête de tortue. Aux apparitions suivantes, nous constatons qu’il s’agit en fait d’un dauphin, et plus précisément d’un dauphin à bosse qui ne saute pas hors de l’eau : seul apparaît son aileron et le sommet de sa bosse. Après quelques minutes d’observation, nous perdons sa trace et repartons vers l’extrémité du pont. Finalement, juste après le coucher du soleil, nous atteignons enfin le continent et la plage du camping, juste en contrebas.

 

Après un apéritif pris sous l’auvent de palmes tressées mis à notre disposition, Fred nous invite à rejoindre le petit restaurant du camp. Le menu est alléchant avec de succulentes gambas locales accompagnées de riz et un petit vin blanc sud-af’ pour agrémenter le tout. Le repas commence et se termine par un rituel de lavage des mains à l’aide d’un pichet présenté par le serveur au-dessus d’un bassin. Nous pouvons alors déguster goulûment le plat, ce qui donne lieu à débat entre toulousains et autres sur la manière de les manger. C’est le début d’une longue série de fous rires. Nous aurons même droit à une tentative de pyromanie de la part de Michel. Il est temps que tout ce petit monde aille se coucher pour arrêter de dire des bêtises. Mais que cela fait du bien de rire ainsi !

 

 

Samedi 21 octobre, Ile de Mozambique

 

 

Nouveau réveil aux aurores. Pour une raison que j’ignore, je me réveille aux alentours de 4h30, sans être fatigué ! Et en plus, il fait déjà jour à ce moment-là. Le soleil se lève en principe quelques dizaines de minutes après. Suite au petit déjeuner pris sous la paillote, nous retournons sur l’île.

 

Ce matin, nous partons en bateau vers le large dans l’espoir d’apercevoir des baleines qui remontent à cette période de l’année le canal du Mozambique pour venir s’accoupler ou mettre bas dans ces eaux chaudes. Pour cela, nous nous rendons au centre de plongée, le Dugong Diving Center, situé de l’autre côté du jardin par rapport à l’hôtel Omuhipiti, non loin du fort. L’établissement est tenu par un portugais digne de confiance. En l’absence de ponton, l’embarquement se fait les pieds dans l’eau en utilisant une échelle de bois, amovible. Il s’agit d’un simple bateau à moteur assez large, et doté d’une toile pour protéger du soleil. Nous partons ainsi vers l’océan. Dans un premier temps, nous contournons la pointe Nord ce qui nous offre de nombreux points de vue sur l’extérieur du fort et le rivage. Puis nous obliquons pour passer entre les îlots de Goa et Sena. Goa, au Nord, paraît assez petite : elle est parfaitement reconnaissable avec son phare carré, strié de rouge et de blanc ; à la pointe, une plage très claire paraît particulièrement attirante. Quant à Sena, plus au sud, elle semble totalement plate mais néanmoins couverte de végétation. Les rouleaux semblent indiquer la présence d’une barrière de corail. Mais l’une comme l’autre apparaissent totalement désertes.

 

En chemin, nous croisons des bateaux de toutes tailles : pirogues et dhows ; mais aussi barques en commun pour transporter les passagers vers Chocas au nord de la baie. Sur l’horizon, on peut même apercevoir un gros cargo de passage. Mais pour en revenir à notre excursion, la mer bouge de plus en plus, à mesure de notre progression. Nous avançons ainsi à quelques encablures à l’Est d’une ligne formée par les deux îlots. D’abord au ralenti puis moteur coupé, nous essayons de nous concentrer sur la surface mouvante espérant apercevoir le souffle d’un cétacé. Malgré toute notre bonne volonté, la nature a décidé de ne point nous satisfaire aujourd’hui ; le changement de position vers Goa n’y changera rien. En revanche, un début de mal de mer commence à atteindre la moitié d’entre nous. Il est temps de remettre le moteur et de retourner au point de départ. Pour se faire, nous contournons Goa par le Nord avant de passer de nouveau devant le fort de São Sebastião. Par contre, du fait de la basse mer, nous devons débarquer un peu plus loin de la plage mais gare aux oursins.

