Un château-fort remplace les forts meusiens

Publié le par Jérôme Voyageur

château de Sedan vu depuis le parking des Douves
château de Sedan vu depuis le parking des Douves

Sedan, 25 Mai 2016

Après plusieurs jours passés aux alentours de Verdun pour bien approfondir l'histoire locale, j'ai décidé de poursuivre en remontant vers les Ardennes. Direction la cité de Sedan. Je ne connaissais que de nom, et j'avais vu sur le site de l'office du tourisme que le principal attrait de la ville était le château. Autant dire que même sans le GPS il était facile d'approcher les lieux, simplement en suivant les panneaux. En se laissant guider, je finis par rejoindre l'arrière de l'édifice où de nombreuses places de stationnement sont disponibles.

Vu sous cet angle, le château est impressionnant, tout en hauteur. La Porte des Princes renforce cette impression, à se demander pourquoi elle est si étirée vers le haut. Cette sensation se poursuit dès l'ouverture franchie. L'hôtel installé à l'intérieur, sur la droite, présente la même architecture aussi élancée. La cour intérieure est tout sauf plate, c'est même une côte marquée qui mène jusqu'à la billetterie. Néanmoins, vu l'heure, et les plaintes de l'estomac, je ressors par la porte de Turenne. Cette première vision de Sedan me laisse de belles promesses pour la visite de l'après-midi. Le château-fort présente une dominante jaune du fait des pierres utilisées.

Dès la sortie de l'édifice par la porte de Turenne (maréchal de France sous Louis XIII et Louis XIV, et prince de Sedan), je découvre la présence d'un second palais, dit palais des Princes, désormais propriété privée, qui servit de résidence à la noblesse, trouvant ce lieu plus confortable que le château. Direction le centre pour dénicher un table pour me restaurer. A priori, il ne faut pas être difficile. Plutôt que de rebrousser chemin, j'essaie de trouver les bonnes ruelles pour aborder le château par le côté opposé à la porte de Turenne. Ainsi je profite des fossés, et d'une vue d'ensemble qui permet d'apprécier les massifs bastions et les très hauts murs qui les relient.

Ses dimensions en font une des forteresses médiévales les plus grandes d'Europe. Si sa construction commença en 1424, les modifications d'architecture furent nombreuses au fil des siècles. Désormais, on parle de 35000m² de surface répartis sur sept niveaux, et pas moins de sept mètres de large pour les murs, le plus épais atteignant l'incroyable chiffre de 27 mètres. Quatre bastions servent de base, nommés du Roi, des Dames, du Gouverneur et le Fourchu.

Retour dans la cour intérieure par la même porte jusqu'à l'accueil des visiteurs à la base du logis principal. De multiples formules sont proposées aux visiteurs. Chacun se débrouille pour repérer au mieux les flèches et les suivre. Les premiers pas sont souterrains avant de retrouver la lumière de l'autre côté des murailles sur les deux bastions et la courtine qui fait face à la ville. D'abord celui du Roi qui surplombe l'entrée de Turenne, puis celui des Dames. Etrangement, on trouve deux petits canons qui n'ont rien à faire ici. Au-dessus de ce second bastion, on remarque trois abris qui semblent plutôt récents, apparemment l'oeuvre de l'armée française au 19ème siècle. Une volée de marches ramène au pied des anciennes tours doubles qui encadraient l'entrée principale, formant un châtelet. En étant attentif, on se rend compte que le sol a été fortement rehaussé. Jamais plus la herse ne pourrait descendre complètement.

La visite se poursuit à l'intérieur de la tour de gauche. Chaque palier abrite des mannequins qui illustrent divers aspects de la vie de château médiéval. A l'origine, il s'agissait de salles de garde. C'est ainsi qu'on s'élève dans les étages. On peut alors retrouver l'air libre et la cour intérieure. Cette fois, elle se trouve en contrebas tandis que le tracé de la visite nous mène sur le haut des remparts jusqu'au bastion du Gouverneur grâce à la rampe est. On peut détailler l'ensemble de bâtiments qui forme le donjon, qui ne fait pas partie de la visite. Demi-tour vers le logis principal pour poursuivre la visite. Désormais ce sont des grandes pièces qui se succèdent, formant une sorte de musée. Dans la galerie dite des Princes, on y découvre ainsi l'histoire du château, de la famille fondatrice jusqu’au transfert à la couronne royale, la vie de Sedan à l'époque. Un étroit escalier en colimaçon, tout en bois, mène au dernier étage, juste sous les toits. La pièce est superbe. Elle continue de raconter l'histoire de Sedan jusqu'aux périodes récentes de son développement urbain, sans oublier sur le mur du fond, une évocation de la bataille de 1870. On accède aussi à la chapelle princière, très lumineuse et modeste. Il est alors temps de redescendre au rez-de-chaussée pour terminer la visite. De retour près de l'accueil, il est possible de descendre 'encore d'un niveau pour voir les restes des pièces mises au jour sous le corps de logis.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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