Un fort verdunois épargné

Publié le par Jérôme Voyageur

L'entrée de l'ouvrage de la Falouse
L'entrée de l'ouvrage de la Falouse

Verdun, 24 Mai 2016

Nouveaux terrains d'exploration pour cette journée. Après avoir sillonné le champ de Bataille de Verdun et les terrains d'Argonne, il était temps d'aller voir le sud de la cité meusienne. A ma grande surprise, il ne faut parcourir que quatre kilomètres plein sud pour découvrir un fort parfaitement conservé et ouvert à la visite. Il s'agit de l'ouvrage de la Falouse, construit entre 1906 et 1908.

S'il est resté intact, c'est qu'il se trouvait assez loin du front, ne servant que pour héberger une troupe au repos d'une centaine d'hommes, soit de retour du front, soit s'apprêtant à y monter. D'une surface totale de quatre hectares, il pouvait héberger cent dix huit soldats. Le temps a néanmoins fait son oeuvre jusqu'à faire quasiment disparaitre les lieux sous un épais couvert végétal. Seule la forme générale pouvait laisser deviner la présence d'une construction dessous. Grâce à une poignée de passionnés, regroupés au sein d'une association, l'ouvrage a retrouvé ses apparences d'origine, tant extérieurement qu'intérieurement. Ceci permet d'organiser des visites quotidiennes finançant la poursuite des actions de restauration et de restitution. C'est d'ailleurs l'un d'eux qui nous accueille et nous présente l'ensemble de l'ouvrage et l'histoire de sa redécouverte.

Deux blocs de bétons attirent le regard et forment un passage étroit vers le coeur de l'édifice: il s'agit du corps de garde. Une fois franchi ce passage, on découvre l'existence d'un fort en bêton armé, sous forme d'un long mur percé de petites fenêtres carrées et d'une porte en son centre. Des lettres de métal au-dessus de celle-ci rappelle le nom de l'ouvrage et sa période construction. On devine aussi derrière les cheminées l'herbe qui recouvre l'ensemble. De part et d'autre du passage, on aperçoit aussi des stocks de munitions reconstitués.

Une explication rapide du site est proposé par un des bénévoles avant que la visite se déroule à l'aide d'un plan. Dès l'accès, on constate que, malgré la fonction de repos, l'entrée est bâtie sous forme de chicane pour faciliter la défense contre des assaillants. Dès le couloir principal qui dessert l'ouvrage sur toute sa longueur, on découvre que l'intérieur est presque intégralement réaménagé comme à l'époque avec la présence de mannequins pour bien retranscrire la vie quotidienne des poilus à la Falouse. La partie centrale rassemble une série de pièces de vie, de la cuisine aux stocks de munitions et de vivres en passant par les chambrées, la chambre du commandant ou encore le poste télégraphique. A chaque extrémité, le couloir bifurque à l'oblique pour desservir un poste de tir: à l'ouest une tourelle de mitrailleuses GF3, à l'est un canon de 75.

La reconstitution des intérieurs est un vrai plus pour visualiser quelle pouvait être la vie quotidienne de ces soldats. A la sortie, il est recommandé de partir sur la droite pour rejoindre la partie supérieur du bâtiment. Au milieu de la couverture végétale, au pied des arbres, on aperçoit les coupoles qui protègent les postes de tir et d'observation. Avec l'environnement parsemé d'arbres, j'ai un peu de mal à imaginer à quoi les défenses pouvaient servir. Mais probablement qu'il en allait différemment pendant la grande guerre.

Passé le dernier poste fortifié, on rejoint une sorte de prairie en cours d'aménagement pour expliquer à quoi pouvait rassembler une installation de campagne avec sa micro-église, son bureau de poste, son ordinaire et même des latrines plantées au beau milieu. Ce genre d'installation permettait d'augmenter la capacité d'accueil de l'ouvrage, les fortifications en moins.

Je vous invite à visiter nombreux ce lieu pour permettre qu'il continue à se rénover et s'ouvre au plus grand nombre.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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