Journal africain (1)
Nous sommes le mercredi 15 octobre 2003. Le jour du départ est enfin arrivé : je vais enfin revoir l’Afrique Australe. Cela fait à peine six mois mais ça me manque déjà. Serai-je tombé amoureux de cette région ? Peut-être bien !
Ma pendule n’indique que 15h10 mais j’ai tellement hâte d’y être que je décide de partir. A vrai dire, je commence par le moins agréable, à savoir presque une heure de RER jusqu’à Roissy. Après avoir chargé mon grand sac sur le dos, je place mon petit sac à dos devant et je pars pour un quart d’heure de marche direction la station la plus proche. Heureusement, la météo est assez clémente ; il ne manquerait plus qu’il pleuve ! Après quelques minutes d’attente à la gare, j’embarque à bord du train. Ces trajets permettent d’encore mieux apprécier les vacances à venir. Arrivé à Roissy, après un petit coup de navette, je me retrouve au point de rendez-vous, le guichet de Nouvelles Frontières pour récupérer les billets d’avion. Bien évidemment, je suis plutôt en avance. C’est pour moi l’occasion de voir arriver petit à petit tous les membres du groupe. Nous serons donc 12. Il y a Marlène de Bordeaux, Monique de Limoges, Marie-Hélène de Lille, Jean-pascal dit JP de Strasbourg, Charlotte, Dominique et Francette de Touraine, Stéphanie Et Jean-François dit Jeff parisiens eux-aussi, et Francis et Viviane de Belgique. Cette fois, notre guide nous attend à l’arrivée. Par contre, nous aurons bien le ravitaillement. Il y en a tout de même pour 70 kg de conserves !!
Vers 20 heures, après quelques heures de patience, notre Boeing 747 de la compagnie South African Airways, magnifiquement et intégralement peint en rouge, jaune, vert, bleu et un peu de blanc, représentant des petits personnages aux bras levés, s’arrache enfin du tarmac parisien. Pour une fois, il n’y aura pas d’escale européenne. Nous partons directement pour Johannesburg tout de même distante d’une dizaine d’heures de vol. J’ai par contre la chance, avec trois autres, de me retrouver à l’étage de l’avion. C’est quand même plus calme ! Ce vol se déroule sans encombre avec un service à bord pas mal du tout.
Sur les coups de 6 heures, nous touchons enfin le sol africain. Il nous reste encore quelques heures à patienter en transit dans le désormais connu aérogare de Jo’burg avant notre destination finale. C’est l’occasion de faire un peu mieux connaissance autour d’un café. Certains en profitent pour faire du change.
11 heures, c’est reparti pour la dernière liaison jusqu’à Windhoek, la capitale namibienne. Cet aéroport est vraiment impressionnant. Je n’en ai jamais vu un aussi petit pour une capitale. On se croirait presque en plein milieu de la brousse. C’est dans cet aérogare que nous faisons la rencontre de Maïté qui sera notre chef d’expédition, une fille charmante. Son chauffeur, Jeffrey (enfin c’est le prénom européen qu’on lui a donné) est un namibien d’origine Herero dont le vrai nom est Tjitamba Kambirongo. J’en profite pour faire du change en même temps que Maïté à qui on a remis les enveloppes qui nous avaient été confiées.
Nous commençons par nous rendre au centre-ville de Windhoek à environ 1 h de l’aéroport. Windhoek, mini capitale, dénuée du moindre intérêt. Trois quarts d’heure sont amplement suffisants pour en faire le tour. Juste bon pour se ravitailler en alcool. Heureusement que les Jacarandas, ces magnifiques arbres aux fleurs violettes, sont en fleurs :ils donnent un petit air de gaieté à cette ville triste.
