Encore une belle vallée à découvrir !

Août 2002

Je vous ai abandonné, dans mon billet précédent, au cœur des gorges du Dadès. Vous devez donc rebrousser chemin jusqu’à Boulmane du Dadès avant de reprendre la grande route en direction de Tineghir (prononcez « tinerhir).

Cette ville ne semble présenter aucun attrait par elle-même. Par contre, elle est très réputée pour sa palmeraie. Dès qu’on monte sur les hauteurs autour de la ville, le panorama devient superbe. On découvre alors ce long ruban vert serpentant au creux des montagnes ocres. Vous serez aussi surpris par ce voile de brume qui surplombe la ville de temps en temps. Eh oui, même ici, tout près du désert, on peut rencontrer de la brume. Les nuits sont fraîches en hiver alors que l’été, les températures sont très élevées, poussant les habitants à dormir à « l’hôtel mille étoiles » (je veux parler, bien évidemment, de la terrasse des habitations).

Si l’envie vous en dit, vous pouvez vous promener à pied dans la palmeraie. C’est l’occasion de découvrir tout un petit monde qui s’active dans les vergers. La palmeraie est irriguée grâce à l’oued Todgha (prononcez « todra »). Elle est magnifique, formant cette tache verte, comme un tapis posé à l’entrée du désert. Attention tout de même, cet endroit est un vrai labyrinthe où il est très facile de se perdre : essayez de trouver un guide pour découvrir ce jardin d’eden.

En reprenant la route vers les gorges de Todgha, vous allez surplomber la palmeraie. Vous aurez de nombreux points de vues permettant de réaliser de superbes photos. Attention à la grande plate-forme où sont stationnés dromadaires et gamins, ils risquent de vous réclamer la pièce pour prendre des photos, alors que les belvédères gratuits sont nombreux. Reprenons la route le long de l’oued pour découvrir les gorges. Certains disent que ce sont les plus belles du sud marocain. Ca se discute. En tout cas, les cinéastes ont fait leur choix puisque des scènes de Lawrence d’Arabie, de La Poudre d’escampette et de Cent Mille Dollars au Soleil y ont été tournées.

Si la palmeraie est aussi belle, c’est dû au fait que l’eau coule toute l’année dans les gorges, ce qui peut aussi expliquer que les marocains y viennent nombreux pour prendre le frais, voir même laver leur véhicule directement dans l’oued. En effet, on arrive à circuler jusque dans les gorges : c’est plus pratique en 4*4 mais tous les véhicules y passent, faisant fi du passage à gué dès l’entrée des gorges. En parlant d’entrée, si le gardien est là, vous devrez payer l’accès (seulement 5 Dh) : si ça peut vous rassurer, durant les quelques heures où nous y sommes restés, nous n’avons pas vu sa trace !!

La chose qui surprend quand on arrive à l’entrée des gorges est leur étroitesse. En effet, les deux parois de la falaise atteignent une hauteur impressionnante, faisant du coin un véritable paradis pour les fans d’escalade. Il faut lever la tête pour apercevoir une bande étroite de ciel bleu. Mais rassurez vous, le coin n’est pas sombre pour autant, il est juste ombragé ce qui est bien agréable. Les berges de l’oued deviennent alors un agréable terrain de pique-nique, d’ailleurs très prisé par les marocains en vacances dans la région. L’oued sert tout à la fois de source, de piscine, de réfrigérateur et malheureusement aussi de « baignoire à automobiles ».

Au bout de 500 mètres, après avoir passé les deux hôtels nichés au creux de la falaise, le canyon s’élargit tout en proposant un paysage toujours aussi superbe. A vous de choisir le programme de la suite : ballade à pied pou découvrir plus avant les gorges, ou alors farniente sur les rives en profitant d’un bon pique-nique. A vous de choisir.

Sachez qu’il existe un marchand de tapis dans le dernier village avant Tineghir. Il est difficile à trouver puisqu’il n’y a pas de pancarte. C’est notre guide qui nous y a déposé. On a sacrifié à la tradition du déballage des tapis berbères et j’avoue qu’il y avait de magnifiques pièces. Et qui plus est, le vendeur était très ouvert au marchandage. Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous en dire plus. La seule chose que je sais, c’est qu’il est installé dans une immense casbah : c’est aussi l’occasion de découvrir l’habitat traditionnel.

Voici la fin de l’excursion vers le Dadès et Todgha. Il est temps de retourner à Ouarzazate pour d’autres aventures.