La ville du fameux curé
Camaret-sur-Mer, 6 Mai 2009
Camaret n'est pas seulement le village d'un curé héros d'une chanson paillarde bien connu. C'est aussi et surtout une commune du Finistère, située à la pointe occidentale de la presqu'île de Crozon. A ce titre, elle regroupe un bon nombre de caps et pointes de cette langue de terre.
Arrivé dans le centre-ville, on devine rapidement la destination finale. Le port et les quais sont assez classiques. En revanche, de l'autre côté, on aperçoit une langue de terre qui semble former une digue protectrice, et surtout qui est planté d'une église et d'une tour qu'on ne peut pas manquer. Si vous n'avez rien étudié des lieux, contentez vous de suivre la direction tour Vauban jusqu'à rejoindre le début du Sillon où vous pouvez abandonner votre véhicule pour terminer la promenade à pied. une aire de stationnement est d'ailleurs aménagée à point nommé, juste au départ du sillon.
C'est parti pour une centaine de mètres avant d'atteindre une série de coques de bois en bien piteux état. L'endroit me fait plus penser à un cimetière marin qu'à un chantier naval. Les éclats de peinture ont commencé à sauter sous les assauts du temps et de l'océan tout proche. Les coulées de rouille commencent à transformer la décoration des coques. Pour les plus vieux, les bordages ont déjà sauté, tandis que les membrures craquent. Malgré tout, juste derrière, le plan incliné est toujours opérationnel pour remettre à flots les bateaux de pêche réparés.
Juste de l'autre côté de la voie, une petite chapelle de granit veille sur la digue. Étonnamment, en terre bretonne, elle tient son nom d'une sainte du sud-ouest, Notre-Dame de Rocamadour. Ses murs assez bas et son toit d'ardoises plutôt aplati lui donne une silhouette originale. Juste au-dessus de la minuscule porte percée dans la façade s'élève un semblant de clocher. A l'intérieur, on découvre diverses maquettes de voiliers suspendues aux poutres. Rames et bouées complètent une décoration totalement consacré à l'océan.
Encore quelques dizaines de pas sont nécessaires pour rejoindre le joyau de la ville. Posée là au bout du Sillon, la Tour Vauban protège à la fois Camaret et le goulet de Brest qui se déploie au nord de la ville. Plus qu'une simple tour, on fait face à une fortification complète en modèle réduit. C'est d'abord un fossé qui ceint l'édifice de défense, enjambé par un pont-levis. Face aux flots, un épais mur d'enceinte, crénelé, s'étire en forme de demi-cercle. Enfin, au coeur dud dispositif de défense côtière s'élève la fameuse tour polygonale sur trois étages, couverte d'un toit en ardoises, et percée de nombreuses meurtrière à tous les niveaux. Si tous les angles et les ouvertures sont construits en pierres de taille, le reste des façades est enduit d'un crépi rose-rouge pour le moins original dans la région.
En quittant le village, il faut prendre la direction du nord vers Roscanvel, une autre langue sauvage qui s'avance vers le goulet de Brest, jusqu’à la pointe des Espagnols. De là, on dispose d'un excellent point de vue jusqu'à Brest et son arsenal.