Agadir rien à dire!
Août 2002
Je l’avoue. Je ne suis pas l’inventeur de ce titre. Ce sont les marocains eux-mêmes qui utilisent cette expression. Je vous avais donc laissés à Taroudannt, sur la place des taxis. Après environ une heure de trajet, le taxi vous dépose un peu à l’écart du centre ville ; il vous sera sûrement nécessaire d’emprunter un petit taxi dont il est préférable de se méfier (négociez avant ou exigez le compteur).
Agadir est la capitale du Sous, et, accessoirement, le port de premier port de pêche marocain. Mais ce n’est pas lui qui fait la fierté de la ville, c’est sa plage de sable fin de plus de six kilomètres, arrosée de soleil pendant trois cent jours par an. Qui dit mieux ? Malgré tout, l’histoire de cette ville fut mouvementée.
Cette modeste bourgade de pêcheurs fut longtemps l’enjeu de luttes rivales entre tribus, voir même entre puissances étrangères. En 1513, ce sont les Portugais qui s’y installent avant d’en être chassés en 1541 par la guerre sainte menée par les princes saadiens. Deux siècles plus tard, les Alaouites s’emparent de la ville : pour punir les habitants, rebelles à leur autorité, ils ferment le port et transfèrent toutes les activités maritimes à Essaouira. Ce n’est qu’en 1911 que la ville connaît à nouveau des luttes de pouvoir : l’empereur de Prusse convoite la ville mais les français s’y opposent avant de s’y installer. Ils en feront même une base de l’Aéropostale où Saint-Exupéry et Mermoz firent escale avant de traverser l’océan. Puis viendra, enfin, l’indépendance. Mais un drame guette cette ville prospère et jolie. Le 29 février 1960, alors qu’elle dormait à poings fermés, peu avant minuit, un violent séisme engloutit la ville, faisant 15000 victimes.
Résultat, Agadir est devenue une ville moderne, bétonnée, sans plus de charme que nos cités balnéaires. Hormis la présence de minarets, quasiment rien ne diffère d’une ville de bord de mer française. Elle est aussi très touristique : encore une fois, il est plus facile de croiser un européen (dont de nombreux scandinaves et allemands) qu’un Gadiri (habitant d’Agadir). il n’y a rien de particulier à voir et à faire hormis profiter de l’immense plage.
Selon votre humeur, votre « envie » d’être importuné(e), votre besoin d’ombre, vous pouvez choisir entre la plage publique et les nombreuses plages privées. Surtout que ces dernières sont vraiment très abordables (seulement 20 Dh, soit 2 €, pour un bain de soleil et un parasol pour la journée). Essayez de trouver de tels tarifs en France et vous m’appelez!! D’autant que le soleil est tout de même très présent , et qu’un peu d’ombre est indispensable pour éviter de douloureux coups de soleil. Il y a par contre une grosse différence avec nos plages. Celle d’Agadir (comme toutes les autres au Maroc, je suppose) sont principalement fréquentées par des marocains, et les quelques marocaines qui sont là sont complètement couvertes et ne se baignent pas.
En ce qui concerne l’hébergement, l’hôtel Najem me paraît être une bonne adresse. Il est situé dans le quartier de Talborjt, ni trop près, ni trop loin de la plage. Idéal pour être au calme sans s’en embêter pour aller se baigner. Les chambres sont simples mais très propres ; les salles d’eau, sur le palier, sont elles aussi tout à fait correctes. Malgré tout le patron est très tatillon en ce qui concerne les papiers d’identité. il a eu énormément de mal à accepter qu’une carte d’identité suffisait dans certains cas ; ça faisait tout de même une dizaine de jours que nous étions au Maroc!!! Il a exigé un passeport, que nous n’avions pas, pendant de longues minutes. Il a même vérifié auprès de la police que nous étions en règle. Après il a été charmant ! Mais ceci n’est qu’une péripétie, énervante sur le coup, mais sans conséquence.
Pour la partie restauration, je n’ai qu’une adresse à vous présenter. C’est la seule que nous ayons essayée tellement les prix, l’accueil et la qualité étaient intéressants. De plus, ce restaurant, Les Arcades, est situé tout près de l’hôtel Najem. Bien pratique pour aller prendre le petit déjeuner le matin. A leur carte, vous trouverez à la fois des plats typiques et des plats classiques (pâtes,... ). Pour le petit déj’, il y a aussi le Yacout, tout près lui aussi, qui propose d’énormes petits déjeuners, de nombreux pains et pâtisseries orientales et occidentales.
Pour quitter la ville, vous avez, là encore, l’option bus. La « gare routière », ou plus exactement le rassemblement des bureaux des différentes compagnies, est située dans le quartier de Talborjt, non loin de l’hôtel. pour nous rendre à Essaouira, nous avons réessayé, contraints et forcés, une compagnie régionale. En effet, la CTM, jusqu’à là irréprochable, est incapable de vous vendre des billets à l’avance sur cette liaison. Vous découvrez au moment où le bus arrive si il y a des places : vachement prévisible ! ! Pour en revenir à ce fameux bus, la règle semblait être le maximum de personnes à bord : trois personnes par banquette, des gens assis partout dans l’allée et sur les marches. Ils s’arrêtent même en cours de route pour acheter, si nécessaire, des caisses pour faire asseoir les passagers!!
Un vrai folklore!! Encore pire que sur la liaison Marrakech - Ouarzazate!!! Bientôt la fin du voyage à Essaouira.