Roadbook centraméricain (7)
Mercredi 10 novembre 2004, Laguna de Apoyo
Pseudo grasse matinée ce matin puisque nous devons partir à 8h30 seulement. En fait, nous sommes levés plutôt de bonne heure pour aller profiter des eaux de la lagune : qui pour s’y baigner, qui pour prendre le soleil déjà chaud, qui pour faire du kayak sur les eaux calmes, qui encore pour faire du pédalo. Même de jour le cadre est vraiment superbe, et en plus, nous rendons compte de l’extrême clarté de l’eau. Dommage, nous avons raté le lever du soleil trop matinal. En revanche, le réveil est accompagné de nombreux chants d’oiseaux. Après un frugal petit déjeuner, longtemps désiré mais rapidement avalé, nous reprenons le minibus pour retourner à Masaya.
Cette fois, nous allons y découvrir les marchés. Nous commençons par le marché populaire. C’est là que les autochtones trouvent tout ce dont ils ont besoin ; quant aux touristes, ils sont bien rares voir inexistants. D’un premier abord inintéressant, celui-ci révèle rapidement ces charmes. Il permet de découvrir le mode de vie des nicaraguayens mais surtout il possède un petit carré « touristique » proposant un grand nombre de babioles de tous genres, pour des prix plutôt raisonnables. En particulier, vous pourrez trouver de petites statuettes de femmes corpulentes, et très colorées : visiblement un bibelot typique. A l’extérieur, nous apercevons même des montagnes de cochons tirelires en terre cuite, mais là ce sont des grands modèles.
Après ce marché populaire, nous partons découvrir le marché artisanal. Cette fois, il y a beaucoup moins de monde, c’est plus éclairé et moins fouillis. Mais au final, on retrouve les mêmes choses. Nous en profitons pour nous restaurer à très bon marché (un plat de poisson goûteux pour à peine 1.5€ !! Qui dit mieux ?) : cette « comida » se situe à un des angles du marché.
Cet après-midi est consacré au volcan Mombacho qui domine la ville de Granada. Deux solutions s’offrent à nous pour découvrir tout ou partie du parc national. Certains choisiront d’aller marcher dans la forêt hygrophile à la découverte de la faune et la flore. Nous décidons pour notre part de faire un canopy tour. Pour les béotiens, il s’agit de parcours dans la forêt au sommet des arbres à l’aide de tyroliennes.
Cela commence par l’habillage. Il ne faut pas plaisanter avec la sécurité. Alors nous enfilons casque, gants renforcés et harnais. Avec tout cela, difficile d’arriver à caser un appareil photo dans une poche. Pour les mecs, cela peut même se révéler « sensible » !! Et c’est parti. Ce tour comprend en fait treize câbles tendus entre les grands arbres sur lesquels on pratique la tyrolienne. Je dois reconnaître que la première est un peu tendue : c’était la première fois. Mais par la suite, c’est l’éclate ! Nous pouvons alors admirer les superbes points de vue sur le Pacifique, le lac Nicaragua et les autres volcans. Sous nos pieds poussent des caféiers. Pour nous distraire et rendre le parcours moins monotone, nos deux accompagnateurs s’amusent à secouer les câbles, partir en duo avec certains pour faire des figures genre Superman ou la tête en bas ! Assurément des gens très sympas, accueillants et souriants.
Après cette ballade dans les airs, nous testons enfin le moyen de locomotion le plus répandu en Amérique Centrale : le pick up. Nous nous ruons à l’arrière du Toyota qui nous ramène à l’entrée du parc. En attendant le retour du second groupe, nous en profitons pour nous désaltérer puis faire un tour sur le sentier du Cafetal : sans intérêt, il semble complètement à l’abandon. En revanche, notre chauffeur, Djamal, nous montre deux singes qui s’amusent dans les arbres. Cela nous occupe un bon moment à les regarder sauter de branche en branche.
Une fois le groupe reformé, nous rembarquons vers la ville toute proche de Granada où nous séjournerons à l’hôtel Alhambra, ça ne s’invente pas ! Hormis les échafaudages masquant toute la façade pour restauration, nous avons l’impression d’arriver dans un palace en découvrant le hall ; les chambres nous ramèneront sur terre : il s’agit juste d’un hôtel normal !! Après une baignade dans la piscine un peu fraîche de l’hôtel, nous partons prendre l’apéritif au restaurant où nous sommes invités ce soir. Le rhum libère l’ambiance et la soirée est très gaie.
Jeudi 11 novembre, Granada
Réveil dans le « palace » de Granada. Grâce au rhum, pas de gueule de bois. Tout le monde est frais et dispo.
Après un petit déjeuner bien copieux, une fois n’est pas coutume, nous bénéficions d’une heure pour nous promener en ville. Nous découvrons là encore une ville coloniale à l’image de Leon. Celle-ci est particulièrement colorée mais plus petite, donc avec moins d’églises. La cathédrale est même quelconque. Non vraiment, il vaut mieux s’attarder sur les façades et leurs couleurs. Un petit détail tue : la hauteur des trottoirs. Certains sont à plus de 1m80 au dessus de la rue !! Direction le lac.
En quelques minutes, Djamal nous conduit au ponton de départ des lanchas. Nous embarquons tous dans la même barque pour aller naviguer dans les Isletas. Ce chapelet d’îlots est posé sur le lac Nicaragua près de la ville de Granada. La plupart d’entre elles sont livrées à la végétation. On peut y voir singes et oiseaux divers et variés (martin pêcheurs, oros pendula, hérons, jacanas). Malheureusement, ces bouts de lave sont vendus petit à petit et construites pas toujours de manière très discrète. Enfin bon, cet endroit très particulier mérite tout de même un passage. Après une petite heure de ballade tranquille, à l’ombre bienveillante du Mombacho, nous reprenons le bus.
Nous partons sur la côte pacifique à San Juan del Sur. Ce village est coincé au fond d’une petite baie cernée par deux falaises avec une large plage de sable fin au fond. Les cocotiers sur le bord de mer et les bateaux ancrés dans la baie donnent l’impression d’être aux Antilles. Et pourtant non. Nous ne pouvons pas rater la baignade pour cette première au bord de cet immense océan. Il est tout de même un peu plus frais que la mer des Caraïbes mais nous finissons par nous y habituer et profiter des vagues qui déferlent ! Nous pouvons même observer le ballet des frégates et des pélicans qui ont une manière très particulière de pêcher avec leur descente en piqué tels des pierres. Pour profiter de la vue jusqu’au bout, nous choisissons de déjeuner à la terrasse d’un restaurant sur la plage.