Valse des mémoriaux (9 et fin)
Washington D.C., 30 Avril 2016
Encore un dernier effort pour rejoindre le dernier mémorial du centre de Washington. Celui de Jefferson est particulièrement excentré, complètement de l'autre côté du bassin Tidal par rapport au National Mall. Certes, comme celui de Washington, on le voit de loin et souvent. Mais c'est lorsqu'on veut le rejoindre qu'on se rend compte qu'il est vraiment loin. Pas d'autre choix que de contourner le plan d'eau d'une manière ou d'une autre. A moins de dénicher un pédalo pour y aller en ligne droite?
Jefferson est probablement moins connu en France que les autres personnages honorés. C'est pourtant un des plus importants pères fondateurs et accessoirement le troisième président des Etats-Unis
Ce dernier édifice mémoriel est une perfection architecturale. Son stylé néoclassique rappelle étrangement le panthéon de Rome, à ceci près que le mémorial présente une blancheur immaculée grâce au marbre et que son dôme n'est pas percé par un oculus. Tout au long de la progression sur la rive du bassin on observe du coin de l'oeil cette immense rotonde posée au bord de l'eau.
Arrivé à proximité, on découvre un monumental escalier qui mène jusqu'au portique d'entrée, fronton antique reposant sur deux séries de huit colonnes de style ionique. Tout le pourtour de la rotonde est constitué aussi d'une ceinture des mêmes colonnes. Enfin quatre monumentales ouvertures, a priori orientées sur les points cardinaux, laissent le mémorial accessible aux quatre vents.
Contrairement à son collègue Lincoln, il faut atteindre le haut des marches pour enfin découvrir la statue en bonze, bien sombre, de Thomas Jefferson qui trône au centre de la rotonde, le regard tourné vers la cité. Du haut de ses 5m80 le grand homme domine ses visiteurs quotidiens qui peuvent lire sur les parois des extraits de ses écrits.
Quelle ne fut pas ma surprise, quelques centaines de mètres plus loin, en revenant vers le centre, de tomber sur un match de rugby, sur un espace vert tout juste assez grand pour le terrain, sans le moindre vestiaire ni remplaçant, comme qui dirait à l'ancienne. En dehors des proches, je devais être le seul spectateur.
