Le château de la Pucelle
Chinon, 23 Juin 2002
Ce n'est certainement pas le plus joli des châteaux de la Loire. Là où la majorité constituent de bien agréables résidences secondaires, Chinon propose simplement des ruines. Mais des ruines particulières. C'est en effet en ces lieux que, selon l'histoire, Jeanne d'Arc retrouva le roi Charles VII, non sacré, en pleine guerre de Cent ans. A partir de cette rencontre, les partisans du roi se rassemblent derrière lui et la bannière de Jeanne. Il se dit que cette rencontre contribua à changer le sort du conflit. Histoire ou légende, peu importe. Le château de Chinon est lui bien réel, et son histoire a près de 3000 ans. L'autre date clé est la prise des lieux par le roi Philippe Auguste au début du 13ème siècle après un long siège des Plantagenêts. On lui doit d'ailleurs l'ajout de plusieurs tours pour défendre la forteresse et s'assurer qu'elle ne retomberait pas dans le mains anglaises.
En arrivant dans la ville, il est impossible de le manquer. Il faut dire qu'il trône sur l'éperon rocheux qui domine la ville et la Vienne qui baigne la cité. Si les murailles semblent à peu près complètes depuis les bords de la rivière, ce ne sont ensuite que quelques tours et pans de murs qui apportent du relief. L'accès pour les visiteurs par le côté opposé à la Vienne et à la ville. Une rue contourne la forteresse par l'ouest; une zone de stationnement est disponible quelques centaines de mètres après l'édifice. Il ne reste plus qu'à marcher pour atteindre l'éperon. On découvre alors que le fameux royal est constitué de trois ensembles distincts. Sur la gauche de l'accueil, il ne reste quasiment rien du fort Saint-Georges, si ce n'est son empreinte au sol.
La visite commence vraiment avec le château dit du Milieu. C'est en passant sous l'arche de Tour de l'Horloge qu'on pénètre vraiment sur les lieux. Une fois dans l'enceinte, on se rend compte que cette tour a une forme bien originale. On pourrait la comparer à un immense livre qu'on aurait posé à la verticale. Un clocheton couronne la toiture rénovée et abrite une cloche. Avant de terminer la visite, il ne faut pas oublier d'y pénétrer. Ses intérieurs servent d'espace muséal consacré à la Pucelle de Domrémy. L'esplanade qui s'étend derrière est quasi vierge de bâtiments. Des arbres ont colonisés les lieux. Il faut atteindre l'extrémité ouest de ce fort pour voir les ruines des logis royaux, qui dominent la ville blottie au pied de la falaise et la Vienne. Il n'en reste que les murs ainsi qu'une cheminée comme suspendue dans les airs en mis hauteur. A sa droite, on ne peut pas manquer la plaque qui rappelle que dans cette pièce se serait déroulée la rencontre entre Jeanne d'Arc et le roi.
Un pont de pierre permet de rejoindre le dernier composant à la pointe occidentale, en l'occurrence le fort du Coudray. Il a naturellement donné son nom à la belle tour ronde qui trône en son centre. Elle a dû jouer le rôle de donjon. Sur la muraille, les tours du Moulin et de Boissy veillent encore sur la ville.
PS : depuis 2003, d'ambitieux travaux de restauration ont été entrepris Désormais, les logis royaux ont abandonnés leur état de ruine et retrouvé un toit d'ardoise. La Tour du Coudray a elle-aussi vu ses abords restaurés pour mieux représenter tous ces éléments défensifs