 

A peine débarqués, nous reprenons notre découverte îlienne. Pour poursuivre la matinée, nous avons opté pour le palais São Paulo. Situé sur la côte face au continent, le bâtiment est immanquable avec sa façade rouge  et ses encadrements blancs. Et de loin, on repère sans difficulté son clocher, dans les mêmes tons. L’entrée du palais se situe en fait à l’angle du bâtiment, l’autre porte sur la façade permettant d’accéder entre autres au pseudo office du tourisme. Je n’ai pas trouvé grand chose à y apprendre. Pour 100000 meticais (soit un peu plus de 3 euros), nous accédons à l’intérieur du palais ainsi qu’aux musées de la marine et des arts sacrés. Le palais se révèle d’abord par un patio ceint d’arcades sous lesquelles sont rassemblées diverses embarcations et quelques rickshaws, parfaits témoins des liens passés avec les comptoirs d’Inde. Un double escalier permet d’accéder aux appartements situés à l’étage. Dans le vestibule occupé par deux chaises à porteur, vous serez invités à retirer vous chaussures : la visite se déroule pieds nus, la plupart du temps sur d’épais tapis. Le conservateur a essayé de reconstituer les intérieurs tels qu’ils pouvaient l’être  au temps de la splendeur d’Ilha de Moçambique. On retrouve donc de nombreuses pièces des 17 et 18ème siècles. Les origines sont vraiment très diverses mais tout de même une place spéciale pour le Portugal (évidemment) et surtout Goa, comptoir portugais des Indes. C’est à cette colonie qu’on doit les nombreux meubles travaillés à l’excès, noirs comme de l’ébène. C’est vraiment trop à mon goût. Lentement, guidés par un vieil homme ne parlant que le portugais (nous communiquons avec un mélange d’anglais, de français et d’espagnol ; et aussi un brin de devinette !), nous traversons tout l’étage, d’abord les chambres des hôtes, puis la salle du trône, le salon de danse (guère meublé que par un piano et quelques banquettes), la salle à manger, la chambre du gouverneur général, sans oublier les cuisines richement équipées et décorées aussi de photos ethniques (je suis tout de même très surpris de la présence au milieu d’un robot ménager d’il y a 30 ans : ça détonne !!). De retour dans le patio, il est possible d’accéder à la chapelle du palais que nous avions entraperçue depuis l’étage. Elle est bien vide hormis un autel de style rococo (me semble-t-il). Une bonne heure est nécessaire pour faire le tour.

 

Quelques minutes suffisent en revanche pour faire le tour du musée de la marine, dont l’entrée est voisine de celle du palais. On y a regroupé une série d’objets hétéroclites, tous issus de la mer en passant des canons aux outils de navigation, plus quelques maquettes. Après cet intermède muséal, nous reprenons l’exploration de la ville, d’abord en repassant sous les arcades pour atteindre la capitainerie. Plus loin encore, nous parvenons au marché municipal. Celui-ci n’est pas très fréquenté en ce samedi : les chalands se comptent sur les doigts de la main. L’heure avançant, il est temps de rejoindre le véhicule pour retourner au camp où Inno nous a concocté une bonne salade !

 

Après la pause de l’heure chaude consacrée à des activités diverses, nous choisissons de repartir plus tôt afin d’avoir le temps de visiter le musée d’art sacré sensé fermer à 15h30. Fred nous dépose directement devant pour gagner du temps. Celui-ci se situe juste à l’arrière du palais coincé à gauche d’une nouvelle église. Deux salles renferment une série d’objets liturgiques (dont une caravelle qui tient lieu d’encensoir : tout à fait en phase avec l’histoire de l’île) et de statues en bois polychrome, dont certaines comporte même de l’ivoire, ivoire qu’on retrouve même pour un Christ. Là encore les origines sont soit portugaises, soit de Goa. J’avoue ne pas être un grand spécialiste d’art sacré mais il faut reconnaître que certains objets méritent le détour (là encore le guide n’est que lusophone mais néanmoins très intéressant).

