Tout pour la paix
Verdun, 22 Mai 2016
A la sortie de la citadelle souterraine, la météo ne s'était pas arrangé bien au contraire. La pluie fine mais continue s'est désormais bien installée. Cela confirme mon programme de la journée : priorité aux intérieurs. Direction donc la prochaine étape. Tout près de la citadelle, une ruelle grimpe à flanc de falaise pour rejoindre la citadelle haute et le quartier voisin. Celui est un entrelacs de ruelles, souvent des sens uniques. Autant dire qu'on a vite fait de tourner en rond pour trouver une place. Aussi il est peut être préférable de se garer non loin de la citadelle et de finir à pied.
Lorsqu'on atteint les restes de l'ancienne porte Châtel, il faut bifurquer à droite jusqu'aux environs de la cathédrale. Sur la droite s'ouvre l'accès vers l'ancien palais épiscopal. Depuis le milieu des années 90, il accueille le centre mondial de la Paix. Je découvre aussi qu'il est possible de se garer dans la cour intérieure. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Le porche franchi, c'est en fait une grande cour qui se révèle, formant un arrondi sur la façade opposée, le tout en pierre de taille claire Je comprends mieux pourquoi le bâtiment paraissait si imposant depuis le pied de la falaise. L'accueil des visiteurs se fait derrière les colonnes à l'autre bout de la cour.
Quatre expositions principales sont proposées à la visite tandis que le hall fait office à la fois de boutique et de librairie. Des grandes portes vitrées, on distingue à travers les gouttes un jardin à la française qui prolonge le palais. La première et certainement la plus importante exposition est accessible par la porte au fond à gauche. Elle a été baptisée "Que reste-t-il de la Grande Guerre?". La vieille porte en bois crisse, les planchers craquent .... le palais a été laissé dans son jus lorsque l’évêque s'est retiré au profit du centre pour la paix. Tout l'aile gauche est consacré à al bataille, d'abord des photos d'époque qui tournent en bouclent sur les écrans, et dans le dos des visiteurs, quelques chiffres qui font froid dans le dos. Les salles suivantes présentent toute une série d'objets illustrant la vie sur les champs de bataille, la vie quotidienne, décrivant la bataille de Verdun dans ses détails, la vie à l'arrière ... Il faut compter une bonne heure pour bien s'imprégner de tous les éléments proposés : vitrines, vidéos, bandes sonores, écrans multimédias .... D'ailleurs la modernité de la muséographie contraste beaucoup avec le côté ancien du bâtiment.
La salle juste en face mérite un simple rapide passage. L'exposition intitulée "Le traité de Verdun : de Charlemagne à l’Europe" rappelle que l'empire de Charlemagne fut divisé à Verdun entre ses fils. Le propos est certes intéressant mais la présentation se limite à une succession de panneaux informatifs. Autant dire qu'à défaut d'être passionné, on a vite fait de se lasser à essayer de tout lire.
Retour dans le hall pour ouvrir la dernière porte, à droite en entrant. Direction le niveau inférieur pour découvrir deux expositions. L'une d'entre elles est entièrement consacrée à la vie de Verdun pendant la bataille, "Verdun 1914-1916 la vie continue!". Des photos comparent les quartiers à l'époque et maintenant, des documents rappellent les recensements, les évacuations au profit du logement des soldats, .... Pour l'essentiel, ce sont des archives mises à dispositions par la commune de Verdun. La seconde exposition occupe plus de la moitié des salles en pierre brute de ce sous-sol. Baptisé "Les Artisans de la Paix", elle explique à grand renfort de panneaux, de discours, de photos historiques et d'objets commémoratifs, comment se déroulent les relations entre les chefs d'état pour essayer de maintenir la paix dans le monde. Immanquablement, on retrouve l'image avec un grand I de 1984 lorsque François Mitterrand et Helmut Kohl se prennent la main devant l'ossuaire de Douaumont. On pourra aussi découvrir quelques cadeaux offerts à différents présidents par leurs homologues étrangers et regroupés dans une des pièces de l'exposition.
Quel meilleur symbole que cette ville de Verdun pour implanter un centre de la Paix.
