D'ici partit le soldat inconnu

Publié le par Jérôme Voyageur

Entrée de la citadelle souterraine
Entrée de la citadelle souterraine

Verdun, 22 Mai 2016

Il est tant de choses à voir lorsqu'on est à Verdun. Lorsqu'on aborde le centre-ville par le sud, on ne peut manquer cette falaise qui se dresse. Lorsqu'on circule au pied de celle-ci, on finit par découvrir la présence d'épais mur qui longe la falaise, forme une porte, présente des décrochements dans lesquels sont installés des statues blanches donc j'essaie encore de trouver le fil rouge. on finit par soupçonner un plan à la Vauban sans vraiment être sûr.

A peu près au milieu de la falaise, une légère pente mène à un trou humain. En fait une entrée voutée dont le linteau est gravé "Galeries Guinot", tandis qu'une plaque gravée "Maintenance" est placée au-dessus de la voute. Cette ouverture isolée avec ses grilles bleues a de quoi surprendre. Néanmoins, la présence d'aires de stationnement aux alentours confirment qu'il s'agit là d'un site d'intérêt. Cette orifice au pied de la falaise se transforme en un tunnel de quelques dizaines de mètres. On débouche alors sur boyau perpendiculaire où est installé un guichet boutique. D'ici, le visiteur peut choisir de visiter les entrailles de la falaise.

Nous sommes dans ce qu'on appelle la citadelle souterraine, ou aussi citadelle basse, par opposition à la citadelle haute implantée au sommet de la falaise, dont les vues aériennes révèlent une structure en étoile , à la Vauban. Si celle-ci date du 16ème siècle sous l'influence du roi Henri II, plus exactement, c'est Louis XIII qui fera vraiment débuter les travaux et Vauban qui peaufinera les défenses, la partie souterraine est quant à elle construite à la fin du 19ème siècle. L'idée était de disposer d'une base logistique permettant d'entreposer munitions et poudre, tout en servant de caserne pour plusieurs milliers d'hommes. A la fin de la première guerre, les galeries s'étiraient sur près de sept kilomètres : cinq boyaux principaux d'une largeur variant de quatre à six mètres, tandis que quatre autres, d'une taille bien moindre les coupent perpendiculairement, le tout formant un réseau en damier. C'est ainsi qu'en longeant la falaise, on retrouve d'autres portes du même genre que celle qui permet d’accéder à la visite de nos jours.

Beaucoup l'ignore mais cette citadelle abrita un moment important de l'histoire nationale : le 10 novembre 1920 y fut choisi le soldat inconnu qui repose désormais pour la nuit des temps sous l'arc de triomphe à Paris.

Désormais il est possible de visiter le complexe souterrain, tout du moins une toute petite partie quand on jette un oeil au plan d'ensemble. Mieux vaut se couvrir avant d'entrer pour résister à la dizaine de degrés de moyenne qui règnent dans les galeries, dans une humidité permanente. On embarque alors dans des genres de wagonnets modernes entièrement automatiques prévus pour neuf personnes. C'est parti dans le noir des tunnels. Ici et là sont aménagés de lieux de vie tels qu'ils l'étaient pendant la bataille. Plusieurs scènes sont reconstitués sous la forme d'hologrammes, ce qui rend la muséographie bien plus vivante. D'ailleurs on retrouve le personnage du capitaine plusieurs fois au cours de la visite, un peu comme s'il nous servait de guide virtuel. On découvre aussi que la citadelle servait de boulangerie géante pour alimenter les soldats du front.

A l'issue parcours automatique, qui correspond symboliquement à la fin de la guerre, les passagers sont invités à descendre. Un peu de lumière revient ainsi que de la musique : c'est le retour de la vie. Petit à petit les portions de galeries s'éclairent pour guider le groupe. On traverse une forêt factice, autre symbole du retour de la vie avant de déboucher dans une salle qui retrace le 10 novembre 1920 lorsque le ministre Maginot demande au caporal Auguste Thin de choisir le soldat inconnu parmi les huit cercueils rassemblés dans la galerie. Sa voix off explique la raison de son choix : le 6ème corps parce que le 6 correspond à la somme des chiffres de son régiment (le 132ème).

A l'issue de cette reconstitution, une petite pièce fait office de musée, regroupant tenues des belligérants, munitions, objets du quotidien ainsi que des affiches de propagande et d'appel à l'effort national.

On rejoint alors la galerie d'accueil avant le retour à l'air libre et une température plus clémente.

Aperçu extérieur de la citadelle basseAperçu extérieur de la citadelle basse
Aperçu extérieur de la citadelle basseAperçu extérieur de la citadelle basse

Aperçu extérieur de la citadelle basse

Au cours de la visite de la citadelle souterraineAu cours de la visite de la citadelle souterraineAu cours de la visite de la citadelle souterraine
Au cours de la visite de la citadelle souterraineAu cours de la visite de la citadelle souterraineAu cours de la visite de la citadelle souterraine

Au cours de la visite de la citadelle souterraine

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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Y
une visite très émouvante comme toute la région que je connais très bien pour y être né et y avoir vécu;<br /> les mosquées sont surtout vivantes le vendredi ou au moment des prières<br /> belle journée
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