Nous reprenons donc vite la route vers Rehobot, terme de notre première journée sur le sol namibien, à environ 1 h au sud de la capitale. Il semblerait même que ce soit une ville thermale ! Si, si, c’est vrai ! Arrivés au camping, le premier montage de tentes d’une longue série nous attend. A ce propos, je partagerais ma toile avec J.P. C’est aussi le premier repas commun : au menu, nous retrouvons de la soupe (indispensable pour l’hydratation si je reprends les mots de Maïté), des brochettes, du riz et une salade de fruits. C’est aussi l’occasion d’arroser mon anniversaire sous les tropiques même si Maïté n’y croira que plusieurs jours après. Et nous profitons enfin d’une bonne nuit de repos au milieu des ronflements !!
Vendredi 11 octobre, Rehobot.
Le clairon sonne à 6h30. Ca fait tôt pour le premier réveil. En fait, pour la plupart, nous sommes réveillés avant. Cette journée commence par la fermeture, non sans difficultés, des sacs. Puis vient le tour des tentes, plus rapidement pliées que dressées. Tous ces efforts méritent bien le réconfort d’un p’tit dèj’. En route pour une longue liaison de 4 heures qui doit nous mener à Sesriem aux portes du désert du Namib. Nous traversons une zone de montagnes vieilles de plusieurs millions d’années, et donc très érodées. Les couleurs dominantes sont le beige de la végétation desséchée, le noir des pierres, et le rouge de la latérite. Les nids de tisserins communautaires impressionnent par leur imposante taille. On les trouve autant dans les arbres qu’au sommet des pylônes électriques.
La Remhogte Pass, un col situé à environ 1900 m, nous donne l’occasion de traverser un canyon encaissé où nous faisons une petite pause. Nous découvrons les premiers animaux du voyage : un troupeau d’oryx et plusieurs groupes de springboks (ce n’est pas l’emblème du pays pour rien !!). La journée avait commencé par un grand koudou mâle au loin, ainsi qu’un couple de steenboks (une des nombreuses antilopes (boks) de la région dont la particularité est d’avoir de grandes oreilles et une petite taille), juste au bord de la piste.
En arrivant à Sesriem(six courroies en langage local, en souvenir des six courroies de cuir qui permettaient d’y puiser de l’eau), nous apercevons, de manière lointaine, quelques autruches que certains tenteront en vain d’approcher. La longue pause du midi nous permet même d’aller piquer une tête dans la petite piscine du camping. Mais quel baignade avec une vue d’un côté sur les premières dunes et de l’autre côté sur les montagnes qui cernent cette plaine.
Au programme de l’après-midi, deux petites ballades nous attendent. Nous commençons par explorer le canyon de Sesriem. C’est une faille d’une profondeur d’environ trente mètres sur près d’un kilomètre de long mais très étroite au fond de laquelle est sensée couler une rivière, enfin quand il y a de l’eau ! On y descend très facilement par un chemin en pente douce. En pleine chaleur, l’endroit est plutôt agréable avec son ombre et sa relative fraîcheur. Après l’exploration de ce canyon, nous reprenons le « truck » pour rejoindre la dune Elim (137 m). C’est une magnifique dune rouge, la première que nous voyons, planté au milieu de la savane le tout dans une sorte de cirque formé par les montagnes alentours.
En avant pour l’ascension. C’est plus difficile qu’il n’y paraît. La première portion est en effet très pentue. D’ailleurs par manque de forme, rares sont ceux qui poursuivent jusqu’au sommet : félicitations Jeff et Francis. Le contraste entre le bleu du ciel et le rouge du sable est terrible : quel régal ! L’épreuve est fatigante mais ça vaut vraiment le coup. En partant tout seul de mon côté, j’ai la chance d’approcher d’assez près un troupeau d’oryx paissant paisiblement dans la savane, au pied de la dune.
Pour parachever le tout, nous finissons par une bonne bière fraîche au retour en nous remémorant les premières images namibiennes !
Direction le lit, ou plutôt le fin matelas, car le lever est prévu aux aurores. Notez tout de même que l’endroit est relativement venté : il est donc fortement recommandé de bien arrimer sa tente et son linge à sécher !