Amman en coup de vent

Publié le par Jérôme Voyageur

... enfin léger le vent, juste assez pour rendre supportable extérieurement les trente et quelques degrés qui règnent encore à 21 heures passées.

Retour trois jours en arrière lorsque mon chef, en ce moment on devrait plutôt parler de tour opérateur, me demande si je peux partir en Jordanie pour assister à une réunion en tant qu'expert pour répondre à d'éventuelles questions. Pourquoi pas, cela fera toujours des miles supplémentaires. A défaut de laisser du temps au bureau pour travailler.

Après un vendredi matin passé à régler toutes les réservations dans l'urgence, comme d'habitude, le week-end se voit fort amputé. Le départ ayant lieu dimanche en tout début d'après-midi, ceci m'oblige à me mettre en route en milieu de matinée. Tout irait pour le mieux si une nouvelle lubie n'avait pas affecté la sécurité à Roissy. Avant le contrôle des passeports, ils interceptent tous les gens munis d'un bagage cabinet d'un accessoire pour les mesurer et les peser. Autant dire qu'avec un ordinateur portable et son équipement minimum, vous êtes très vite à plus de 12 kg. Impossible de négocier! Même si la règle existe, jamais depuis des dizaines d'années je ne l'ai vue appliquée dans quelques aéroport que ce soit. Enragé mais obligé de retourner déposer mon bagage cabine. Je découvre à l'occasion qu'il n'y a plus de personnel : on scanne soit même tous les codes-barres et on envoie son bagage.

Retour vers le sas PARAFE où, cette fois, personne ne m'intercepte. Qu'ils comptent sur moi pour ruser. Sinon il deviendra quasi impossible de voyager avec bagage cabine et ordi, sauf à avoir un billet en business. En parlant de cela, je finis par découvrir mon nom sur l'écran, quelques minutes avant d'embarquer. Léger sentiment d'inquiétude. Trop tard, l'hôtesse me dit qu'on verra ça pendant l'embarquement. Surprise, pour la première fois de ma vie, j'ai été surclassé en business (ce qui, a posteriori, aurait dû m'éviter le bagage en soute si toutefois j'avais été prévenu avant)! Dommage, c'est sur un moyen-courrier, Airbus A320. Je prends tout de même : personne sur le siège central, repas dans de la vraie vaisselle ... Vivement que cela arrive sur un long-courrier ....

Le trajet est un peu secoué par divers orages, à tel point que j'entends pour la première fois de ma vie le commandant demander au personnel navigant de s'attacher aussi. Finalement plus de peur que de mal. Le paysage est bien agréable d'abord au-dessus de l'Adriatique avec les nombreuses îles semées le long de la côte croate, idem un peu plus tard au-dessus de la mer Egée.

Nous atteignons enfin la côté israélienne et une vingtaine de minutes plus tard, nous survolons ce que je suppose être Amman, capitale très étalée, de la Jordanie. Le temps de faire du change pour le visa puis d'obtenir le visa et franchir l'immigration, la livraison de bagages a commencé. J'avais oublié comme c'était pénible d'attendre... Heureusement mon chauffeur est là : reste plus qu'à réussir à ouvrir le coffre puis faire lever la barrière. Une quarantaine de minutes sont nécessaires pour rejoindre le centre-ville et l'hôtel Intercontinental. Je suis un peu surpris par cette circulation nocturne : le chauffeur m'explique qu'en période de ramadan, après l'iftar, les gens ressortent pour aller faire des achats en prévision de l'Aïd.

L'enregistrement à l'hôtel se fait assez vite. On ne peut pas en dire autant de la partie restauration. Le premier que je trouve (et indiqué par l'accueil) est fermé, le second est un café qui ne sert pas le soir. C'est ainsi que j'arrive sur la terrasse où un écran géant diffuse le match de l'Euro 2016 Hongrie-Belgique. J'ai le choix entre de la cuisine libanaise et mexicaine. Allons pour la couleur locale et donc pour la terrasse. Est-ce dû à l'heure tardive (22h environ)? Toujours est-il que le service traine en longueur.

