Pérégrinations chiliennes (7)
Mardi 20 février 2007, Parc Torres del Paine, camping Torres
Ultime réveil dans le parc du Paine. La pluie a menacé avec le retour nocturne des nuages. En revanche, le vent s’est réveillé quoi que moins puissant. Il ne nous gêne que peu pour plier les tentes. Après le petit déjeuner, nous avons la surprise de voir arriver un nouveau chauffeur, mais équipé d’un trop petit véhicule. Nous devons laisser tout le matériel de camping au camp. Nous quittons ainsi le camping Las Torres. Nouveau passage sur l’étroit pont puis nous obliquons vers la Porteria Amarga, histoire de sortir du par un autre chemin. Les guanacos refont leur apparition. En approchant de la laguna Amarga (amère en langue locale), nous retrouvons des flamants roses. Ils sont attirés par ce plan d’eau chargé en sels. La piste se poursuit ensuite jusqu’à Cerro Castillo, souvent parsemée de groupes de guanacos. Cet endroit est décidément toujours aussi venté. Après une pause à la cafétéria, nous nous avançons jusqu’au poste frontière chilien situé à quelques centaines de mètres. Les formalités sont rapides au guichet de l’immigration (juste des fonctionnaires pas très futés qui tamponnent le passeport n’importe où. En revanche, le passage de la douane assuré par le chauffeur est bien plus laborieux. Ceci fait, il faut reprendre le véhicule pour rejoindre le poste argentin situé à quatre kilomètres de là. En chemin, nous apercevons les fameuses bornes frontières, sortes de petits derricks surmontés du panonceau indiquant le pays. L’entrée en Argentine est tout aussi simple ; il faut juste faire la queue car il y a un peu de monde. Cela nous laisse l’occasion de voir le mouton fétiche du poste : il se comporte comme un chien !!!
S’ouvre à nous un long trajet à travers la pampa argentine : vaste étendue plane à la végétation rase, proposant des teintes variant du jaune au vert. Elle ne s’étend néanmoins pas à perte de vue ; des collines brisent cette monotonie. Ici aussi, c’est le territoire des immenses estancias, ces propriétés terriennes qui occupent la Patagonie. Elles vivent de l’élevage ce qui explique les nombreux moutons et aussi les vaches et les chevaux que nous apercevons de part et d’autre de la piste. De temps en temps, des animaux sauvages tels les guanacos ou les nandous troublent cette monotonie. Nous filons vers l’est jusqu’à l’unique village du coin, Esperanza, où nous faisons la pause déjeuner. Il ne faut pas avoir besoin de grand chose ! Une restaurant, une station service et quelques rares bâtiments. Le dollar y est accepté mais à un taux plutôt défavorable (de toute façon, il n’y a pas de bureau de change !).
C’est aussi à Esperanza que nous retrouvons le bitume. Mais le paysage ne change pas ! Toujours la même pampa. La seule différence vient du chantier du gazoduc qui longe la route sur de très nombreux kilomètres. A quelques dizaines de kilomètres du but, sur les dernières hauteurs, nous apercevons le lac Argentin et son bleu turquoise. Lui aussi trouve son origine dans les glaciers plus à l’ouest, des langues glaciaires argentines issues du champ de glace sud. Nous apercevons ensuite un gros oiseau métallique, signe de l’énorme essor touristique de cette partie de la région de Santa Cruz, celle du président Kirchner. Il arrive jusqu’à mille personnes par jour à l’aéroport. Une dizaine de kilomètres plus loin, nous atteignons les faubourgs de El Calafate. Nous avons du mal à comprendre pourquoi des gens se sont installés là. Il n’y a rien de particulier hormis le lac. En fait, 90% de la population vit du tourisme, les 10% restants travaillant dans les administrations. Ceci explique le développement galopant (voir anarchique) de ville : elle a triplé de taille en à peine quelques années. Il y a visiblement régulièrement des problèmes de réseau d’eau ou d’électricité ! Heureusement, nous sommes bien tombés !
