La bataille de Verdun, version musée
Verdun, 22 Mai 2016
La superbe météo persistant, je n'ai pas d'autre choix que poursuivre dans mon idée. Après avoir fait le tour des lieux d'intérêts et abrités dans la ville, je décide alors de rejoindre le champ de bataille, direction le village disparu de Fleury sous Douaumont. Impossible de louper l'édifice. C'est le seul entre Verdun et l'ossuaire. Qui plus est sa silhouette massive en bordure directe de route ne peut pas passer inaperçu. Il faut désormais espérer trouver une place de stationnement en contrebas d'un bâtiment. C'est probablement le point faible du musée : j'ai peine à imaginer la galère en pleine saison.
J'avais déjà eu l'occasion d'y venir il y a plus de quinze ans. Si le bâtiment est globalement resté le même, on constate tout de même dès l'extérieur les changements. Pendant deux ans, l'établissement a été fermé pour rénovation. Réouvert en février 2016, il a été inauguré officiellement quelques jours après ma visite par la chancelière Merkel et le président Hollande à l'occasion des commémorations du centenaire. Un étage supplémentaire a été rajouté, le métal et le verre côtoyant désormais la pierre de taille, les grandes portes en bois de la façade ne servent plus que de décor et les abords ont été modifiés au profit de plans inclinés pour accéder au musée par le sous-sol. C'est un grand hall d'accueil qui a été aménagé pour filtrer les visiteurs. Des barrières automatiques permettent d'accéder aux salles d'exposition après avoir scanné son billet.
Trois niveaux attendent les visiteurs pour essayer de montrer le maximum de choses sur cette bataille marquante de la première guerre, bien qu'elle n'ait pas été décisive. Les deux premiers sont aménagés autour de la zone centrale qui figure le champ de bataille. Dès les premiers pas, je remarque la différence avec ma première visite : tous les moyens les plus modernes ont été mis en oeuvre pour une muséographie la plus moderne possible. Un exemple marquant est cette carte en relief au sol, totalement blanche mais habillée par les images au fur et à mesure que la description de la bataille progresse, illustrant parfaitement les enjeux qui se jouaient autour du verrou que constituait la cité de Verdun. Les objets d'époque côtoient les écrans numériques. Vidéos et bandes audio permettent aussi de transmettre au mieux les messages. Régulièrement, le faux plancher en verre permet de passer au-dessus de reconstitution des sols de l'époque totalement tourmentés. Au dernier étage, des écrans permettent d’alterner entre carte, vue aérienne et vue radar du champ de bataille : ce dernier révèle des restes de construction qui restent invisibles sous la végétation : l'exercice est étonnant.
Au fil des salles, on remarque très nettement le changement de ton : le mémorial d'origine avait été voulu et conçu par des anciens combattants français, se focalisant uniquement sur le côté français. La phase de rénovation a été l'occasion de prendre en compte les évolutions de nos relations avec l'Allemagne pour en faire un lieu de mémoire partagée.