Maroc, terre de dépaysement

Publié le par Jérôme Voyageur

Août 2002

 

On part souvent très loin pour se dépayser et voir autre chose. Mais on oublie que tout cela peut se trouver tout près. Enfin, à quelques heures de la France. Marrakech n’est qu’à trois heures de Paris, desservi par diverses compagnies et charters pour un prix relativement bas (au choix, Air France, Royal Air Maroc, Corsair, Fram, …). Et puis, le Maroc a l’immense avantage de la langue : et oui, pour nous, misérables français fâchés avec les langues étrangères, c’est un plaisir. J’avais même le sourire en voyant les britanniques obligés de s’exprimer en français hésitant (je peux bien avoir de petites satisfactions, non ?). Quasiment tous les marocains parlent le français, pas forcément très académique mais tout à fait compréhensible.

Dès l’atterrissage à Marrakech-Ménara, le choc débute ! Ca commence par la bouffée de chaleur lorsqu’on franchit la porte de l’avion (du moins en cette période de l’année où le thermomètre flirte aisément avec le 40°C à l’ombre !!). N’espérez pas la climatisation du couloir et de l’aérogare, il n’y en a pas ; ici, vous descendez directement sur la piste, direction le guichet de la douane. Attention, au Maroc, il faut montrer patte blanche. En plus de votre passeport ( ou de votre carte d’identité si vous disposez d’un bon d’échange d’un tour opérateur), vous devrez remplir une fiche d’entrée où vous devrez donner nombre de renseignements. Ne perdez surtout pas le numéro d’entrée que l’on vous donne, il vous sera demandé dans chaque hôtel où vous vous arrêterez. Sans oublier qu’on vous le redemandera à la sortie !

Voilà vous êtes au Maroc. Préparez vos yeux à une palette de couleurs incroyable. La plus flagrante, et aussi la plus présente, est le rouge des murs de pisé (de l’argile) allié à l’ocre des montagnes. Entre l’Atlas et Ouarzazate, celles-ci virent même au gris volcanique. Comme des tâches de peinture sur une toile, vous observerez les tâches de verdure que sont les oasis, les palmeraies et les oliveraies. Si vous levez les yeux, vous observerez un bleu azur quasi immaculé. Dans vos verres, ce sera le orange des délicieux jus d’oranges pressées ou le blanc du lait d’amande. N’oublions pas les multiples couleurs des nombreuses roses et hibiscus que l’on trouve très souvent dans les rues ou les quelques jardins entretenus (en particulier à Marrakech). Que dire aussi du brillant des cuivres et des théières dans tous les souks du pays. Et bien sûr le patchwork de couleurs des différents épices.

Et qui dit épices, dit parfums, odeurs. Là aussi, c’est un véritable plaisir pour les narines. Promenez-vous dans un souk et laissez tous vos sens en éveil : l’odeur du cuir des babouches, les odeurs de teintures, le doux parfum du bois de thuya, le son des outils dans chaque micro atelier qui travaillent bois, cuir, métal, … Attention, il n’y a pas que des sons et des parfums agréables. En effet, dans les villes, il y a pas mal de circulation. Certes, il n’y a pas autant de voitures que chez nous (vous verrez d’ailleurs beaucoup de Fiat Uno, la « gazelle du désert »). Mais, les véhicules marocains ne semblent pas avoir d’obligations de contrôle technique. Résultat, les autobus et les très nombreux taxis « enfument » allègrement les villes ; pollution bien maintenue en place pas une chaude météo. Malgré tout, vous verrez beaucoup de vélos et de mobylettes (sans casque, bien sûr !!). Ne soyez pas surpris si vous entendez de nombreux coups de klaxons : en effet, au Maroc, on vous klaxonne dès que vous êtes au bord d’une route ou d’une rue pour vous prévenir de ne pas traverser !! J’allais oublier le « doux » son du muezzin qui vous réveillera tôt le matin par son appel à la prière, puis qui rythmera toute votre journée, vous dispensant de l’usage de la montre !

Le Maroc est un terre de contrastes : différence de culture, différence de religion, très grande variété de paysages. Maroc à cheval sur deux mers (Océan Atlantique et mer Méditerranée), montagneux (le Toubkal s’élève à 4165m, plus au sommet d’Afrique du Nord), désertique (ergs sahariens), doté de belles plages, … Dommage qu’il n’y aie aucun respect de l’environnement : pas même pour les ordures que vous trouverez partout.

