Roadbook centraméricain (9)

Publié le par Jérôme Voyageur

Enfin, nous reprenons l’eau en direction de San Carlos, la ville frontière nicaraguayenne. C’est plutôt épique. Le poste de douane est une simple bicoque de bois sur les pontons et les formalités traînent en longueur d’autant qu’ils veulent voir tout le monde. Ceci nous oblige à tous débarquer. En attendant, vous pouvez en profiter pour faire votre change et récupérer de précieux colones : il suffit d’aller au bout du couloir qui dessert la douane !! C’est ce moment là que les cieux choisissent pour lâcher une averse tropicale. Toute la remontée ou presque du Rio Frio se fera sous la pluie, empêchant toute observation de la faune. Quel dommage, nous voilà tous coincés à l’intérieur, mais même là l’eau rentre !!

 

Nous rentrons enfin au Costa Rica sous la pluie au petit village de Los Chiles. C’est là que nous attend notre dernier chauffeur. Ce qui devait arriver s’est produit : nous arrivons trop tard devant les iguanes à la nuit tombante. Autant dire que nous les voyons assez peu dans les arbres au bord et en contrebas de la route. Je parviens tout de même à réaliser un cliché intéressant grâce à mon numérique.

 

L’arrivée à l’hôtel, Albergua Ecologica, à La Fortuna est des plus rapides : chacun choisit sa chambre. Après une rapide douche, nous repartons en ville pour y trouver un bon restaurant. Nous avions presque faim !! Le plat, au demeurant bien bon, descend bien ; par contre, nous nous rendons compte que la vie est ici plus chère que ce que nous avions connu jusqu’à présent. D’ailleurs tout ici respire le tourisme : de nombreux hôtels et restaurants bordent les routes.

 

Pour certains, notre soirée se terminera aux thermes Baldi. Il s’agit de sources chaudes naturelles issues du volcan Arenal tout proche ; enfin, il faut l’imaginer car le plafond est bas et nous ne voyons rien. Dommage car en principe, on peut observer la lave jaillir dans la nuit noire. Cet établissement dispose de différents bassins. Petit à petit, nous passons d’une eau de 32° à 65°C. l’eau chaude nous détend du moins jusqu’à un certain point où elle devient brûlante. Aucun d’entre nous ne réussit à y rentrer. En revanche, la fraîcheur de la nuit est appréciable lorsqu’on sort de l’eau. Pour les clients en manque d’alcool, certains bassins sont équipés de bar : vous pouvez siroter votre rhum tout en restant dans l’eau. Malheureusement, ces bonnes choses deviennent rapidement lassantes et nous laissent totalement KO. Nous sortons de là bien mais totalement ramollos !

 

 

Dimanche 14 novembre 2004, La Fortuna

 

 

Enfin une bonne nuit, du sommeil du juste. Nous nous levons reposés ! Après avoir englouti un petit déjeuner « américain », un certain nombre d’entre nous part pour le parc national du Volcan Arenal. Pour cela, nous devons quasiment contourner la montagne depuis La Fortuna.

 

Piro, notre chauffeur, nous laisse à l’entrée du parc. Nous disposons de trois heures pour parcourir l’endroit, armés d’un petit plan fournissant des distances horaires un peu surestimées. Malheureusement pour nous, depuis la veille et notre entrée au Costa Rica, la pluie tombe dur. Et ce matin, l’Arenal est toujours couvert de son épais et long manteau de brume. Pas plus qu’hier depuis les thermes nous ne voyons les coulées de ce volcan toujours actif. Il y aura juste un semblant d’éclaircie mais rien de suffisant pour espérer admirer la bête dans son ensemble.

 

Nous commençons par nous diriger vers l’observatoire installé au pied des dernières coulées. C’est le meilleur endroit pour admirer le volcan. Après quelques photos tant de l’Arenal que du lac du même nom situé dans notre dos, nous décidons d’explorer les différents sentiers indiqués sur le plan. De toute façon, pour des raisons de sécurité, il n’est pas possible d’approcher plus près.

