La lumière qui éclaire la liberté
New-York, Mai 2011
Libre adaptation du vrai nom de celle que tout le monde connait. Celle qui accueille tout visiteur qui entre dans la baie de New York. De son vrai nom, Liberty Enlightening The World, littéralement "la Liberté éclairant le monde", est mondialement connue sous le nom de Statue de la Liberté. C'est naturellement que l'îlot qui l'accueille dans la baie a été baptisé Liberty Island.
C'est aussi, il ne faut l'oublier, le site visible et pérenne de l'amitié franco-américaine. On a beau se brouiller régulièrement, se critiquer, l'autre est toujours là dans les moments difficiles. C'est ainsi que la France commanda à Auguste Bartholdi une statue pour fêter le centenaire de l'indépendance américaine. On ne le sait peut être pas mais Eiffel participa au projet en imaginant la structure métallique qui supporte la statue. Depuis 1886 elle trône à l'entrée de la baie brandissant sa torche et tenant son manuscrit de l'autre main.
Ses 46 mètres ne devaient pas être suffisant pour marquer son autorité. On a donc construit un socle de granit lui-même implanté sur une plateforme en forme d'étoile. Ainsi surélevée, sa couronne culmine à plus de 90 mètres. Constituée de plaques de cuivre repoussé, elle arbore cette couleur vert-de-gris qu'on reconnait aisément.
A moins d'avoir votre propre embarcation, et encore je ne suis pas sûr que l'accostage soit libre, le visiteur n'a d'autre choix que de rejoindre Battery Park à la pointe sud de la presqu'île de Manhattan. Direction l'intérieur du fort pour trouver les caisses qui délivrent les billets d'accès. En raison du nombre très limité, il est quasi impossible d'obtenir un billet pour monter jusque dans la tête de la statue. une fois le sésame en main, il faut faire preuve de patience. Bien que la structure d'embarquement soit juste devant le fort, il faut d'abord continuer à avancer sur le quai et s'engager dans les méandres de la longue file d'attente. Heureusement, elle bouge régulièrement ce qui démotive moins. Dans cette longue attente, on finit par passer devant le mémorial de la marine marchande américaine. A chaque pas qui rapproche de la grande structure couverte de toile blanche, on se dit qu'on va enfin y arriver. A l'intérieur s'effectue le contrôle de sécurité, quasi identique à celui des aéroports, puis l'attente du prochain bateau.
La traversée en elle-même ne prend que quelques minutes, directement vers Liberty Island. En chemin on peut profiter de la vue sur Staten Island de l'autre côté de l'Hudson, Ellis Island, et en se retournant la skyline qui s'impose puis Governors Island et le quartier de Brooklyn en arrière-plan.
Vu la capacité des navires, on a un peu l'impression de la descente du RER aux heures de pointe. Néanmoins, la foule se disperse assez rapidement sur l'île ce qui dissout cette impression d'oppression. Qui a décidé de simplement faire le tour de l'île à pied, qui a décidé de monter dans la fameuse statue. C'est mon cas. Facile de trouver la direction : il suffit de lever les yeux pour voir la liberté qui nous guide. Le plus simple est de rejoindre la place du drapeau avant de pivoter d'un quart de tour dans l'allée qui s'avance vers le socle. On retrouve ici les mêmes tentes blanches qui abritent un nouveau contrôle de sécurité tout aussi tatillon que celui de Manhattan. Heureusement la file d'attente est nettement moins importante, à croire que la majorité des visiteurs se contentent de débarquer sur l'île. Enfin on débouche dans le socle de la statue qui sert de petit musée. On y découvre d'ailleurs la torche d'origine. En levant les yeux, on devine enfin tout l’entrelacs de métal qui sert de support à la statue, ainsi que toutes les bandelettes de métal qui assurent la jonction des plaques de cuivre entre elles. on peut ensuite monter jusqu'à la terrasse. Celle-ci est située quelques mètres à peine sous les pieds de la Dame. Autant dire que sous cet angle, elle en impose. On pourrait presque regarder sous sa robe si d'étoffe elle était faite... Faute de pouvoir monter plus haut, il est temps de redescendre pour faire le tour de l'île à pied et ainsi immortaliser la statue sous tous les angles. Je n'échappe pas à la règle, et ce malgré le temps maussade qui lâche de petites mais régulières averses.
Pour repartir il suffit d'attendre le bateau suivant. Ici très peu d'attente, le flux est beaucoup moins dense qu'à terre. il faut savoir que le retour se fait avec une escale sur le caillou voisin, Ellis Island.