 

Pendant cette visite, des chants parviennent à nos oreilles. Nous constatons rapidement qu’ils proviennent de l’église voisine. Une dizaine de jeunes filles répètent pour la messe du lendemain. Nous nous installons en silence dans l’église et profitons de leurs agréables voix ainsi que du son du tam-tam. Cela n’a aucune consonance religieuse connue de nos oreilles françaises mais c’est vraiment beau à écouter. Après cet intermède musico-spirituel, nous continuons vers le sud de la ville. A plusieurs reprises nous passons devant des maisons dont ne subsistent que les murs, des arbres occupant l’intérieur. Que cet état de fait laisse une impression étrange, très particulière. Certaines façades sont même attaquées par des racines : la végétation s’agrippe directement à la verticale ! Enfin, nous parvenons à l’hôpital. Son aspect immense et de style colonial en impose. Pourtant à y regarder de plus près, l’édifice blanc du 19ème siècle semble avoir beaucoup perdu de sa superbe. Il est loin le temps où il était le seul établissement hospitalier de toute la côte orientale de l’Afrique. On pourrait même croire qu’il est abandonné alors qu’il tourne au dixième de ses capacités. En le traversant par l’arrière, à travers les différents corps de bâtiment, nous avons la confirmation qu’il sert toujours.

 

En passant par-là, on finit par déboucher juste au-dessus de la ville de Macuti. Sur la gauche se dresse une nouvelle église, toujours aussi blanche ; c’est d’ailleurs elle qui marque la limite entre les deux villes. Sur la droite, juste au bord de l’eau, s’élève la mosquée verte d’Ilha. Nous n’essaierons pas de nous enfoncer plus avant dans cette partie de la ville. Nous préférons rejoindre la côte orientale pour la contourner. D’ailleurs, à cet endroit, on peut profiter du spectacle offert par les pêcheurs sur fond de palmiers et d’église blanche. A l’heure où nous passons se négocie le produit de la pêche. Les prises paraissent  très variées et de bonne taille. Ici, cela ressemble à une bonite ; là, il s’agit d’un énorme poisson bleu au front surdéveloppé. Discrètement et à leur insu, je réalise quelques clichés au jugé. Les différentes couleurs des embarcations, vives pour la plupart, associées à une superbe lumière rasante offre un beau spectacle, et ce malgré le cadre alentour particulièrement pauvre.

 

Il ne nous reste plus qu’à rejoindre Fred à l’entrée de l’île. Contrairement aux deux précédentes traversées de la journée, nous ne parvenons pas à franchir la totalité du pont sans nous arrêter (les cinq minutes ne seront pas améliorées). De retour au camp, un bain s’impose dans cet océan toujours aussi chaud. Un vrai régal alors que le soleil est déjà couché. A la fin de l’apéro, Fred nous invite à rejoindre le restaurant du camp. Ce soir, Elena, la patronne, nous a concocté d’excellents calamars farcis aux petits légumes, accompagnés de riz et d’une sauce à base de pois. Ne parlons pas de la présentation digne d’une grande table. Ce soir encore, nous avons droit au rituel du lavage des mains. A la fin du repas, elle nous propose un café dit « mozambicain » bien bon quoi que nous ne saurons pas vraiment comment il est préparé. Sur ce nouveau repas « maritime », nous retournons sous la paillote pour discuter avant que la troupe s’égaille petit à petit vers les tentes. Encore une douce nuit qui nous tend les bras !

 

 

Dimanche 22 octobre, Ile de Mozambique

 

 

Dernière journée complète près d’Ilha. Une fois n’est pas coutume, ce matin, tout le monde est là tôt au petit-déjeuner. C’est pourtant une matinée où on aurait le temps. A 6h15 (pour un petit-déj’ prévu à six heures !), tout le monde est prêt à partir. Avant de repartir en mer, nous avons une petite heure à tuer. Fred nous dépose à l’angle de ce qui fut le cinéma-théâtre de l’île (le bâtiment est fermé mais semble encore entier !). De là, nous rentrons directement dans le cœur de la ville. Je guide les autres jusqu’au bâtiment du tribunal. L’édifice pourrait sembler ne pas servir à voir son aspect, et pourtant c’est le contraire ! Une porte entrouverte à droite du bâtiment permet d’apercevoir un sympathique patio, certes décrépi mais encore debout. Les pièces tout autour semblent servir de résidence à plusieurs familles. Nous repassons devant l’église d’hier où va bientôt se dérouler la messe. Nous flânons ainsi aux environs du palais, découvrant encore de nouveaux bâtiments dignes d’un cliché (même si certains diront qu’une telle décrépitude ne le mérite pas).

