Du haut de ces murs 20 siècles vous contemplent

Publié le par Jérôme Voyageur

 3 Novembre 2007, Rome

Après Saint-Clément et quelques édifices aperçus ici et là de par et d'autre du chemin, la ballade dans Rome poursuit par une nouvelle visite antique. Il faut dire que la ville est si riche de ce point de vue qu'il est aisé de trouver de nouvelles choses sans avoir l'impression de déjà vu. D'autre part en alternant religion et histoire, on évite de se lasser trop vite. C'est ainsi que mes pas m'ont guidé vers les Thermes de Caracalla. Ce ne sont certes pas les seuls encore debout en ville mais tant le cadre que les vestiges invitent à la découverte.

En abordant les thermes par le sud, en venant du quartier du Colisée, via l'église ronde de Santo Stefano Rotondo et le parc de la villa Celimontana, on passe non loin du départ de la Via Appia Antica, une ancienne voie romaine semée de tombeaux patriciens, l'occasion d'une prochaine visite romaine. On aborde donc le site à l'opposé de l'entrée. Cela permet d'apercevoir de hauts et longs murs encore debout, présageant d'un site imposant. Néanmoins, l'apparence donne bien plus l'impression de ruines qu'aux abords des thermes de Dioclétien, situés eux à proximité de la gare de Termini.

Une fois encore, il faut affronter une file d'attente pour y pénétrer, signe d'un endroit digne d'intérêt. Heureusement, le soleil est de la partie ce qui permet de patienter plus sereinement. Après avoir versé la dîme minimale de 6 euros (et plus si vous optez pour un audio-guide qui vous permettra d'obtenir en sus un petit plan), vous pouvez déambuler dans ce qui se révèle rapidement être un havre de verdure et de quiétude, offrant même une ombre bienvenue avec ce surprenant soleil de novembre.

Les allées mènent rapidement le visiteur au cœur de l'édifice. De hauts murs semblent l'écraser. Ces pans de murs et autres piliers laissent en partie imaginer l'ampleur que pouvait avoir cet ensemble thermal. Ici et là quelques mosaïques, qu'elles soient colorées au sol ou noires et blanches, issues de fragments de frises, donnent une idée de la décoration de l'époque. Le premier vaste espace qu'on traverse était à l'époque un gymnase. Il en existait ainsi un à chaque extrémité de l'édifice. On distingue encore le début de la voûte qui devait couvrir ces deux pièces. Mais désormais, c'est un ciel bleu et pur qui sert de toit.

En progressant, on parvient à ce qui constituait le cœur de l'espace thermal, à savoir les différents bassins. La visite nous fait traverser le frigidarium, le bain d'eau froide qui terminait la séance. Sur la gauche il faut imaginer la présence du piscine qu'on appelait natatio ; évidemment, il faut beaucoup d'imagination pour cela : point de trou dans le sol comme on pourrait le penser. Sur la droite, là où il ne persiste que deux immenses et massifs piliers se trouvaient le tepidarium, bain d'eau tiède qui venait en milieu de séance, et juste derrière le caldarium, ou bain d'eau chaude qui commençait la séance. Le parcours conduit le visiteur jusqu'au second gymnase où on peut voit de nouveau des pavements mosaïques et quelques bribes de frises décoratives encore fixées aux murs. C'est aussi là qu'ont été regroupé la plupart des mosaïques murales récupérées.

Il faut rebrousser chemin pour ressortir de ces hauts murs. La visite peut se poursuivre dans les jardins de même que pratiquaient les usagers romains des thermes. On peut ainsi profiter tout à loisir des pelouses ou de l'accueillante ombre proposée par les vieux pins plantés ici et là. Certains visiteurs s'installent même là pour pique-niquer dans cet endroit champêtre et reposant. En longeant l'enceinte, on distingue quelques restes de constructions antiques. Un guide touristique est indispensable pour deviner la présence ici d'un stade, là de bibliothèques ou encore de salles de conférence.

Terminés en 217 sous le règne de l'empereur Caracalla, cet ensemble atteint à son apogée la surface de 11 hectares, sur laquelle 1600 baigneurs pouvaient être accueillis en même temps. Son fonctionnement dura jusqu'au 6ème siècle et le sac par les Goths des aqueducs qui amenaient l'indispensable eau. Aujourd'hui, il ne reste visible qu'une partie des murs ; la totalité de l'enceinte à portiques a disparu. A l'époque antique, toute la population fréquentait ce lieu d'hygiène, de sport et de culture, qu'elle soit riche ou pauvre. Les visites étaient quotidiennes, l'après-midi à en croire les dires des historiens.

Pour de tels endroits les reconstitutions, même sur le papier, sont les bienvenues pour se rendre compte un minimum de ce que pouvait être l'édifice au temps de sa splendeur.

En revenant vers le centre de la ville, vous passerez immanquablement devant la FAO, une des entités onusiennes, avant de rejoindre le Cirque Maxime. Une vraie déception car il n'en reste qu'une vaste étendue herbeuse en forme de cuvette qui par endroits fait même penser à un terrain vague. Pas la moindre trace de vestige. Par contre les enfants semblent s'y amuser follement.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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