Après l'annexe, l'original Air and Space Museum
National Air and Space Museum, Washington D.C., 29 Avril 2016
Après cette formidable visite de l'annexe, il est temps de rebrousser chemin pour revenir en ville et poursuivre sur le même thème avec le musée de l'Air et de l'Espace, l'historique, celui qui installé sur la National Mall dans un des instituts les plus spacieux de tous ceux du Smithsonian. Pas d'autre choix que de refaire le même trajet en sens inverse. une autre heure et demie à voyager d'abord en bus puis à bord de la Silver Line pour rejoindre un des stations de métro implantées à quelques blocs au sud du mall. La plus proche du musée est celle de L'Enfant Plaza. Si vous avez bien suivi, vous aurez noté qu'il n'y a pas eu de pause repas. Quelques food-trucks stationnent aux abords de l'édifice. Difficile de le manquer tant il en impose par ses dimensions. Avec la National Gallery, ce sont les deux plus grands musées du fameux institut. Qui plus est il est réputé être celui qui possède la plus grande collection au monde en terme d'avions et de véhicules spatiaux : il faut reconnaitre que l'avant-goût donné par l'annexe en est déjà une bonne preuve.
L'édifice affiche une architecture moderne à deux niveaux, constitué de quatre "cubes" en travertin reliés par trois grands atriums. Ceux-ci offrent le volume pour suffisant pour abriter les plus grosses pièces et permettent d'éclairer généreusement les intérieurs. L'atrium central assure l'accueil du public à la fois côté Mall et côté Independence Avenue. Contrôle de sécurité obligatoire. Mais comme les autres, aucun billet d'entrée exigé. Dès les premiers pas dans l'atrium, je m'inquiète un peu du bruit ambiant et de la foule. Rien à voir avec l'ambiance matinale à Udvar. Les quelques engins en place laissent penser à du provisoire. En fait le module lunaire Apollo comme le missile de l'autre côté de la pièce sont en cours d'installation. Il n'y a plus qu'à choisir un côté et commencer la visite.
Chacun des quatre blocs sur chaque façade et à chaque niveau renferme une salle thématique, ainsi que trois salles supplémentaires à l'étage côté Independence Avenue, dans les atriums. C'est donc un total de 16 salles d'exposition qui accueillent les visiteurs en plus des volumes offerts par chaque atrium. Nombre d'entre elles proposent des activités pédagogiques quand ce n'est pas des ateliers complets. On retrouve là un des objectifs de l'institut Smithsonian qui vise à éduquer la jeunesse américaine. Malheureusement à voir leur comportement et leur bruit, beaucoup d'entre eux n'ont pas grand chose à faire de cette visite scolaire. Le reste des salles est plus "commercial" avec l'incontournable boutique du musée, un cinéma Imax (payant), un planétarium (payant) et une salle des simulateurs de vols (payant).
Mais revenons à nos objets volants.Pour l'essentiel, les thèmes des salles suivent une certaine progression chronologique depuis les premières heures de l'aviation jusqu'à l'exploration spatiale circum-terrestre et celle de l'univers. S'ajoutent à celles-ci quelques thèmes plus précis comme les missions lunaires Apollo ou encore les opérations aéroportées où est reconstitué l'intérieur d'un porte-avions. Dans les atriums, les engins sont répartis sur toute la hauteur de l'édifice ce qui permet d'en présenter un maximum en assurant une bonne visibilité à chacun.
Ici encore, il serait difficile et fastidieux de décrire ici tous les engins qu'on peut y voir. Je me contenterai donc à nouveau de ce qui m'ont le plus marqué. Mon intérêt tout particulier pour la conquête spatiale est servi avec un module lunaire, la capsule Columbia d'Apollo 11 qui porte encore les stigmates de sa rentrée dans l'atmosphère terrestre, un ensemble de tenues et d'objets associés aux missions Apollo : pierres lunaires, rover lunaire, un des moteurs de Saturn V. Pour les connaisseurs, on peut même voir le gilet blanc de chef de mission d'Eugene Kranz. Ceux qui n'auraient pas vu le film Apollo 13 apprendront que celui-ci déclara qu'il n'enlèverait son gilet qu'une fois l'équipage de retour sain et sauf sur Terre. c'est comme cela que ce bout e tissu est passé à la postérité. Dans l'atrium "spatial", on retrouve des maquettes du Skylab, de Hubble et de la jonction Apollo-Soyouz. Non loin de là une capsule de rentrée Soyouz totalement brûlé. On a peine imaginer que les cosmonautes reviennent vivants dans un tel engin. Cette zone abrite aussi divers missiles dont le plus connu, à l'origine de tout, est un V2 récupéré pendant la libération de l'Europe.
Parmi les avions on ne peut pas rester insensible devant le Spirit of Saint Louis qui permit à Lindbergh de faire la première traversée de l'atlantique en avion, le X1 de Chuck Yager (L'Etoffe des Héros) qui permit de franchir le mur du son en 1947, ou encore le U2, qui détecta la présence de missiles russes à Cuba en 1962, crise qui faillit dégénérer en conflit nucléaire. Non loin du plafond, on a la surprise de découvrir le Space Ship One, le premier véhicule privé à avoir tutoyé les frontières de l'espace. Pour le côté historique, on peut admirer dans la salle consacrée à la deuxième guerre mondiale, un Spitfire (Angleterre), le fameux Zéro japonais et un Mustang P51 américain. Sur la mezzanine sont affichés les principaux as de ce conflit. Quelle surprise de découvrir une cliché du vrai Papy Boyington, celui qui inspira la vieille mais géniale série des Têtes Brûlées.
Quant aux extrémités du bâtiment, elles abritent des engins automatiques. A l'est ce sont des sondes spatiales qui rappellent un passé récent où l'homme envoyait des sondes vers tous les objets célestes proches : Ranger, Surveyor, Lunar obiter et Viking. A l'opposé, les engins sont quasi d'actualités : des drônes militaires dont le Predator à la sinistre réputation.
Au bilan, même si cet édifice mérite vraiment la visite pour les amateurs d'aviation, il reste néanmoins un ton en-dessous de son annexe; Et surtout, il serait si agréable dans une ambiance un peu plus sereine et moins assourdissante.