Ce côté touristique apparaît très nettement. L’avenue principale est bien fournie en touristes de tous horizons ; on y trouve l’essentiel des restaurants, boutiques et services touristiques divers et variés. Quant aux hôtels, il y en a pour tous les budgets et ils sont dispersés un peu partout, les prix baissant lorsqu’on s’éloigne du centre. Notre chauffeur ayant un peu de mal, nous tournons un petit moment avant de dénicher l’hôtel. Manque de chance, il s’agit d’une fausse alerte. Malgré le voucher dont dispose Elodie pour nous loger, il n’y a pas assez de chambres ; nous allons être relogés ailleurs. Nous attendons pour cela la gérante qui nous promène dans les quartier jusqu’à notre nouvel hôtel, malheureusement beaucoup plus loin du centre. A posteriori, il semblerait que nous ayons bien gagner au change en logeant à « L’Hosteria Cauquenes » ; la vue sur le lac et sur la cordillère argentine est vraiment sympa. Du coup, Elodie et le chauffeur assure une navette pour nous conduire au centre-ville puis pour nous ramener dans la soirée. Cela nous laisse un bon moment pour faire un peu de change (un euro permettant d’obtenir environ quatre pesos argentins) puis de dépenser cet argent en artisanat et autres souvenirs. L’offre est très variée de même que les prix : parmi les plus typiques, on peut citer les objets en cuirs ainsi que les nombreux nécessaires à maté (calebasse et pipe de tous styles). En dernier recours, les dollars sont très bien acceptés au taux da change normal. Une enseigne particulière attire le regard : elle indique la distance des principales grandes villes du monde ; nous sommes alors à 13371 kilomètres de Paris (c’est pas la porte à côté !). Après avoir rempli nos poches de souvenirs et de présents, nous nous mettons en quête d’une table. Dans l’avenue principale, le restaurant « Vaca Atada » (littéralement, la vache attachée, qu’on ne peut pas manquer avec son enseigne figurant une vache souriante et son veau) se révèle être une excellente adresse : nous y mangeons très bien à des tarifs tout à fait raisonnables (de l’ordre de 20-25 pesos pour un plat chaud, soi 5 à 6 euros). Vers 21h30, la « navette » est là pour nous raccompagner à l’hôtel afin de profiter de ces énormes matelas. Bonne nuit en perspective.
Mercredi 21 février, El Calafate
Réveil argentin particulièrement matinal, afin d’être au glacier avant la foule, nous quittons El Calafate tôt ce qui explique le lever à 6h00 du matin. La ville s’éveille à peine. Le soleil ne va pas tarder à pointer le bout de ses rayons. Il commence à éclairer les premiers sommets d’une belle couleur. Vers 7h15, nous nous mettons en quête de notre guide pour le parc national des Glaciers (Los Glaciares) qui s’étend du Perito Moreno au sud jusqu’au Fitz Roy au nord en englobant toute une série de glaciers dont l’Upsala. La présence de ces guides est incontournable pour les groupes. Anahi trouvée (la guide du parc), nous nous mettons en route vers le parc. L’entrée permettant d’accéder au Perito Moreno est distante d’environ cinquante kilomètres. La route se déroule toujours à travers la pampa mais les collines sont plus proches. Tout le long de la route, nous apercevons une multitude de caranchos, une sorte de faucon charognard bicolore très reconnaissable avec son corps noir, se dégradant en marron jusqu’à son cou blanc et le sommet de sa tête noir donnant l’impression d’un « béret ». Ils sont pour la plupart perchés sur les piquets des clôtures. Ils attendent qu’un petit animal se fasse tuer par un véhicule pour se délecter de la dépouille. Plus loin, un condor attire notre attention. Ce sont finalement sept condors qui se posent au loin dans un champ très probablement sur une importante carcasse. Nous ne verrons que le manège des atterrissages successifs.
Petit à petit, la vallée où nous circulons se resserre et le paysage plus caillouteux nous rappelle que nous sommes dans une ancienne moraine là où un immense glacier s’étendait de la cordillère jusqu’à la côte atlantique. En approchant du parc, la végétation « s’élève ». L’herbe rase et les buissons sont petit à petit remplacés par des arbres de la familles des nothofagus, une sorte de hêtre. Parvenus à l’entrée du parc, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée de 30 pesos (soit un peu plus de 7 euros, tarif pour les touristes étrangers). Une plaquette comportant un plan un peu « sommaire » est alors fourni, soit en espagnol, soit en anglais. Mais nous sommes encore loin de notre but ; il reste environ 25 kilomètres pour atteindre le glacier. La route laisse place à une piste en plein chantier de bétonnage. Autant dire que la progression est fortement ralentie, surtout avec notre chauffeur psycho ! Le lac Argentin refait son apparition sur notre gauche, sous la forme du bras Rico. Quelques petits glaçons reconnaissables à leur couleur blanche semblent s’être échoués sur la rive opposée. Et puis, au détour d’un virage, il apparaît enfin, massif mur de glace qui occupe une bonne partie du paysage. Mais pas de halte possible en plein chantier. Nous continuons donc sur cette péninsule de Magellan, langue de terre qui s’avance vers le glacier (ou plutôt le contraire !) coupant ainsi en deux le bras du lac Argentin. A hauteur du seul hôtel cette partie du parc (de très grand luxe), un petit parking sert de belvédère. Les premières photos sont prises. Le spectacle est déjà impressionnant avec ce mur de glace qui termine une immense langue glaciaire qui s’étend presque jusqu’aux sommets voisins. Et dire que nous n’apercevons là que moins de la moitié du front de glace. En contrebas, nous distinguons un bateau qui promène les touristes sur le bras Rico jusqu’aux abords du glacier en gardant bien évidemment des distances de sécurité.
