Amorgos la sauvage paradisiaque
Septembre 2001
Troisième étape de mon périple, Amorgos, la plus à l’ouest des Cyclades, et accessoirement l’île du film culte, Le Grand Bleu. Cette île mérite vraiment les 5 heures de ferry depuis Naxos ! Telle un long serpent tortueux, elle s’étire tout en longueur au milieu de l’eau, d’est en ouest, avec un montagne tout le long. Elle est restée très sauvage et n’est pas encore dénaturée par le tourisme de masse. Malgré tout, cette île dispose de deux ports à chaque bout de l’île. Ceci s’explique par le fait que la route goudronnée traversant l’île n’existe que depuis quelques années !
J’ai choisi de commencer mon séjour à Aegiali, le port situé à l’est. Celui-ci est situé au fond d’une baie entourée de « montagnes » parsemées de petits villages traditionnels. C’est aussi l’endroit le plus calme de l’île. A cette période de l’année, pas de souci pour vous loger : il y a plus de loueurs que de personnes débarquant du ferry ! Le village d’Aegiali n’a rien de particulièrement traditionnel si ce n’est sa couleur blanche. Dans le port sont amarrés plusieurs petits bateaux de pêche. N’hésitez pas aller sur la place du village, le soir ! Tous les habitants du village s’y retrouvent pour discuter ou jouer au backgammon ; les enfants s’amusent et crient : on respire le plaisir et la joie de vivre. Et si vous vous installez sur la plage située au fond de la baie, vous pourrez voir de nombreuses étoiles : eh oui, il n’y a pas beaucoup de pollution lumineuse à Amorgos. Si vous voulez vous reposer au calme, c’est l’endroit idéal !
De nombreuses promenades et randonnées sont proposées au départ d’Aegiali. N’hésitez pas à acheter le plan de l’île (seulement 1000 Dr, mais surtout il comporte les chemins de randonnée ainsi que de nombreuse photos !). La principale randonnée que j’ai faite permet de faire le tour de la baie permet de faire le tour de la baie. Au passage, on traverse de magnifiques petits villages traditionnels tels que Tholaria et Langada. Tholaria présente la particularité d’avoir ces rues décorées par des motifs peints à la chaux par les femmes (poissons, fleurs, …). Dans la montagne, vous découvrirez la magnifique église d’Epanochoriani, un endroit idéal pour pique niquer. Ce petit tour de 3-4 h permet de voir la baie sous un autre angle et surtout, de découvrir les couleurs fabuleuses de l’eau !
Une seconde randonnée à faire, plus longue celle-là, entre Aegiali et Chora, la capitale. Pour ma part, je n’en ai fait que la moitié, Chora étant au programme des jours suivants ! Elle permet de cheminer sur les crêtes, dévoilant de nombreux pâturages pour les chèvres ainsi que de nombreuses citernes destinés à récupérer l’eau de pluie (ça arrive …… rarement !). On comprend mieux pourquoi l’eau est si précieuse ici. Cette rando permet aussi de découvrir le rivage sud de l’île qui n’est pas du tout urbanisé et qui présente des falaises beaucoup plus abruptes. C’est aussi l’occasion de rencontrer de nombreux ânes, soit dans les pâturages, soit avec leur muletier. Ces animaux sont vraiment indispensables pour transporter les charges jusqu’au sommet des villages ou même dans la montagne. Et puis, il est quand même pus original d’être réveillé le matin, à la fois par le chant du coq et par les ânes !!
Un service de bus relie les deux ports (environ 7-8 liaisons par jour en septembre)et permet de se rendre au port de Katapola, juste en dessous de Chora. Et en plus, c’est folklorique : le chauffeur s’arrête dès qu’il voit une connaissance sur le bord de la route. La première chose qui surprend, c’est que ce port ressemble à l’autre, au fond d’une baie avec des villages autour. Seul différence, mais de taille, il y a beaucoup plus de commerces, et donc beaucoup moins de calme. Il est tout aussi facile de s’y loger. Le port ne présente pas d’attrait particulier. Par contre, d’un coup d’autobus, vous pouvez vous rendre à Chora. Cette ville est restée très authentique. Elle possède encore cinq moulins, comme des vigies surveillant l’horizon. Il n’y a personne dans les rues, sauf les chats bien sûr ( !!),mais vous verrez de nombreuses petites églises, mais aussi de magnifiques fleurs.
