Les Eparges jamais épargnées
Les Eparges, 24 Mai 2016
Avec Verdun et l'Argonne, Les Eparges sont restées dans la mémoire de la grande guerre en Meuse. C'est un le pendant de Vauquois à l'extrémité de l'Argonne. Après avoir traversé l'épaisse forêt de Verdun, au sud de la cité, d'ouest en est, on atteint le village des Eparges installé au pied d'une crête du même nom. De là haut, on embrasse toute la plaine de la Woëvre, autant dire un point stratégique. Si on ajoute à cela le fait que le village était sur le flanc du saillant de Saint-Mihiel qui menaça longtemps Verdun d'encerclement, on comprend mieux l’âpreté des combats qui se livrèrent ici entre février et avril 1915. D'abords des combats acharnés puis une guerre des mines (jusqu'en 1917) qui a créé le paysage qu'on peut voir aujourd'hui. Il faudra attendre 1918 et la réduction du saillant par les troupes américaines pour que soit reconquise la crête des Eparges.
Arrivés dans le village, il suffit de suivre les indications du point X pour rejoindre le point culminant. Dès le bas de la colline, on longe la nécropole nationale dite du Trottoir des Eparges. Celle-ci regroupe un peu plus de deux milles tombes ainsi qu'un ossuaire abritant plus de huit cent corps. La route débute ensuite sa montée sur les flancs de la butte en sinuant au gré du relief, entre les parcelles de forêts. Ici et là on aperçoit des stèles commémoratives aux différentes troupes qui ont combattu ici.
Aux abords du sommet, la route continue à sinuer mais cette fois entre les cratères. Comme à Vauquois en Argonne, la guerre des mines a totalement défiguré le sommet de la butte. Il n'en reste qu'une série de profondes cuvettes recouvertes d'herbe. Pas besoin de plus de commentaire, l'image suffit à expliquer la violence qui a pu se déchainer en ces lieux. C'est dans le silence et en solitaire que je rejoins le monument commémoratif au bout d'une allée arborée. Devant le mémorial, si la météo est coopérative, on peut profiter de la vue sur la plaine en contrebas.
C'est en silence que je me retire pour rejoindre la pleine et poursuivre la découverte du saillant.