 

Un premier chemin nous conduit à travers les cannes à sucre sur du sable noir caractéristique. Régulièrement, des trouées permettent d’apercevoir le volcan. Vingt à trente minutes plus tard, nous débouchons sur une ancienne coulée de lave. Elle apparaît comme une rivière de blocs noirâtres sur plusieurs mètres de haut et de large. Il faut donc grimper. C’est aussi un excellent point de vue sur l’immense lac Arenal. Dommage que les couleurs soient gâchées par le temps couvert et gris. Et encore, nous avons de la chance car la pluie s’est calmée. Nous pouvons aussi admirer quelques rapaces évoluant au-dessus de nos têtes.

 

A partir de là, selon la météo et selon votre courage, vous pouvez soit rebrousser chemin, soit vous lancer dans une boucle dans la jungle de 1h à 1h30 suivant le rythme. Là, plus de problèmes de pluie. La végétation est très dense et très grande : on change d’échelle ! Cet endroit est sensé être un repaire pour la faune mais le temps n’est pas au rendez-vous. Seul un coati croisera le chemin ainsi qu’un oiseau étrange (mélange de pintade et de dindon !!). Il faut donc se rabattre sur la flore, les nombreuses variétés de plantes, les quelques fleurs. Ayant un peu trop profité de la coulée, nous réalisons ce tour à un bon rythme afin de terminer dans les temps. Sans aucun doute un endroit sympa à (re)découvrir par beau temps.

 

Après trois heures de marche bénéfiques, nous engloutissons un excellent déjeuner typique à l’hôtel (Gallo Pinto entres autres !!). Il est alors temps de repartir pour quatre heures de bus afin de rallier Monteverde, pourtant situé juste de l’autre côté du lac ! C’est endroit se situe à une vingtaine de kilomètres à peine de La Fortuna, mais à vol d’oiseau. Néanmoins, la route impose de contourner complètement le lac avant de s’engager sur trente kilomètres de piste défoncée, sous une pluie battante.

 

Longtemps nous doutons trouver un village digne de ce nom au bout du chemin, tellement nous avons l’impression d’être au milieu de nulle part. Et pourtant si ! L’état de la voirie est en fait une ruse pour limiter le tourisme et ses effets néfastes, parmi eux l’afflux massif de touristes. Mais finalement, nous parvenons à Santa Helena au milieu de la communauté de Monteverde située entre 1200 et 1600 mètres d’altitude. Les guides indiquent que cet endroit serait l’un des sites naturels les plus spectaculaires du Costa Rica et accessoirement l’un des rares endroits où vivent encore des quetzals. La découverte de nuit nous laisse une impression de tout petit. Quelques lumières brillent ici et là ! En fait le centre-ville est constitué d’un triangle de trois rues de 200 mètres chacune. Nous en avons vite fait le tour (obligatoire car il y a en plus un sens unique de circulation !!) : comme cela, les boutiques seront plus rapidement écumées. Mais pour l’instant, la priorité va au choix d’un restaurant disposant de place : le tourisme a beau être développé dans le pays, ici il y a quelques tables mais elles ne sont pas immenses. Evidemment, nous tombons sur une adresse peu fréquentée où toute la carte n’est pas disponible : nous arrivons tout de même à manger !!

 

Toujours sous la pluie depuis deux jours, nous retournons profiter de lits bien moelleux à l’hôtel DeLucia Inn, principalement bâti en bois, où les couvertures sont pour la première fois les bienvenues.

 

 

Lundi 15 novembre, Monteverde

 

 

Malgré toutes nos incantations, prières, offrandes ou sacrifices, la météo n’est toujours pas avec nous. Nous nous réveillons avec les trombes d’eau. En fait, il pleuvra toute la journée, plus ou moins dru. L’éclaircie viendra à 17h au moment où le soleil se couche.

