Itinéraire bucolique entre terre et mer (7)

Publié le par Jérôme Voyageur

L'environnement du Gunung KawiC’est ainsi que nous rejoignons dans un premier temps un canal maçonné avant de d’atteindre un chemin en dur, apparemment fréquenté et bordé de petites échoppes. Il est temps de mettre nos sarongs pendant que Dondy va chercher les billets. Notre guide local veille à ce que nous soyons habillés dans les règles, quitte à refaire le nœud lui-même. Correctement parés, nous commençons à descendre les escaliers en plein soleil vers le temple de Gunung Kawi. Avant de l’atteindre, au hasard d’un virage, nous profitons d’un superbe point de vue en contrebas sur une petite rizière dans son écrin de palmiers. A l’approche du complexe, nous découvrons que celui-ci est coupé en deux par une rivière. Sur la première rive, après quelques mètres, nous débouchons devant cinq immenses niches creusées dans la falaise faisant office de sanctuaire hindouiste consacré à une famille royale et ses monuments funéraires.

Nous revenons sur nos pas pour prendre le pont de pierre qui enjambe la rivière. A cet instant, on pourrait presque se croire dans la jungle. Chaque rive est bordée d’une épaisse végétation qui dissimule presque ce qui se passe de l’autre côté. A la sortie du pont, nous optons pour l’accès à droite. Il permet de rejoindre la partie plus classique du temple dans la tradition balinaise. Il y a néanmoins une petite particularité : entre deux structures, j’aperçois un trou sombre à la base de la falaise. Il s’agit d’une des diverses grottes percées pour accueillir des pèlerins en quête d’une retraite spirituelle. La seconde porte du temple mène par un court escalier à cinq autres sanctuaires, jumeaux de la première série. La seule différence réside dans ce long bassin installé en avant-plan. Le cheminement conduit à une boutique avant de s’arrêter devant un panneau stop.

temple royal de Gunung Kawitemple royal de Gunung Kawitemple royal de Gunung Kawi
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temple royal de Gunung Kawi

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A priori, cela ne gêne en rien nos deux guides. Nous faisons comme si nous n’avions rien vu et nousPanorama sur les bassins sacrés de Mengening empruntons le sentier qui commence là, d’abord le long de petites rizières avant de suivre pendant un bon moment un canal dont les berges semblent avoir bien souffert. Nous nous retrouvons désormais dans un sous-bois plus ou moins vallonné. Après une dernière côte, toujours aussi éreintante pour moi, je rejoins le groupe en train de s’équiper de leur sarong. Nous approchons du temple de Mengening, datant du onzième siècle comme le précédent. M’attendant à quelques touristes, je suis surpris du total silence. L’enclos sacré que nous découvrons est tout à fait classique et ne présente pas de particularité. En revanche, il me permet de récupérer des récents efforts, assis à l’ombre. Nous ressortons par le portillon principal pour découvrir la raison de notre visite dans ce temple isolé et ignoré de tous. Deux escaliers monumentaux descendent au cœur d’un ensemble aquatique, les bassins sacrés. Nous distinguons des bassins un peut partout et surtout le bruit de l’eau qui s’écoule à profusion fait office de musique d’ambiance. Arrivés au pied des marches (étrangement je suis le premier pour une fois), nous devons nous séparer, les hommes au fond, les femmes dans le bassin juste avant. Nous sommes dans des bains sacrés et nous devons respecter les règles. Evidemment, il n’y a pas de vestiaire : je me débrouille avec le sarong pour me changer et enfiler le maillot de bain. Il faut ensuite avancer avec prudence sur les rochers qui cernent le bassin. Première surprise, j’aperçois des petits poissons : Dondy va en profiter pour un nettoyage de la peau des jambes ; moi je ne semble pas les intéresser. Cela tombe bien je préfère aller me glisser sous la cascade, bien puissante, ou encore devant les différents jets. Un vrai bassin hydro massant 100% naturel. Cet intermède aquatique est un pur moment de félicité, quoi de mieux pour se délasser et reposer les muscles, le tout en pleine nature ou presque. En observant les alentours, je m’aperçois que les murs sont tous recouverts de vert ; la mousse prolifère dans ce milieu humide. Cela donne une impression de temple abandonné dans son jus. Etonnant. Je serais bien rester là mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je découvre en partant toute une série de canalisations, de bouches d’eau et de bassins. Le lieu est tout entier consacré à l’eau, source de vie. Comble de malchance, pour ressortir il faut gravir un interminable dernier escalier. Mais au bout, c’est le parking et notre véhicule.

Temple et bassins sacrés de MengeningTemple et bassins sacrés de MengeningTemple et bassins sacrés de Mengening
Temple et bassins sacrés de MengeningTemple et bassins sacrés de Mengening
Temple et bassins sacrés de MengeningTemple et bassins sacrés de Mengening

Temple et bassins sacrés de Mengening

Quelques centaines de mètres plus loin, nous passons devant un autre temple noir de monde. Il s’agit du Tirta Empul, lui aussi doté de bassins sacrés, mais classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Et par esprit grégaire, tout le monde se masse là, alors que le temple voisin reste lui désert. Pour rien au monde, nous n'aurions changé le programme! Nous ne parcourons que quelques kilomètres pour rejoindre un restaurant, encore une fois dans un cadre idyllique : les abris pour les tables sont installés au bord des rizières, cernés par des bassins autour desquels sinuent les petites allées qu’empruntent les serveurs. Mieux vaut pour eux qu’ils n’oublient rien. D’ailleurs chaque table est dotée d’un marteau en bois pour les « appeler ». Arrive un grand plat garni de feuilles de bananier regroupant divers petites coupelles pour autant de plats différents, avec l’incontournable riz au centre.

Après cette pause roborative, nous descendons enfin vers Ubud, la capitale culturelle de l’île, ce qui nous prend environ quarante cinq minutes. Ce faisant nous repassons en revue les trop nombreuses plantations de café Luwa et toujours cette impression de vaste escroquerie. Avec la grande ville, c’est le retour à la civilisation : le bruit, les touristes en masse, les embouteillages, …

A part un petit tour au centre-ville, je me prélasse dans la piscine qui me tend les bras, à quelques mètres à peine de ma chambre. Vers dix huit heures, un énorme orage éclate et nous déverse des trombes d’eau. Par miracle, il fait sec au moment de sortir dîner. Du coup, moyennant une observation attentive des trottoirs, nous parvenons à rejoindre le restaurant du soir sans nous mouiller les orteils, ni le reste.

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Y
un bel endroit qui fait envie<br /> bon week end,, jérôme
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