 

Après cette petite mise en bouche matinale, nous rejoignons le centre de plongée vers 8 heures. Une nouvelle sortie est prévue en bateau mais cette fois, cela devrait aller mieux. Un simple tour de l’île est prévu avec une pause snorkeling. Cette fois, l’embarcation est un peu plus grosse pour embarquer au besoin du matériel de plongée. Mais pour l’atteindre, il faut d’abord embarquer sur un petit rafiot avant de transborder. Enfin, nous prenons la mer avec aux commandes, Cakou, le patron portugais du centre en personne. A vitesse réduite, il nous emmène le long de la côte occidentale vers le sud, entre île et continent. Cette ballade nous permet d’avoir un autre point de vue sur la ville en voyant les bâtiments sous un autre angle, impossible à obtenir autrement à terre. Nous voyons ainsi un peu mieux les anciens entrepôts, la jetée et autres maisons dont nous constatons que pour certaines elles semblent rénovées. Mais l’aspect général reste le même : une ville-île qui mériterait une forte mobilisation pour sa préservation et sa restauration ; pour éviter ces maisons vides, voir même dépourvues de toit et envahies par des arbres. Progressant ainsi, nous finissons par atteindre le pont et y passer dessous ! Sous cet angle, il paraît encore plus étroit. Vient ensuite le tour du for de São Lourenço. La marée basse ayant découvert un passage entre l’îlot et l’île, nous sommes contraints de le contourner. Du côté est de la ville, nous naviguons un peu plus loin de la côte, toujours à cause de la marée qui révèle des hauts fonds. Néanmoins, là encore, les points de vue sont intéressants, quoi que lointains. Nous finissons ainsi par revoir la citadelle. Mais c’est le moment que choisit Cakou pour s’éloigner encore du rivage. En fait, il cherche à mettre à l’ancre son bateau non loin d’un récif corallien « habité ». Hormis Michel, nous nous mettons tous à l’eau avec masque, tuba et palmes, tandis que Cakou et un client anglais partent en plongée.

 

Après quelques battements, le sol finit par se rapprocher : le fond est couvert d’anémones. Parmi elles se sont posées des étoiles de mer conséquentes, blanchâtres avec les crêtes et les excroissances soulignées de rouge. Il en existe une autre espèce bleu-orange beaucoup moins belle et sans le moindre relief. En étant attentif et concentré, je finis par apercevoir un puis deux puis des dizaines de poissons très colorés. Le plus petit, un bleu à queue jaune mesure à peine deux à trois centimètres tandis que les plus gros sont gris anthracite avec une tache blanche, et mesurant plus de 10 à 15 centimètres.. Au-dessus d’un groupe de coraux en forme de boules, ils se rassemblent par dizaines, probablement parce qu’ils s’y sentent plus tranquilles. En particulier, il y a tout un banc de beaux poissons orangés avec les yeux bleus. Régulièrement, j’aperçois aussi des couples : ils sont zébrés de noir et de gris avec un fin liseré jaune séparant chaque rayure. Ils ont tendance à se réfugier dans les trous formés dans le sable. J’ai même la chance de voir un magnifique coquillage porcelaine d’une dizaine de centimètres. Par moments, on se croirait presque dans un aquarium. Par contre, il faut se méfier du courant qui a tendance à nous pousser vers le récif : gare au contact avec les coraux. Ces longues minutes de barbotage ont vite fait de nous épuiser et nous remontons à bord. Peu après, Cakou et l’anglais reviennent de leur plongée. Nous repartons alors pour boucler le tour de l’île. Pendant le trajet, nous discutons avec cet anglais de Bristol dont le projet est d’ouvrir un lodge au bord de la mer plus au nord en Nacala et Pemba. Son dernier souci reste de trouver des investisseurs, rien que ça ! Sinon, il a eu l’énorme chance de voir trois baleines autour du dhow sur lequel il se trouvait dans la baie de Nacala. Après une douche bienfaisante au centre de plongée et quelques emplettes, nous repartons directement au camp. La baignade a dû nous creuser l’appétit car la salade de chou  et de pommes concoctée par Inno est engloutie. Et en plus, elle est parfaitement assaisonnée.