 

Malgré tout, nous nous rendons à l’activité de la matinée. Il s’agit d’un Skywalk. Le principe consiste à se promener dans la forêt primaire pour découvrir faune et flore. La parc alterne sentiers et pont suspendus au niveau de la canopée, jusqu’à 40 mètres au-dessus du sol. Malheureusement, la pluie battante ne me permet pas de voir quoi que ce soit. Certains apercevront singes et oiseaux. Nous finissons notre tour trempés jusqu’au os, et ce, malgré nos diverses protections. Nous comprenons mieux pourquoi on parle de forêt de nuages et de forêt tropicale humide (il tombe ici jusqu’à cinq mètres de pluie par an).

 

Sachez pour les amateurs de fun que le même site propose Sky Trek, un des plus grands canopy tours d’Amérique Centrale avec des câbles de plus de 700 mètres de long à presque 100 mètres de haut. Mais aujourd’hui, franchement, la météo ne m’engage pas à y aller. Il y aura tout de même trois fous pour tenter l’aventure !! Et surtout Paul qui en est revenu ravi. Nous avions prévu de partir nous balader dans la forêt primaire de Santa Helena avec un guide dans l’espoir d’apercevoir la faune costaricienne, mais la pluie tenace a eu raison de nous et fait tomber ce projet à l’eau. Nous optons donc pour le retour au « centre-ville ».

 

Pour nous consoler de l’absence de grosses bêtes, nous choisissons d’aller voir le « Ranario Garden ». Il s’agit d’un « musée » de la grenouille. Dans une dizaine de vivariums sont regroupées les principales espèces qu’il est possible de rencontrer au Costa Rica. L’aide du guide n’est pas négligeable pour en dénicher certaines, surtout les toutes petites  et celles qui se camouflent sur ou sous les feuilles. De plus, il donne des tas de détails sur leur mode de vie, leur comportement, etc … Le seul hic réside dans le fait que le commentaire est en anglais, mais toujours de manière sympathique. Les plus jolies sont sans hésitation les plus colorées (accessoirement, les plus dangereuses). En particulier, nous avons pu observer la « red blue jean » : une grenouille d’environ deux centimètres, rouge vif, avec les pattes bleues. On la retrouve partout dans les boutiques : sur des t-shirts, sous forme de magnet, … Dommage que les vitres ne soient pas parfaitement propres et sèches, cela ne facilite pas les prises de vue. A la sortie, vous pourrez laisser libre cours à vos envies grenouillesques dans la petite boutique : grenouilles sous toutes les formes imaginables ! Nous apprenons avec plaisir que nous pouvons revenir plus tard avec le même billet. Aux dires du guide, le meilleur moment de visite serait aux alentours de 18H ; c’est à ce moment là qu’elles sont toutes réveillées et qu’elles chantent.

 

Cette étape animalière nous a bien creusé et il est temps de trouver une table. A midi, il est beaucoup plus simple de trouver une table dans le restaurant de son choix. Nous optons pour le Morpho, du nom du papillon bleu  emblématique du pays. Nous y mangeons très bien, nous y sommes accueillis et servis par des gens souriants et sympathiques. La suite de la journée est consacrée aux boutiques. Il faut tout de même penser à quelques présents. Mais le tour est vite fait compte tenu de la ville. Il est alors temps de retourner à l’hôtel. Dommage pour la ferme aux papillons qui ferme trop tôt (16h) : nous nous replions sur les bagages qu’il faut refaire avant de partir. Après un dernier petit rhum, façon ti, punch, nous partons prendre notre dernier repas à Monteverde, de manière peu locale, dans une pizzeria toute proche. Voilà c’est presque fini.

 

La dernière nuit en Amérique Centrale est arrivée.