Nous continuons d’avancer jusqu’à atteindre le bout de la piste. Un parking permet de stationner au sommet de la péninsule. De là, nous embrassons plus largement du regard le front de glace qui atteint une longueur d’environ cinq kilomètres pour une hauteur maximale hors d’eau de 70 mètres au centre (et presque 130 mètres sous la surface jusqu’au fond du lac). Nous avons sous les yeux la troisième réserve d’eau douce au monde après l’Antarctique et le Groenland. Le spectacle est fabuleux ! Le front est parcouru de fissures ; la surface du glacier ressemble à une immense râpe avec ses innombrables arêtes qui font penser à des dents. Le jeu de couleurs change permanence selon l’axe du regard, la présence ou non de soleil et l’âge de (la) glace. Le Perito Moreno nous offre donc une palette de blancs, de bleus et de gris. Un vrai régal de photographe ; un réel plaisir pour les yeux. Sans oublier que, sans en vent, il fait plutôt bon : une simple polaire suffit face à cet océan de glace. Une seule réaction reste possible : rester bouche bée et admirer ce lieu mythique. Cela valait vraiment les kilomètres depuis le Chili et le réveil matinal.
Depuis le parking, nous accédons à un long réseau de passerelles en bois installées sur le flanc de la péninsule. Au plus proche, nous devons nous trouver à une centaine de mètres du glacier. Trois balcons sont aménagés pour offrir différents points de vue : le supérieur au centre, l’intermédiaire sur la droite et l’inférieur sur la gauche. Deux d’entre eux sont pourvus de panneaux très détaillés, décrivant la formation et le comportement du glacier. L’un d’eux est tout particulièrement consacré au phénomène de la Ruptura. Le glacier avançant continuellement (il se dit qu’il avance de deux mètres par jour, 700 mètres par an ; et surtout un des rares à être en expansion), il finit par buter contre l’extrémité de la péninsule de Magellan. Petit à petit, le bras Rico du lac Argentin se retrouve totalement coupé du reste du lac et son niveau monte lentement jusqu’à ce que la pression soit trop forte sur le bouchon de glace qui finit par sauter tel un bouchon de champagne dans un énorme fracas et moultes éclaboussures. La dernière date de 2004 (d’après le panneau, il s’en est produit une tous les dix à vingt ans). En ce moment, il s’est formé une arche de glace qui dépasse d’à peine un mètre ou deux la surface. Autant dire que la prochaine rupture n’est pas pour demain.
Au fil des déambulations sur les passerelles, nous ne cessons d’entendre les craquements du glacier : ce bruit est réellement incessant ; le glacier bouge en permanence, les efforts sont colossaux. Depuis le balcon inférieur, nous avons la vue sur la partie sud du front. C’est là que se produisent la plupart des affaissements depuis que nous sommes arrivés. Ces moments sont splendides. Nous entendons d’abord un grand vacarme qui attire immédiatement l’attention, puis nous voyons un pan de glacier en train de chuter dans les eaux du lac et la plupart du temps se briser en une innombrable quantité de petits morceaux. Contrairement au lac Grey, ici, il ne se forme presque pas d’icebergs. En dernier, lieu, nous voyons la vague se former et venir claquer contre les berges de la péninsule. A chaque chute, c’est un petit tsunami qui se crée. Je n’ose imaginer ce qui se passerait si un énorme bloc se détachait ! Il y a tout de même eu trente deux morts entre 1968 et 1988. Car lorsqu’un bloc important se décroche, il jaillit des morceaux qui montent parfois aussi haut que le front de glaciaire, c’est dire l’énergie dégagée. Ces chutes expliquent l’approche prudente des deux bateaux, un sur chaque bras. Nous ne nous lassons pas d’admirer ce monument naturel ; à chaque regard, nous le voyons différent. Après 1h30 sur les passerelles, il est temps de remonter jusqu’au parking, mais pas encore l’heure de partir.
