Toulouse

Publié le par Jérôme Voyageur

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin

Parfois au fond de moi se raniment

L'eau verte du canal du Midi

Et la brique rouge des Minimes

Ô mon païs, ô Toulouse...

 

Je reprends l'avenue vers l'école

Mon cartable est bourré de coups de poing Ici, si tu cognes tu gagnes

Ici, même les mémés aiment la castagne

Ô mon païs, ô Toulouse...

 

Un torrent de cailloux roule dans ton accent

Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes

On se traite de con à peine qu'on se traite

Il y a de l'orage dans l'air et pourtant

L'église Saint Sernin illumine le soir

 

D'une fleur de corail que le soleil arrose

C'est peut être pour ça malgré ton rouge et noir

C'est peut être pour ça qu'on te dit ville rose

Je revois ton pavé ô ma cité gasconne

Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz

Est ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corne

Ou serait ce dans tes tripes une bulle de jazz ?

Voici le Capitole, j'y arrête mes pas

Les ténors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses

J'entends encore l'écho de la voix de papa

C'était en ce temps là mon seul chanteur de blues

 

Aujourd'hui tes buildings grimpent haut

À Blagnac tes avions sont plus beaux

Si l'un me ramène sur cette ville

Pourrai je encore y revoir ma pincée de tuiles

Ô mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse...

 

Claude Nougaro (1929-2004)

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