Itinéraire bucolique entre terre et mer (11)

Publié le par Jérôme Voyageur

Mercredi 26 Octobre, Gili Air

 

Gili AirVu la couverture nuageuse de la veille, j’ai abandonné l’idée d’un réveil matinal pour le lever de soleil. J’attends sept heures et l’ouverture du petit-déjeuner pour émerger et me restaurer. Profitant qu’il fait encore doux, je me lance dans un tour de l’île tranquille. Je pars avec tout ce qui peut me servir. Quelques photos ici et là. Une baignade sur un coin libre de la côte orientale à cette heure matinale où la vie ne s’y éveille qu’à peine. Il y a très peu de profondeur autour de cette île corallienne mais tout de même divers petits poissons à travers les herbiers. A moitié sec, je me remets en marche.

Encore et toujours des constructions. Moi qui imaginais la côte nord plus sauvage. Elle est tout autant exploitée ; les plages y sont plus longues. Un restaurant signalé par le guide a disparu. J’ai beau passé deux fois, devant : il faut se rendre à l’évidence, il a dû changer de nom. Quelques centaines de mètres plus loin, je déniche un coin de plage, visiblement privée mais abandonnée. Je décide de m’y installer pour une nouvelle baignade. Ici j’ai suffisamment de place pour transformer mon sarong en drap de bain. Direction les eaux translucides. Le sable est moins agressif ; les restes de coraux sont regroupés en tas au gré des marées. Je découvre rapidement que je suis au cœur d’un banc de poissons. Des petits de moins de dix centimètres, et argentés. Avec le masque je me rends compte que certains évoluent à la verticale, la tête en bas. Lorsque je ressors la tête, j’en vois certains faire des bonds hors de l’eau. Ma présence ne les dérange en rien. Le manège dure un bon moment. Et soudain, chose inédite, le banc se sépare en deux, chaque groupe sautant hors de l’eau à l’opposé l’un de l’autre, tel un seul individu. Et cela recommence une deuxième fois avant qu’ils s’éloignent définitivement. Hallucinant ce mouvement d’ensemble.

Après avoir séché, je reprends mon tour. Je commence à comprendre que l’île doit être quasi intégralement bâtie sur sa périphérie. En tout et pour tout, il ne reste quelques centaines de mètres encore sauvages, dans la partie nord-ouest. Mais rapidement la civilisation reprend sa place. Tranquillement, en un peu plus de deux heures, je finis par rejoindre l’hôtel. Histoire de me désaler, je file vers la piscine jusqu’à midi. Au bout d’un moment, on se retrouve tous autour du bassin, soit dedans.

Après le repas, pris dans un boui-boui voisin, il commence à faire chaud. Malheureusement, comme la veille, pendant la sieste, la pluie fait son retour. Comme la veille, la tentative de sortie se fait entre les gouttes. Mon petit tour vers le nord par les voies de traverses est vain : impossible de retrouver l’artisan aperçu dans la matinée.

Ce soir, je fais confiance à Tripadvisor, une fois n’est pas coutume, pour choisir mon dernier restaurant. J’ai beau avoir l’adresse et un plan, c’est bien ardu d’atteindre l’endroit. Comment une table aussi éloignée des axes de passage peut être aussi bien classé est un mystère. Mais il faut reconnaître que les plats sont bons et l’accueil chaleureux. Au cours de la soirée, toutes les tables finissent par se remplir, un autre signe de l’attrait des lieux.

Quel contraste avec le pseudo chanteur engagé par l’hôtel qui massacre toute musique, à quelques mètres devant ma chambre. Impossible de fermer l’œil tant qu’il est là. Il fait même du rab alors qu’il n’y a plus le moindre client …… Pfff.

 

Jeudi 27 Octobre, Gili Air

 

Optimiste sur le temps au moment de me coucher, j’ai réglé le réveil suffisamment tôt pour tenter de voir le lever de soleil. A cinq heures trente, la sonnerie du réveil me surprend. Je saute immédiatement dans les premières fringues que je trouve, j’attrape l’appareil photos au vol et je pars direction la côte sud ouest. Les gens déjà dehors sont très rares : les quelques que je croise sont encore au radar ; ils semblent avoir dormi dehors et ouvrir à peine l’œil. Je finis par dénicher une plage non privatisée avec vue directe sur Lombok. Il faut attendre un moment. Alors que je pensais voir le soleil surgir des eaux, il apparaitra finalement derrière le Rinjani, ce qui retarde d’autant les premiers rayons qui vont illuminer les flots calmes. Mais la patience est récompensée. En prime, j’ai droit à un chat chassant les crabes et glissant sa patte dans chaque trou assez large. Nous ne sommes que quatre ou cinq à avoir eu la même idée, tandis que l’immense majorité de l’île somnole encore.

Une fois le spectacle terminé, je retourne sous ma couette. Je ne vais réémerger qu’à huit heures vingt. Il manquait bien un bout de nuit. Une fois le petit-déjeuner avalé, je repars une dernière fois vers la côté nord, bien décidé à retrouver mon vendeur de bateaux miniatures. Alors que je pensais échouer à nouveau, j’aperçois au dernier moment mon but dans un coin d’échoppe de fortune. Moyennant quelques palabres pour négocier et une partie de l’histoire de sa vie, je repars avec ma maquette. J’arrive juste à temps pour prendre une douche rafraichissante et boucler le sac. Il est temps de s’approcher de l’embarcadère. Nous sommes d’abord enregistrés sur un bateau partant directement de la plage avant d’être réaffectés sur un bateau plus gros. Direction le débarcadère pour attendre ce nouveau navire. L’attente est quelque peu chaotique : aucun moyen de savoir quel bateau va arriver. Ce n’est qu’au dernier moment qu’un des gars du port braille le nom du speedboat au départ.

Gili Trawangan

Et avec l’indiscipline des gens, le débarquement et l’embarquement sont bien plus longs qu’ils ne pourraient l’être. Finalement notre tour arrive avec un léger retard sur l’horaire prévu.  Nous voici enfin à bord. Nous faisons une première escale à Gili Trawangan, la plus grande et aussi la plus festive des trois Gili. Etonnamment, le bateau se vide quasiment avant de se recharger. Et nous repartons pour environ deux heures trente, pleins gaz, vers Padangbai. Ces navires suréquipés en moteurs sont vraiment plus rapides que les ferries.

Sur le quai de destination, c’est le rush pour récupérer son sac. L’équipage entasse tout ce qui sort de la cale sur le ponton, au cœur d’une mêlée humaine. Mieux vaut prendre de la hauteur pour mieux identifier ses biens. Ainsi que le chauffeur que la compagnie d’origine est sensée avoir commandé. Par chance, le chauffeur est identifié rapidement ; pour les sacs, c’est un peu plus long. Nous pouvons alors partir vers notre dernier lieu de villégiature à Sanur. Après l’installation dans la chambre, je vais faire un tour dans la rue commerçante de la cité balnéaire, avant de m’octroyer une première baignade sur la plage avant une seconde dans la piscine. L’une comme l’autre sont bien chaudes. L’après-midi aquatique se termine sous la douche. Le restaurant du soir nous révèle des tarifs bien différents de nos habitudes : bienvenue en zone hyper touristique.

Gili Air - paysagesGili Air - paysagesGili Air - paysages
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