Anahi, la guide du parc, nous conduit sur le sentier de ballade qui relie la pointe de la péninsule à l’embarcadère du bras nord. Il permet de se promener à travers la végétation où nous retrouvons les llinguas, les bosquets de calafate mais aussi une nouveauté, l’orchidée araucaria. Ce n’est malheureusement plus la saison des fleurs ; celles-ci se font très rares. Plusieurs fois, nous accédons à des points de vue sur le glacier à des hauteurs différentes. C’est depuis l’un d’entre eux que nous admirons le clou de la matinée. Une première chute « classique » attire notre attention. C’est alors qu’un pan de plusieurs dizaines de mètres de large s’effondre sous nos yeux. Immense fracas ! L’appareil photo bascule en mode rafale ! C’était notre jour de chance ! La vague ainsi créée est impressionnante. Un peu plus loin, c’est un des rares icebergs produits par le Perito Moreno qui assure le spectacle. Soudain, il se met en mouvement et se retourne presque entièrement avant de reprendre sa position initiale et de recommencer encore une fois. Le show se termine enfin mais nous restons sur le qui-vive jusqu’à l’embarcadère dans l’espoir de voir encore plus fort. Ce ne sera pas le cas ! De cet embarcadère, un bateau part toutes les heures vers le front de glace dans sa partie nord pendant un peu moins d’une heure. Il en coûte 13 dollars.
Arrivés au parking de l’embarcadère, nous remontons à bord du minibus pour retourner dans un premier temps à El Calafate. En chemin, nous tournons la tête une dernière fois pour dire adieu à ce glacier. Nous faisons donc la pause déjeuner à El Calafate dans un restaurant dit « fourchette libre », le Tierra Bendita. Pour 24 pesos (soit 6 euros), tout est à volonté de l’entrée au dessert en passant par les excellentes viandes argentines proposées en grillade. Voilà de quoi bien se caler l’estomac. C’est qu’il nous reste un long trajet d’un peu moins de cinq heures pour rentrer à Puerto Natales. Dans un premier temps, nous reprenons la même route mais sans faire le large détour par Esperanza. Pour cela, nous coupons par la piste. Heureusement, celle-ci est plutôt lisse et assez fréquentée. Seules les grilles posées au sol qui empêchent le bétail de changer de parcelles cassent le rythme. Le long de cette piste, nous retrouvons de nombreux moutons qui ont tendance à traverser quand bon leur semble. La plus grande attention est de mise pour le chauffeur.
Mais heureusement des animaux plus intéressants sont aussi visibles. Comme ces nandous qui voisinent les moutons mais qui réagissent plutôt vivement à la moindre tentative d’approche. Ou encore comme ce groupe de flamants roses superbes avec leur livrée bien rose virant au rouge pour la queue, occupant une petite lagune salée, à quelques dizaines de mètres de la piste. Nous tentons de les approcher sans les effrayer mais du fait de l’impatience ce certains, c’est à un nouvel envol auquel nous finissons par assister. Pour changer du trajet aller, nous descendons plus vers le sud en longeant la frontière avec le Chili. A partir de Tapi Haike, le paysage change notablement. La pampa infinie laisse place à des vallées plus étroites au creux desquelles coulent des rivières créant ainsi des sortes d’oasis. Nous roulons ainsi jusqu’à la ville minière de Rio Turbio. On y exploite encore le charbon de manière ponctuelle mais les installations semblent, pour la plupart, bien antiques. Seule une usine présente un semblant de modernité. La ville donne la même impression que ses installations minières : l’opulence d’un passé révolu.
Une poignée de kilomètres plus loin, nous atteignons le poste frontière de Dorotea. L’endroit est plutôt champêtre. Le poste est installé en plein milieu d’un semblant de station de ski. Des remontées mécaniques occupent la montagne des deux côtés de la route. Le passage des deux frontières se passe plutôt rapidement. Cela vire même au sketch côté chilien lorsque le formulaire spécifique à la douane nous est tout simplement collecté par un gars dans la salle sans la moindre vérification !! Nous voici donc de retour en terre chilienne, à seulement quelques kilomètres de Natales. Le glacier Balmaceda est toujours là de l’autre côté de l’Ultima Esperanza. Les cormorans sont toujours perchés sur les restes de l’ancienne jetée. Seul le vent a disparu ! Nous sommes de retour à l’hôtel Aqua Terra où je retrouve la même chambre que lors de notre précédent passage. Nous profitons tous des quelques heures qui nous restent pour dépenser nos derniers pesos et dénicher les derniers présents. Nous partons ensuite au restaurant. Pour clore le séjour, nous avons opté pour un repas marin ; le Maritimo, face à la mer, s’imposait donc. Dommage que le service ait été aussi lent. Mais il ne faut pas non plus se plaindre : ils ont aussi oublié de nous compter la bouteille de vin !!! Une fois le sac refait pour le voyage de retour, il ne reste plus qu’à profiter de cette courte nuit sous la couette.