La journée commence a être longue et il me tarde de passer sous la douche avant de profiter de ce lit king size particulièrement moelleux. Je vais dormir comme un bébé mais il faut d'abord que je connaisse l'heure du rendez-vous demain matin avec le collègue arrivé de Dubaï. Ce sera finalement 9H30 : longue nuit bienvenue et bien utilisée.

Nous nous retrouvons finalement seulement à 10 heures. Un peu plus et le petit-dèj fermait sans nous. Le jus d'oranges est succulent. Le reste du buffet, surtout la partie chaude et salée est plus quelconque .... A 11h30, nous nous mettons en route. La réunion aura lieu entre midi et deux heures avec une bonne suée en voiture pour rejoindre les locaux du client. Qu'il est appréciable de retrouver l'atmosphère climatisée juste assez du hall de l'hôtel. Je m'installe dans un coin pour travailler en attendant mon taxi. Les fauteuils et canapés sont suffisamment nombreux pour accueillir tous ceux qui trainent dans le hall.

A 18 heures, je monte dans le taxi et retour à l'aéroport. Celui-ci a totalement changé depuis mon dernier passage. La structure ressemble à une oasis de palmiers en béton. Le principe reste le même : une zone d'accueil minimaliste, puis le premier contrôle des bagages avant de rejoindre l'enregistrement, lui-aussi assez restreint. Vient ensuite le passage de l'immigration et enfin la sécurité. Reste plus qu'à attendre dans la zone la plus vaste de l'aérogare. Ce bâtiment principal a une forme d'entonnoir comme pour canaliser petit à petit les passagers. Deux bâtiments latéraux tout en longueur abritent les salles d'embarquement. Au final, cela constitue un aérogare à taille humaine, tout à fait adapté au volume de vols.

Le spectacle est étonnant au moment de la rupture du jeûne : après l'appel à la prière dans les hauts-parleurs, le silence se fait, les groupes sortent tous leur repas et leurs boissons. Pendant un bon quart d'heure, les salles d'embarquement sont anormalement silencieuses. Un bon quart d'heure plus tard, le brouhaha habituel reprend.

Je m'étonne que la longue attente passe finalement assez bien grâce à la connexion Wifi. Quelle surprise de retrouver à bord le même équipage que dimanche. L'hôtesse et le steward de la Business se souviennent de moi et nous échangeons quelques mots : ils s'enquièrent de mon séjour. C'est vraiment sympa. Le vol ne se prête pas vraiment à une nuit de sommeil, à peine une heure ou deux de semi-coma bien haché. En revanche l'arrivée bien matinale a pour effet que l'immigration est quasi déserte. Ca change de monder passage. Direction le RER, puis une marche à pied avant de pouvoir enfin dormir.

C'était tout de même un peu lourd pour deux heures à peine de réunion de perdre deux jours, plus une troisième passée à comater pour récupérer. Mais bon il faut ce qu'il faut.

Publié dans Billet

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Y
j'ai connu le Ramadan à Amman; interdit même de manger un bonbon pour les touristes, tout était fermé la journée mais j'adore ce pays;<br /> quant aux tracasseries d'embarquement, j'ai connu ça dans certains pays aussi y compris l'obligation de prendre une photo avec l'appareil ou enlever les piles qui étaient confisquées (en Inde) et que l'on ne récupérait pas bien entendu; et ça ne va pas s'arranger;<br /> belle journée;
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J
le coup de l'appareil photo, j'i connu ça à Athènes, trois jours après le 11 septembre... Et l'agent qui devenait fou quand j'ai voulu faire une photo preuve mais à hauteur d'homme. erreur, il fallait que je vise le plafond, au cas où ....
L
C'est bien raconté
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