 

Le programme de l’après-midi est quasiment à la carte. En effet, peu après,14 heures, Nadine et Michel choisissent de rejoindre l’île à pied en plein cagnard, mais heureusement le vent souffle. Le reste du groupe part une heure après en 4*4. Arrivés au bout du pont, nous laissons Claire qui va rentrer à pied et nous récupérons les deux autres pour rejoindre la pointe Nord de l’île. A la base, les filles voulaient aller voir la chapelle derrière le fort. Mais en approchant de la citadelle, nous tombons sur un match de football : les gradins sont pleins. Finalement, il y a bien des gens qui vivent ici ! Nous restons pour regarder  un peu ce qui va se passer. Contrairement à ce que pourrait laisser penser l’île, les deux équipes sont parfaitement équipées avec chacune un jeu de maillots complet et presque tous des crampons, voir même des protèges-tibia. Même l’échauffement est très sérieux. En revanche, le jeu est quelque peu brouillon. Autant les attaquants sont plutôt doués, autant les défenseurs sont de vraies passoires. Le jeu restant désespérément stérile, je fais demi-tour pour flâner une dernière fois dans la ville de pierre. Derniers clichés dans une cité qui semble encore plus déserte que ce matin. Les rares commerces sont tous fermés. Il ne reste plus qu’à rejoindre le front de mer pour attendre les autres. Je me retrouve ainsi sur la placette accueillant la statue de ce portugais anonyme. Quelques minutes plus tard arrivent successivement les filles à pied puis Fred en Toyota. Tandis que Nelly repart au camp en compagnie de Fred, avec Nadine nous attendons en vain l’arrivée de Michel. Nous finissons par reprendre notre chemin sur le front de mer. Le mot « Tata » (le blanc !) jaillit régulièrement de la bouche des petits enfants de Macuti. Dans la baie où sont abrités les bateaux, nous réussissons enfin à voir le produit de la pêche de plus près : une caisse est posée là sans personne au bord du chemin. Il y a là de belles pièces dont une raie et visiblement une bonite. Quelques-uns sont pendus à l’arbre voisin : mélange de rouges, de gris et de tachetés.

 

Arrivés à l’église de la pointe, nous observons de tout jeunes enfants traînant en laisse des chèvres. Elles ne semblent pas être décidées à se laisser faire ! Les autres sont tout bonnement attachées chacune à leur palmier. Tranquillement, nous atteignons le pont que nous traversons à une vitesse record (seulement 37 minutes !). Il faut dire qu’il fait désormais bon et que nous n’avons pas de photos à faire.

 

Pour ce dernier soir à Ilha, comme les précédents, nous prenons notre repas au restaurant du camp en compagnie d’Elena. Ce soir, elle a fait préparer des filets de poisson frits accompagnés de riz aromatisé. Elle nous fait aussi découvrir l’apparence des noix de cajou : en fait, il s’agit d’un fruit qui pourrait ressembler extérieurement à un petit poivron jaune ou orangé, en dessous duquel pousse une noix dans sa coque. Pour récupérer la noix, il suffit de la griller pour en retirer la coque. Quant au reste du fruit, sa texture est plutôt râpeuse en bouche. Par contre, le jus qu’on peut en tirer est lui plutôt agréable. Encore une fois, les fous rires sont au rendez-vous, pour changer. On va passer pour des fous à force. Dernière nuit en face d’Ilha do Moçambique, la belle endormie qui se ride. L’endroit était bien agréable.

Expédition au nord Mozambique (2)Expédition au nord Mozambique (2)Expédition au nord Mozambique (2)
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