Jeudi 22 février, Puerto Natales
Toutes les bonnes choses ont une fin ; ces trois belles semaines au Chili se terminent. Dès 7 heures, Elodie arrive avec deux taxis. Nous partons dans la foulée vers la gare routière. Là, nous embarquons dans le bus de ligne qui nous ramène vers le sud. Au passage, nous longeons à nouveau le détroit de Magellan (l4estreto) avant d’arriver à l’aéroport, 2h30 plus tard environ. Pour changer, comme à l’aller, il me manque une carte d’embarquement (mais là, l’hôtesse a du mal à m’expliquer ce qui se passe !) ; il faudra attendre Madrid pour la récupérer. Derniers adieux à Elodie et nous partons pour quatre heures de vol jusqu’à Santiago avec une escale à Puerto Montt. Le pilote, très sympa, nous indique tout ce que nous survolons et penche même l’avion sur la droite pour améliorer notre visibilité. Nous pouvons ainsi revoir le massif du Paine d’en haut et dégagé. Plus au nord, un lac révèle un grand nombre d’icebergs. De l’autre côté de l’appareil, ce sont les champs de glace sud puis nord qui apparaissent. Dans la région de Puerto Montt, le temps est couvert et nous ne voyons rien. Finalement, nous atteignons la capitale qui semble recouverte d’une bonne couche de pollution.
Quatre heures à patienter dans l’aérogare de Santiago. Il n’est pas franchement grand ; le tour des boutiques est vite fait, surtout dans le hall des départs où je finis par apprendre grâce à une charmante hôtesse Lan qu’elle n’a pas accès à mon dossier pour éditer ma dernière carte d’embarquement. Il y a tout de même un coin où on peut accéder à Internet pour 600 pesos du quart d’heure (cela permet de tuer le temps). La salle d’embarquement est, elle, un peu plus développée Mais l’offre reste tout de même réduite. Du reste, à cause de notre escale à Madrid et des nouvelles réglementations de sécurité, il nous est impossible d’y acheter de l’alcool en duty free. Par contre, la bouteille d’eau dans mon sac ne semble pas avoir beaucoup dérangé les contrôles. Finalement, je ne trouve rien pour dépenser (mes pesos finissent en dollars au bureau de change). L’immigration chilienne fait encore une fois preuve de sa connerie en tamponnant mon passeport n’importe où ! Dernière crainte juste avant l’embarquement lorsqu’ils appellent des volontaires pour ne partir que demain ! Mais non, nous montons bien à bord. Cet A340 de Lan Chile me semble plus confortable que celui d’Iberia à l’aller (il propose au moins des écrans individuels). Et puis le fait de partir un peu plus tôt (19h45) permet d’avoir une nuit plus longue et de voir le voyage passer un peu plus vite.
Le retour en Europe se fait sous la grisaille madrilène qui vire rapidement à la pluie. Et je continue à courir pour obtenir ma dernière carte d’embarquement. Après les deux essais infructueux à Punta Arenas et à Santiago, je suis plein d’espoir en arrivant au comptoir du service passagers dans la zone de transit. Peine perdue ! La course continue. Après de vaines tentatives, l’hôtesse appelle Lan et m’envoie vers leur comptoir dans l’autre aérogare dans le hall d’enregistrement. Je me heurte là à un mur : il faut aller chez Iberia ! L’énervement commence à monter. Heureusement, Iberia réussit enfin à me délivrer le précieux sésame. En conclusion, il vaut mieux prévoir des escales assez longues. Iberia et Lan, compagnies pourtant partenaires, semblent avoir de gros soucis de communication, et de partage de données. Il fallait que cela tombe sur moi à l’aller comme au retour. Les quatre autres n’ont pas eu le moindre souci.
Nous finissons par embarquer dans un A320, à l’heure, pour la dernière fois des vacances. Nombreux sont les français qui rentrent de divers voyages en Amérique du Sud ; les discussions vont bon train ! Deux dernières heures avant de reposer le pied dans l’aérogare d’Orly. Nous y passons encore un bon moment tant la livraison des bagages tarde ; mais ils finissent tous par arriver. Voilà c’est fini ! Retour dans mon petit nid. Vivement le prochain voyage !