Destination Charentes
Mai 2002
Là bas, on parle plutôt d’Aunis et de Saintonge que de Charentes. A part peut être quand il s’agit de pineau !! La Saintonge, comme son nom l’indique, est la région située entre Saintes et Oléron. L’Aunis, quant à elle, est la région de La Rochelle, plus au nord. Ce coin de France propose de nombreuses choses à faire et à voir.
L’île d’Oléron constitue un lieu de villégiature bien sympa pour la découvrir. Bien sûr, ceci est valable hors des vacances scolaires. Sinon, vous retrouvez l’enfer des grandes villes : non merci !! En effet, l’île d’Oléron, bien qu’assez étendue, comporte une seule vraie grande route qui la traverse de bout en bout. Autant dire que dès qu’il y a un peu de monde, c’est bouchons assurés. C’est d’ailleurs pour cela que le vélo y tient une place très importante : de nombreuses pistes cyclables permettent d’explorer la totalité de l’île ; il ne vous est pas nécessaire de venir avec votre propre vélo ; de nombreux loueurs vous attendent à bras ouverts. Tous les villages ou presque ont des noms originaux : Dolus, La Cotinière, Boyardville, Grand Village, Saint Trojan, Domino, …et j’en oublie. De nombreux terrains de camping sont là pour vous accueillir.
Que voir sur l’île ?
A l’extrémité de l’île, un petit phare noir et blanc à la pointe de Chassiron offre un point de vue sur l’océan. A droite, on aperçoit l’île de Ré. Et bien heureusement, pour l’instant, cet endroit n’a pas été bâti hormis quelques commerces autour du phare. En redescendant sur la côte nord, on traverse quelques bassins ostréicoles du côté de Sauzelle avant d’arriver à Boyardville. Ce village doit son nom au fait qu’il a hébergé les ouvriers qui participèrent à la construction du fameux fort du même nom. C’est d’ailleurs de là que partent les bateaux desservant l’île d’Aix (mais j’y reviendrais plus tard). La dernière étape, côté nord, sera le Château d’Oléron. C’est là que Vauban avait installé une citadelle, très bien conservée, qui participait à la défense du Pertuis d’Antioche, et surtout, de Rochefort. Côté sud, c’est surtout le coin des baigneurs : il y a des plages quasiment tout le long. Il y a tout de même La Cotinière, le port de pêche de l’île, un petit village très agréable et très vivant.
Oléron est bien agréable pour se reposer, pédaler, promener, ... mais le tour en est vite fait et l’envie de voir autre chose vient vite. Et on a l’embarras du choix.
De l’autre côté du pont on aperçoit encore une construction militaire : le fort Louvois. Attention, il n’est accessible qu’à marée basse. C’est à ce moment qu’on aperçoit l’étendue des parcs à huîtres tout autour du pont. Les huîtres, une des deux richesses du coin avec le tourisme, ont fait la renommée de Marennes. D’ailleurs, empruntez la route le long du chenal de la Cayenne. On peut y voir de nombreuses baraques d’ostréiculteurs (certaines traditionnelles, d’autres plus récentes) ainsi que les pinasses amarrées devant.
Pour traverser la Seudre, il vous faudra emprunter un nouveau grand pont : là aussi, il permet d’apercevoir les parcs de Marennes. Le meilleur moyen de rejoindre Royan est de passer par les bords de Gironde. Alors direction la pointe de la Coubre (l’extrémité nord de la Gironde), on traverse ensuite La Palmyre et son zoo très sympa ; Saint Palays sur Mer, Vaux sur Mer avant d’atteindre Royan. Franchement, la ville n’a aucun attrait : ça serait même plutôt le contraire ! En fait, Royan est le point de départ d’une croisière vers le phare de Cordouan. C’est ce fameux phare construit au milieu de la Gironde, un des plus beaux de France. Arrivé sur site, vous commencez par sauter dans un zodiac qui vous mène jusqu’au banc de sable à 200 mètres du phare. Attention, vous débarquez dans l’eau : alors prévoyez une tenue adéquate. Ensuite, quelques pas dans le sable, puis l’allée pavée qui vous mènera jusqu’au phare. Là, vous êtes accueillis par les deux gardiens et leur chien. Vous avez environ une heure pour visiter ce petit château au milieu des flots. Pour le retour, c’est chemin inverse : et gare aux retardataires, le bateau ne peut pas se permettre de rater la marée.