Laissons-là ces considérations « écologiques » pour revenir à des questions plus terre à terre. Vous avez atterri facilement : très bien ; mais désormais, il vous faut vous déplacer pour découvrir ce pays. Vous pouvez opter pour la location de voiture si votre bourse vous le permet. Cette solution a le mérite de vous rendre indépendant et autonome, mais impossible d’emprunter les pistes du Sud (pour cela, il vous faut louer un 4*4, encore plus onéreux). En contrepartie, il vous faudra être très méfiant : la conduite là-bas est très particulière ! L’autre option qui se présente à vous est d’employer les transports en commun. En ville, vous aurez à votre disposition les « petits » taxis : méfiance, négociez le prix avant ou exigez la mise en marche du compteur ; vous pourrez y embarquer jusqu’à trois personnes. Pour sortir des villes, vous disposez des « grands » taxis (très souvent de vieilles Mercedes). Dans ce cas, il faut aimer la promiscuité : vous risquez de vous retrouver entassé à six dans le véhicule. Normalement, leurs tarifs sont fixes et assez bas. Malheureusement, certains chauffeurs n’hésitent pas à augmenter exagérément le tarif pour les touristes ! Il y a ensuite les vrais transports en commun : le réseau ferré est, quant à lui, très limité ; deux lignes seulement relient Casablanca, Marrakech, Rabat et Fès. Reste alors les bus qui sillonnent l’ensemble du pays. La compagnie CTM qui dispose de ses propres gares routières à l’écart. C’est la plus chère mais les bus sont en bon état et vous n’êtes pas indisposés par les nombreux vendeurs ambulants et mendiants. De plus, le bus n’est pas « surchargé ». Supratours, une filiale de l’ONCF ( la SNCF marocaine), fournit le même niveau de prestations que la CTM mais sur beaucoup moins de dessertes. Enfin, il y a les compagnies régionales qu’on trouve dans les gares routières : et là, c’est l’aventure. Les bus sont antiques ; on y charge de tout sur le toit (même des cages à poules !!) ; on fait monter plus de passagers que de places réelles,… : un vrai folklore à voir au moins une fois !

Côté hôtellerie et restauration, pas de soucis. Grâce au Guide du Routard, vous trouverez des adresses très abordables et tout à fait valables. Vous serez très surpris par les tarifs : tout est beaucoup moins cher qu’en France (on y mangeait pour moins de 50 Dh soit 5€). A propos de spécialités culinaires, vos repas se composeront soit de tagines (nombreuses variétés proposées), soit de couscous, soit de kefta (viande hachée), soit de grillades. On vous proposera aussi des salades de crudités (appelée salade niçoise), mais gare aux risques de « tourista » (pour ma part, je n’ai pas eu de souci, mais il est recommandé de se méfier pour les nourritures non cuites !). Dans le même esprit, ne vous avisez de consommer de l’eau du robinet comme les marocains le font : pour les touristes, c’est eau minérale obligatoire (Sidi Ali, Sidi Harazen, Ciel, Oulmès (gazeuse), …) ou alors l’incontournable Coca-Cola. Pour un touriste, la vie y est moins chère. Mais tout se négocie au Maroc : aucun prix n’est définitif !! On essaiera de vous vendre toute sorte de choses dans la rue (rose, cigarettes à l’unité, sucettes, kleenex et j’en oublie …) On n’hésitera pas non plus à vous aborder pour vous demander la pièce : il faut s’y faire ! De même qu’il faut s’habituer à être interpellé par les vendeurs dans les souks. Chacun vous invite à rentrer « pour le plaisir des yeux » comme ils disent si souvent !!

Voilà un petit aperçu du Maroc que je tâcherai de vous présenter de manière plus précise dans de prochains avis.

Gazelles et gazous qui m’avaient lu, merci et réfléchissez à un voyage dans un beau pays. Ca permet de réfléchir sur les préjugés qu’on peut avoir sur les marocains.. Ca fait réfléchir !

Publié dans Afrique du Nord, Maroc

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