Itinéraire bucolique en terre et mer (2)

Publié le par Jérôme Voyageur

Mardi 1 Octobre, Belimbing

 

Les restes de décalage me réveillent encore trop tôt maDans la forêt tropicaleis j’arrive bien à tenir le lit jusqu’au réveil. Les vêtements ont assez peu séché, les chaussures de randonnée les premières il a bien fallu les débarrasser de leur gangue de boue). Le conseil de Dondy sur la lenteur du service était le bon. Il ne faut pas être pressé. Ici on déguste ce qu’on a commandé. Peu après huit heures et demie, nous partons pour rejoindre le même carrefour qu’hier. Un autre guide nous y attend pour nous accompagner sur un nouveau parcours. Il a aussi apporté les pique-niques. En revanche, les crocs à ses pieds nous surprennent un peu sachant que nous sommes sensés partir pour sept heures et ont tendance à nous faire penser à un sentier humide.

Nous commençons par une longue descente qui a tout pour m’inquiéter. Aujourd’hui nous empruntons à de nombreuses reprises des chemins bétonnés grossièrement pour faciliter la circulation. Et pour cause, le coin est vivant, habité, il faut donc que les habitants puissent rejoindre leur domicile ou leur plantation sans encombre y compris quand il pleut.  Mais nous ne coupons pas aux chemins de traverse, façon sentier de chèvres. Ses multiples côtes m’achèvent à petit feu. Je ralentis de plus en plus. Les montées légères à flanc de colline sont plus faciles pour moi. Quelle idée d’avoir tracé des chemins azimut sanglier droit dans la pente ? Nous n’échappons pas à quelques passages proches des rizières en début de matinée. Même résultat que la veille : nous finissons presque tous par embourber au moins un pied. Mais aujourd’hui nous traversons surtout des zones de plantations : caféiers, cacaoyers, muscadiers, bananiers et jacquiers avec leurs étonnants fruits si gros. La plupart des maisons devant lesquelles nous passons ont leur récolte de café  en plein séchage sous le soleil. Certains ont aussi des clous de girofle : nous les devinons de loin par le parfum alléchés. La multiplication des côtes raides interminables finit par me lasser, mon esprit commence à lâcher.

Heureusement, le déjeuner  arrive à point nommé. Plus qu’un quart d’effort avant une pause réparatrice : je serre les dents pour ce dernier tronçon. Nous faisons donc halte à l’arrière d’une petite épicerie, assis en bord de terrasse devant le café en train de sécher. Enfin posé, les jambes au repos, je peux ouvrir mon panier repas. Comme les autres, je découvre un pliage de feuille de bananier qui renferme du riz blanc, incontournable, des nouilles sautées au poulet, un beignet de pomme de terre et un œuf.  Il y en a largement trop. Déjà que la promenade n’est pas évidente, ce n’est pas le moment de se gaver. Les chiens vont se régaler. Pour terminer, nous avons droit à une mandarine locale et une surprenante papaye goûtue, apportée par le propriétaire.

Je serais bien resté là, étendu sur la terrasse mais il faut repartir. Les paroles de Dondy me remotivent : au mieux il reste une heure, au pire deux. Quelques nouvelles côtes se présentent, bien évidemment, toujours au ralenti. Les derniers mètres de la dernière montée doivent être franchis en tout-terrain, vu que les villageois sont en train de la bétonner. Gare à ne pas mettre les pieds n’importe où. Il ne reste que quelques centaines de mètres en faux plat pour rallier notre véhicule. Je suis bien le seul à ne pas regretter qu’on en reste là, mettant fin au calvaire. Avant de repartir, nous visitons rapidement le temple installé juste à côté. Direction ensuite le village de Wongayagede. Autant il semble proche sur la carte, autant le trajet dure. Il faut presque trois quarts d’heure pour arriver. Ici il faut souvent redescendre du volcan avant de remonter dans une vallée voisine.

Nous nous installons pour la première fois chez l’habitant. La douche froide est un pur bonheur. Le lit est taillé pour pallier aux inondations tant il est haut. Il faut même calculer pour en descendre sans souci. En revanche, il est impossible de dénicher une bière  dans ce bled qui multiplie les temples. Faute de cervoise, je me replis sur le thé. Il nous faut attendre dix huit heures pour voir apparaitre des bières fraiches tirées du stock de notre hôte.  Il nous sort le grand modèle de Bintang. A croire que j’avais une grosse soif, j’écluse les six cent soixante millilitres en moins de dix minutes. Nous embrayons ensuite sur un repas local mêlant riz, nouilles sautées, brochettes de poisson épicées, beignet de mais, le tout servi dans une feuille de bananier en guise d’assiette. Avec une bonne soupe et les succulents ananas et papaye, nous voici bien restaurés et parés pour la nuit chacun, dans notre maisonnette.

Paysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et Wongayagede
Paysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et Wongayagede
Paysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et WongayagedePaysages entre Belimbing et Wongayagede

Paysages entre Belimbing et Wongayagede

chez notre hôte à Wongayagedechez notre hôte à Wongayagede
chez notre hôte à Wongayagedechez notre hôte à Wongayagede
chez notre hôte à Wongayagedechez notre hôte à Wongayagede

chez notre hôte à Wongayagede

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