Et au milieu trône une abbaye royale!

Publié le par Jérôme Voyageur

Nef à coupole de Fontevraud
Nef à coupole de Fontevraud

Fontevraud, 23 Juin 2002

J'aurais presque pu intituler ce billet avec la citation d'origine. En effet, le village de Fontevraud, dans le département du Maine-et-Loire (autrefois, on parlait d'Anjou), est implanté à quelques kilomètres à peine au sud du confluent de la Vienne et de la Loire. Parmi les innombrables châteaux et manoirs qui jalonnent toute la région, il est une cité qui sort de l'ordinaire avec un édifice religieux en lieu et place d'une citadelle.

J'avoue n'en avoir jamais entendu parler avant de venir sur place. Un mystère quand on découvre l'importance des lieux. Direction le centre du village pour découvrir cet ensemble religieux prestigieux au coeur du val de Loire. Heureusement qu'il n'y avait pas trop de visiteurs car on ne trouve pas de grande aire de stationnement : il faut profiter de la première place qu'on déniche et finir à pied jusqu'à la place des Plantagenêts. De cette petit place pavée, on ne distingue encore rien des lieux, seul un porche identifiée attire le visiteur vers la cour dite du Dehors elle aussi pavée qui fait la transition entre le village et l'aire religieuse. De grandes façades de tufeau cernent la cour mais on commence à distinguer quelques pointes au-dessus de l'aile qui nous fait face. A l'intérieur de celle-ci se déroule l'accueil et la première présentation. Je recommande fortement de découvrir les lieux avec un guide pour profiter au maximum. A travers la grande baie vitrée, on découvre enfin Notre Dame de Fontevraud, abbaye royale de son état. A première vue, l'ensemble apparait en parfait état. Il subsiste deux des quatre monastères d'origine : le Grand Moûtier qui nous fait face et le prieuré Saint-Lazare, à l'arrière du complexe qui sert aujourd'hui d'hôtel. C'est au total pas moins de 13 hectares qui sont couverts par l'ensemble du complexe abbatial.

Sa fondation date de 1101 selon une inspiration bénédictine. Initialement mixte, l'abbaye fut ensuite doublée pour respecter les règle grégoriennes et isoler hommes et femmes. Petit à petit, Fontevraud obtient la protection des comtes d'Anjou puis celle des Plantagenêts. Ceux-ci en feront leur nécropole familiale (parmi les plus sépultures les plus connues, celles d'Aliénor d'Aquitaine et de son fils Richard Coeur de Lion). Malgré un certain déclin à partir du 13ème siècle, l'abbaye va ensuite être dirigée pendant deux cents ans par des mères abbesses issues de la famille royale des Bourbons. Comme de nombreux lieux, Fontevraud va subir les conséquences de la Révolution Française qui la transforme en centre pénitentiaire. Elle retrouvera tout son lustre lors de l'ajout au patrimoine de l'Unesco.

Il est temps de pénétrer dans l'église abbatiale qui nous tend les bras. La restauration l'a rendue resplendissante, le tufeau éclate de blancheur. La nef romane couverte d'une série de quatre coupoles est aussi lumineuse qu'elle est sobre. Le choeur fait preuve d'originalité avec une sensation d'élancement grâce à la dizaine de colonnes qui soutiennent un second étage percé de larges fenêtres. Si la totalité de l'église est dénué de décoration, on ne peut néanmoins pas manquer les tombeaux Plantagenêts déposés au centre de la nef. Assez sobres, les gisants sont encore parés des couleurs d'origine. La seconde touche de beauté est le mausolée de Robert d'Abrissel (fondateur de l'abbaye) tout en finesse.

Détails dans la nef de Fontevraud
Détails dans la nef de Fontevraud
Détails dans la nef de Fontevraud
Détails dans la nef de Fontevraud
Détails dans la nef de Fontevraud
Détails dans la nef de Fontevraud

Détails dans la nef de Fontevraud

Cloître Sainte-Marie à Fontevraud
Cloître Sainte-Marie à Fontevraud

La visite se poursuit par l'immense cloître central, dit Cloître Sainte-Marie, aussi long et large que la nef. Quatre carrés de jardin occupe l'essentiel de la surface. Les galeries sont toutes pavées de noir et de blanc mais surtout couvertes de voûtes d'ogives aux superbes nervures sculptées. Au centre de la galerie est s'ouvre l'accès vers la salle capitulaire. Son portail richement décoré ouvre sur une pièce à voûtes d'ogives. La partie supérieure arbore à chaque voûte une grande peinture en demi-cercle illustrant des scènes de la Bible dont la Passion du Christ et l'Assomption de la Vierge. On remarquera que de nombreuses abbesses apparaissent sur les différents tableaux. Derrière cette pièce s'étend une autre cour plus réduite bordée par la chapelle Sain-Benoît et les infirmeries.

L'aile suivante abrite le réfectoire sur toute sa longueur. Celui-ci se termine par les cuisines. Mais c'est par l'extérieur qu'on accède à celle-ci. Il faut donc cheminer à l'extérieur du cloître. c'est ainsi qu'on voit petit à petit apparaitre une structure pyramidale bien étrange et totalement incongru dans le style général de l'abbaye. De plus près on découvre un octogone flanqué d'absidioles et au toit hérissée de petites cheminées en écailles de poisson, le tout paré de pierre de Charentes. Cette construction de style byzantin a de quoi surprendre. Il se dit qu'il s'agissait peut-être d'un séchoir à saumon à l'origine.

De là, on peut flâner dans les jardins, aller jeter un oeil au prieuré, ou tout simplement rejoindre le bâtiment d'accueil tout proche.

Cuisines, cloitre et salle capitulaire
Cuisines, cloitre et salle capitulaire
Cuisines, cloitre et salle capitulaire
Cuisines, cloitre et salle capitulaire
Cuisines, cloitre et salle capitulaire
Cuisines, cloitre et salle capitulaire

Cuisines, cloitre et salle capitulaire

Publié dans Europe, France

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article