Itinéraire bucolique entre terre et mer (8)

Publié le par Jérôme Voyageur

Samedi 22 Octobre, Ubud

Palais d'UbudDès huit heures trente, nous descendons la rue principale, Jl Monkey Forest Road, qui traverse une bonne partie de la ville, pour rejoindre la dite forêt des singes, à l’extrémité sud. Impossible de rater la destination. D’abord timides ; les presque sept cents spécimens répartis dans ce coin de forêt tropicale commencent à émerger de la torpeur de la nuit et de la fraicheur du matin. Pour être précis, il s’agit de macaques crabiers. Désormais, ils approchent à mesure que les gardes préparent les fruits qui vont leur servir de petit-déjeuner. Il en sort de tous les côtés et de toutes tailles. Nous en apercevons dans les allées, sur les murets, et même dans les arbres. Il vaut mieux avoir l’œil partout, car certains sont peu farouches et peuvent vous sauter dessus.

Nous découvrons rapidement que nous sommes en fait dans une forêt sacré. Au détour d’un escalier nous débouchons sur un bassin sacré, caché dans un écrin de végétation. Les innombrables racines du ficus qui a enserré l’arbre au-dessus de nous forment comme un épais rideau devant cette construction. Derrière les bassins, nous apercevons un petit temple. Toutes les structures sont recouvertes de cette couche de mousse qui donne une impression de lieu coupé du monde, sans oublier cette atmosphère moite depuis les premiers pas dans la forêt. J’ai l’impression de me retrouver dans un film d’Indiana Jones. De l’autre côté du pont de pierre, tout aussi vert, nous devinons deux dragons de Komodo sculptés, et eux-aussi peu à peu intégrés à la végétation, à tel point qu’on pourrait croire à des vrais reptiles en train de se cacher … Plus loin dans la forêt nous parvenons à une large esplanade en contrebas d’un temple qui ressemble beaucoup plus à ceux que nous avons l’habitude de voir. Son accès est fermé ; en revanche, tout le long du mur ont été amassés des dizaines de statues en tous genres, plus ou moins monstrueuses. Les macaques commencent à se faire nombreux et très alléchés par les fruits. Certains visiteurs idiots ne peuvent s’empêcher de les nourrir ou de les attirer sur eux, malgré le rappel incessant des règles. Et on s’étonne des accidents qui suivent… Chemin faisant, nous apercevons quelques pierres tombales qui forment un petit cimetière temporaire. Quelques singes sont installés à même les tombes et se servent dans les offrandes.  Les défunts attendent ici la prochaine crémation collective, qui se déroule tous les cinq ans. C’est ainsi que nous rejoignons une des sorties de la forêt sacrée.

Centre d'UbudCentre d'Ubud
Centre d'UbudCentre d'Ubud

Centre d'Ubud

Monkey ForestMonkey ForestMonkey Forest
Monkey ForestMonkey ForestMonkey Forest
Monkey ForestMonkey ForestMonkey Forest

Monkey Forest

Monkey ForestMonkey ForestMonkey Forest
Monkey ForestMonkey ForestMonkey Forest

Monkey Forest

Nous remontons ensuite la même rue de bout en bout, ce qui représente une bonne distance, pas loin d’un kilomètre et demi. Arrivés face au palais, nous bifurquons sur notre gauche jusqu’à atteindre le temple Saraswati. A défaut de pouvoir y pénétrer, nous pouvons admirer les deux grands bassins qui le précédent et le parvis où se déroulent tous les soirs des spectacles de danses traditionnelles. Il ne reste que quelques dizaines de mètres avant de rejoindre notre deuxième objectif de la matinée, le musée Puri Lukisan. Considéré comme le plus important de Bali, il regroupe des collections allant de 1900 à nos jours, en trois salles différentes, à l’est pour la collection Wayan, au nord pour l’avant-guerre, et à l’ouest pour l’après-guerre. On peut y voir surtout des peintures ainsi que quelques sculptures sur bois. D’abord très axées sur les personnages de la mythologie hindouiste, les œuvres évoluent au fil du temps vers des représentations plus figuratives, plus proches de la vie quotidienne. Un agréable jardin sert d’écrin zen, étouffant l’effervescence de la cité : bassins, ficus sacré, arbre du voyageur, fleurs diverses et variées. Le bâtiment sud est sensé accueillir les expositions temporaires. Aujourd’hui, il sonne creux. Seule la moitié de la salle est exploitée pour rappeler la vie du fondateur du musée. Ici se conclut la visite avant d’aller profiter du jus de fruit offert avec le billet au bar du musée. Il est possible de réserver divers cours au musée pour découvrir plus en détail les pratiques culturelles de Bali (gamelan, tissage, vannerie, …). Au moment où nous en terminons, les premières gouttes font leur apparition. Heureusement, le restaurant n’est qu’à deux pas. Il suffit d’accélérer un peu pour ne pas être trop mouillé. La pluie a le temps de passer pendant que nous nous restaurons.

