Itinéraire bucolique entre terre et mer (6)

Publié le par Jérôme Voyageur

Vendredi 21 Octobre, Sebatu

 

Réveil légèrement plus tardif que d’habitude mais perturbé par les bruits matinaux nombreux dont le gamelan, probablement manipulé par des gamins, et aussi par le téléphone qui a subitement changé d’heure en pleine nuit sans raison. Après un petit-déjeuner que je constitue exclusivement de fruits, nous partons à pied directement de chez notre hôte accompagnés par son gendre qui va nous servir de guide à travers la campagne de Sebatu.

Les premiers hectomètres sur la route permettent une dernière fois de revoir les nombreux ateliers de sculpture sur bois avant de bifurquer  dans la végétation. Chacun semble être spécialisé sur une thématique évitant ainsi une concurrence frontale avec les voisins. Place aux rizières relativement planes dans ce secteur, ce qui n’est pas fait pour me déplaire. La récolte approchant, tout est fait pour la sauvegarde des épis chargés contre les pilleurs ailés. Tous les moyens imaginables semblent  déployés mais est ce réellement efficace quand on voit que même les cris du guide n’effarouchent pas vraiment un vol d’oiseaux au-dessus de sa propre parcelle. Il y a l’option des sacs plastiques suspendus en nombre au-dessus des plantations ; celle de la plaque de métal sur laquelle vient cogner une masse ; ou encore celle de la mini-éolienne dotée de petits marteaux pour faire un maximum de bruit (on dirait une sorte de girouette destinée à faire du bruit).

Petit à petit nous atteignons le centre du village de Sebatu, d’abord  son temple  dont l’entrée est en cours de décoration : cinq sculpteurs s’affairent pour mettre en forme deux énormes truies, de part et d’autre du passage. Nous empruntons ensuite une longue rue rectiligne bordée d’impressionnantes demeures, les plaques de recensement nous confirmant qu’il s’agit la plupart du temps de grandes familles. Ici et là, directement sur le bitume au milieu de la chaussée, nous apercevons des offrandes encore fumantes d’encens. En fait, il y en a partout et pas seulement au niveau des temples, même les domestiques.

A la sortie du bourg, nous en terminons avec les dernières rizières avant de descendre, descendre. Nous abordons le secteur forestier. Le chemin  est relativement  bien marqué  et doucement vallonné. Jusqu’à ce que nous entendions un bruit de rivière. Une descente vertigineuse se présente avant de parcourir une partie du torrent, le tout sans mettre les pieds dans l’eau. Sans l’aide du guide local, cela n’aurait pas été possible. Ce qui devait arriver arriva : plus le moindre passage le long du cours d’eau. Il faut prendre l’option « chèvre » : un chemin presque vertical pour remonter. Cela me manquait toutes ces grimpettes. Nous finissons par retrouver un brin de civilisation, en l’occurrence des rizières asséchées après la récolte. Nous les traversons assez rapidement maintenant que nous pouvons couper au plus court. Fini l’obligation de cheminer uniquement sur les murets de terre.

rizières et village de Sebaturizières et village de Sebaturizières et village de Sebatu
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