 

 

Mardi 16 novembre, Monteverde

 

 

Voici l’aube d’une dernière et longue journée. Après un réveil plutôt matinal et un petit déjeuner promptement avalé, nous embarquons dans le bus direction San José, la capitale du Costa Rica. Là encore les premiers kilomètres pour quitter Monteverde sont très longs à parcourir, à la différence que la pluie cesse rapidement. Ceci nous permet même d’avoir un sympathique point de vue sur le Pacifique et la péninsule de Nicoya.

 

Après 4 heures de route, nous « jetons «  Garance » et Bertrand à l’aéroport avant de rejoindre le centre-ville. Que de bruit, de pollution et surtout d’embouteillages. Ces trois semaines nous avaient fait oublié ces mauvais côtés des grandes villes ! Nous voilà libres pendant sept bonnes heures.

 

Pour commencer à meubler le temps, nous décidons de visiter le musée du Jade, la pierre sacrée dans cette région. Pour info, l’endroit n’est pas évident à trouver, même avec un plan, dans la mesure où il est situé au onzième étage d’une tour sans trop d’indications ! Il faut chercher l’Instituto Nacional de Seguros (INS) sur le « Parque Espana ». On peut y admirer de très jolis artefacts en jade mais aussi de nombreuses céramiques et divers objets de l’époque indienne. Malheureusement, aucune photo n’est possible.

 

Après cet intermède culturel, le cri du porte-monnaie retentit à nouveau. Quoi de mieux alors que de faire un tour au marché artisanal. Il n’est pas bien grand : seulement une allée de la longueur d’un bloc. Mais on y retrouve un concentré de l’artisanat du pays pour des prix plutôt corrects. Il se trouve à l’est de l’Avenida Central. Dans le même quartier, je vous conseille le restaurant chinois installé en face du marché. La présence nombreuse et unique de clients asiatiques nous donnent confiance : effectivement, la nourriture est excellente. Je me rappelle encore de ces calmars à la sauce au gingembre. Hmmm !!

 

Un second marché peut aussi intéresser le touriste. Celui-ci se situe à l’autre bout de l’avenue centrale qui est piétonnière dans ce secteur, permettant de faire tranquillement les boutiques, du moins quand il ne pleut pas. Il est plus destiné aux autochtones : on y trouve toutes sortes de denrées ou produits courants mais aussi quelques babioles. Un petit tour s’impose, surtout qu’on peut aussi y manger pour trois fois rien. Le seul souci est qu’il est tout petit, étriqué, bien loin des marchés qu’il est possible de voir au Guatemala ou au Nicaragua. A part ces quelques endroits, la ville de San José ne présente que peu d’intérêt avec son bruit et sa circulation.

 

Cherchez donc les terrasses de cafés, pour tuer le temps avant de rejoindre l’aéroport.

 

Dernière taxation du séjour : il faut s’affranchir de 26$ avant de quitter le pays. Heureusement que l’entrée était gratuite. Quant à l’aéroport, il n’est pas bien grand et donc peu de boutiques pour dépenser les colones qui peuvent traîner au fond des poches. Dommage que les prix soient tous indiqués en dollars, il faut faire tout un calcul de conversion pour vérifier qu’il reste assez !!

 

Enfin, nous embarquons dans l’A340 d’Iberia qui nous ramène en Europe. Je suis très chanceux car une fois de plus, ej récupère un hublot, sans l’avoir demandé, et deux sièges pour moi seul : le pied ! Merci ma sœur d’avoir rejoint vos sœurs nonnes. Un voyage qui se passe sans encombre et surtout beaucoup plus calmement que l’aller, qui plus est, avec un équipage souriant. Mais les défauts de la compagnie espagnole ressortent à Madrid, ils se sont trompés en éditant les cartes d’embarquement. Résultat, ils finissent par demander aux passagers de s’asseoir là où ils veulent. Le début d’une belle pagaille qui nous mettra en retard. Il était temps que nous rejoignons Paris Orly en début de soirée.

 

 

Voilà qui un point final à cette virée en Amérique Centrale.

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