De Chora, n’oubliez d’aller voir LA curiosité de l’île. Et on dit merci Monsieur Luc Besson. Je veux parler du monastère de la Chozoviotissa qui apparaît plusieurs fois dans le film Le Grand Bleu. Ce monastère tout blanc est perché dans le creux d’une falaise comme suspendu entre l’azur du ciel et le turquoise de la mer. Un petit chemin sinueux à flanc de montagne vous permet d’y accéder à pied. Mais attention, pour y pénétrer tenue respectueuse de rigueur : pantalon pour les hommes et robe pour les femmes. N’ayez pas peur : à l’entrée, ils prêtent des tenues pour y pénétrer. Par contre, je suis resté sur ma faim. On ne voit qu’une infime partie du monastère, des moines y résidant toujours. Cependant, vous serez très bien reçu par les popes : délicieux loukoum, un verre de liqueur et un grand verre d’eau fraîche. Juste en dessous, on peut apercevoir la plage d’Haghia Anna, une sublime crique turquoise dans un décor de falaises.
Pour terminer le tour de l’île, j’ai enfourcher à nouveau un scooter. La pointe occidentale de l’île est pour ainsi dire boudée par les bus (un le matin, un le soir). Sur cette monture pétaradante, on parcourt des routes sinueuses présentant à chaque virage une surprise (petit village quasi abandonné, « micro église »). Et pour terminer, plus de bitume, mais une piste parsemée de cailloux. On croise alors des troupeaux de chèvres. L’avant dernière crique, Ormos Liveros, abrite l’épave de l’Olympia ; peut être l’épave du Grand Bleu ( ?!?). Et tout au bout, on est récompensé en arrivant sur une petite plage de sable fin, à l’abri du vent. Ca vaut vraiment la peine de faire du tout terrain ! Vous pourrez même manger sur place : il y a un petit snack installé dans ce bout du monde !
Qu’il est dur de quitter cette magnifique île, mais l’expédition se poursuit !
Place maintenant aux infos « matérielles » !
Côté logement, nous avons trouvé deux pensions très sympas. A Aegiali, Pelagos Hotel : c’est tout neuf, à seulement 100 m de la plage. Les chambres sont vastes et très propres. Qui plus est, la terrasse offre une très belle vue sur la baie. Tout ça pour seulement 7000 Dr (soit 140Frs la nuit, un peu plus de 21 euros), les gens intéressés pourront même y prendre leur petit déjeuner.
A Katapola, pas d’hésitation, suivez les conseils du guide du Routard et optez pour Titika, à l’écart du bruit du port. Les chambres sont assez petites mais très bien équipées (frigo, bouilloire électrique, sèche cheveux, diffuseur anti-moustique). Chaque chambre dispose, en terrasse, d’une table avec deux chaises et le petit jardin est très agréable avec sa balancelle sous la treille, juste à côté du jardin potager ! Ce petit bonheur ne vous coûtera que 6000 Dr, en négociant un peu ! Effet Routard ou pas( ??), il n’y a quasiment que des français dans cette pension.
Si vous voulez revoir le Grand Bleu, une seule adresse : le café Le Grand Bleu, qui diffuse le film tous les soirs à 20 h 30 en terrasse.
A Aegiali, vous pourrez vous rendre à Aegialis Tours, un bureau d’information et accessoirement le seul moyen de retirer de l’argent à Aegiali. Ce bureau est tenu par un francophone. Par contre méfiance, ne lui faites pas trop confiance si ils vous proposent un bon plan pour voir un mariage traditionnel ou de la musique traditionnelle : on l’a écouté mais on attend encore de voir le mariage et d’entendre les violons grecs !! Cependant il est sérieux dans ses services ! A vous de voir !
Vous voilà parés pour partir ! Si je devais ne retenir qu’une île de mon périple, ça serait celle-là. Amateurs de plages de sables, évitez-là ! c’est aussi l’île où l’on croise le plus de français !
La suite du périple au prochain épisode.