Faisons maintenant route au nord d’Oléron. Sur la route de Rochefort, il existe un petit village que vous ne pouvez pas éviter. Mais pour cela, pas question d’emprunter la nationale. Non, non, préférez lui la petite départementale qui serpente au milieu des anciens marais. Là, vous découvrirez Brouage, un village citadelle construit par Vauban. C’est là que les soldats étaient casernés avant d’embarquer sur les navires du roi. Cette ville a été parfaitement conservée et bénéficie de restaurations régulières qui lui gardent son charme d’antan. Continuez votre progression jusqu’à Rochefort, l’ancien arsenal royal posé sur les berges de la Charente. De cet arsenal, il ne reste que la Corderie Royale, un immense bâtiment tout en long où étaient fabriqués les cordages pour les navires de la Royale. De grands jardins vous permettent de flâner le long de la Charente. Si l’envie vous en dit, pendant encore quelques années, vous pouvez assister, dans une des formes de radoub, à la reconstruction de l’Hermione, la frégate qui avait emmené Lafayette jusqu’aux Etats-Unis. Mais attention, l’entrée est payante. Le reste de la ville est, à mes yeux, sans grand intérêt.
Prochaine étape, la ville de La Rochelle. Le plus grand port de plaisance français. Mais aussi une vieille ville et son port très agréable. L’entrée du port est encadrée par deux tours massives entre lesquelles était tendue une chaîne pour fermer l’accès du port (d’où le nom de Tour de la Chaîne). Mais vous n’avez pas fini d’être surpris : le centre de la vieille ville avec toutes ses rues piétonnières est très accueillant bien que très fréquenté par les touristes. Il est par contre difficile de se garer en ville, autant qu’il est difficile de trouver une place pour son bateau dans le port des Minimes.
En parlant de bateau, je repense à une excursion très sympa. Vous vous souvenez, je vous ai dit que je vous reparlerai de Boyardville. En effet, au départ de ce village, un service de navettes maritimes vous permet de découvrir le pertuis. Vous avez le choix entre trois trajets : tour du fort Boyard, île d’Aix et le fort, La Rochelle. J’ai, pour ma part, effectué le second. Dans la forêt de pins, non loin du guichet de la compagnie, un petit train vous emmène jusqu’à l’embarcadère. Rassurez vous, la distance n’est que de 500 mètres, c’est surtout pour le folklore et rien ne vous empêche d’y aller à pied. Le bateau commence par vous faire découvrir Fort Boyard en le contournant de près. Il fait même une pause le temps de vous faire écouter la bande sonore qui présente l’histoire du fort. La « croisière » se poursuit ensuite vers l’île d’Aix, la dernière terre foulée par Napoléon avant de partir vers Saint Hélène. De loin, on découvre une petite île toute plate dont l’extrémité sud est surmontée par un fort bâti, je vous le donne en mille, par Vauban. On peut d’ailleurs en faire le tour sur les remparts, l’intérieur du fort étant occupé par un village de vacances Maeva. Après avoir débarqué, vous devez faire le choix de votre façon de vous déplacer. En effet, tout véhicule à moteur est interdit sur l’île : vous avez le choix entre la marche à pied et le vélo, loué sur place. Après avoir franchi la porte dans les remparts, vous découvrez le bourg précédé d’une grande place d’armes. Dans le village, il y a bien évidemment un musée dédié à Napoléon, c’est la maison la plus haute de l’île. A la sortie du bourg vous pouvez découvrir des petites villas dans la nature et profiter du calme de cet île non motorisée. Un vrai régal, surtout lorsqu’on se ballade dans la forêt au nord de l’île. Rassurez vous, le tour de l’île n’est pas très long, environ trois kilomètres, me semble-t-il.
Voilà un petit aperçu des possibilités de découvertes dans cette belle région. Dommage que la météo n’aie pas été au rendez-vous quand je m’y suis rendu !!