temple Saraswati et musée Puri Lukisantemple Saraswati et musée Puri Lukisantemple Saraswati et musée Puri Lukisan
temple Saraswati et musée Puri Lukisantemple Saraswati et musée Puri Lukisantemple Saraswati et musée Puri Lukisan

temple Saraswati et musée Puri Lukisan

L’après-midi est quartier libre. Attiré par un certain brouhaha dans le temple de la ville, je finis par comprendre qu’un combat de coqs s’y prépare. A défaut de pouvoir rentrer, je dégote une place dans un escalier, appuyé sur une grille. Les préparatifs apparaissent complexes aux yeux profanes. Dans un premier temps, chacun essaie de faire sélectionner son gallinacé. Beaucoup retournent à leur sac ou  cage, selon les cas. Deux trousses surgissent, desquelles on extirpe une lame recourbée. Chacun des deux propriétaires retenus fixe solidement celle-ci sur une des pattes du volatile en faisant de nombreux tours avec la ficelle rouge nouée à la lame. La préparation est longue et minutieuse. Vient alors la prise des paris. Impossible de comprendre qui fait quoi, qui gère quoi. Tout le monde s’excite pendant quelques minutes. Puis le combat commence. Là où je suis posté, je ne le vois pas vraiment, je le devine.  La foule est finalement assez calme. Quelques minutes et c’est déjà terminé ; le perdant est achevé et dissimulé sous une cage à même le sol de l’aire de combat. Des billets de banque changent de mains et le lieu se vide en quelques instants.

Je poursuis sur une centaine de mètres jusqu’au palais d’Ubud, en plein centre de la ville. Cette demeure royale est toujours habitée maison peut néanmoins visiter librement les deux premières cours qui révèlent déjà de belles portes sculptées. Une des structures traditionnelles à plancher surélevé abrite un ensemble d’instrument de gamelan, mais cette fois pas de spectacle à espérer. Direction le marché « artisanal » qui s’étale en fait dans toutes les ruelles et recoins du quartier en face du palais. On y trouve de tout. Négociation obligatoire vu les prix d’appel. Après une bonne heure, je finis par me lasser et je rentre les mains vides. Retour à l’hôtel pour me délasser dans la piscine à déversement, celle située à l’arrière de l’hôtel, non loin de la salle de restaurant. Toute cette partie de l’établissement est bordé par une rizière. On pourrait presque se croire à la campagne. Malgré la grisaille, la baignade est bien appréciable. Je rejoins ensuite ma chambre pour le reposer jusqu’au rendez-vous du repas. C’est la journée de pause par rapport au riz : deuxième repas de la journée avec presque aucun plat à base de riz. Loin de nous la saturation mais cela nous a changé un peu de tester pâtes et frites.

Ubud centreUbud centreUbud centre
Ubud centreUbud centreUbud centre
Ubud centreUbud centre

Ubud centre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Y
c'est tout le pays qui est photogénique, magnifique et passionnant à découvrir et visiter, c'est une terre de contraste qu'il ne faut surtout pas comparer avec l'ennemi historique qu'est le Japon; <br /> bonne journée
Répondre