De Museuminsel à Alexanderplatz, au coeur de Berlin-Est

Berlin, Samedi 15 Avril 2017

Chemin faisant je rejoins la cathédrale de l'autre côté de l'île. Etonnament dans Berlin, elles sont plusieurs mais il faut reconnaître que celle-ci est la plus grande de toutes. Elle impose sa masse sur le Lustgarten autant que sa couleur sombre, très probablement le noir de la pollution. Sa visite est payante mais bénéficie d'un tarif réduit avec la carte touriste. On débouche dans un ensemble plutôt chargé dans le plus pur baroque. De plan carré, elle se remarque avec sa grande coupole centrale en cuivre dominant quatre autres petites, coiffant les tours d'angle. Une fois à l'intérieur, on se trouve plongé dans un décoration chargée, typiquement baroque. Un grand orgue apparait immédiatement de l'autre côté de la nef. Juste à sa droite, la chaire massive date du 15 ème siècle. Derrière l'autel se révèle un grand vitrail aux teintes jaunes illustrant la résurrection. Parvenu sous l'orgue, on découvre la présence de quatre sarcophages princiers. Il n' s'agit là que d'un début.

La visite se poursuit au premier étage où on peut accéder à une des loges offrant un point de vue différent sur la cathédrale. Pour les plus courageux, on peut poursuivre par les escaliers jusqu'à la base de la coupole. Je passe mon tour ayant déjà mon lot de grimpette au Gendarmenmarkt. Direction l'escalier de la crypte. Dans cet endroit moderne mais sombre, on découvre une multitude de sarcophages répartis sous toute la surface de l'édifice. Nous sommes dans la crypte des Hohenzollern, la famille princière qui régna sur le Brandeburg, la Prusse et l'Allemagne. J'avoue me perdre un peu entre tous ces noms. Il manquerait presque un arbre généalogique. La sortie de la visite se fait par ce sous-sol via une incontournable boutique de souvenir.

De retour à l'air libre, je franchis le second bras de la Spree avant de descendre sur le quai où est installé le musée de la RDA (DDR). Mais mon but est de longer l'île aux musées, elle aussi à l'état de vaste chantier. Une averse monumentale éclate alors que j'atteins le musée Bode implanté à la pointe nord de l'île. Arrêt obligatoire sous les colonnades pour laisser passer l'intempérie.

Une fois les cordes tombées, il faut profiter de l'éclaircie qui s'annonce. Retour sur le quai voisin avant de longer la voie ferrée jusqu'à la gare voisine de Hackescher Markt. De l'autre côté des voies, je découvre la présence d'une place très vivante qui accueille un marché traditionnel. En ce samedi après-midi, les clients locaux sont là en plus des touristes. Nous sommes dans l'ancien quartier juif, baptisé Scheunenviertel. A ce titre, je vous invite à faire quelques pas jusqu'à la Grosse Hamburger Strasse. On y découvre un émouvant mémorial aux victimes berlinoises de l'Holocauste sous la forme d'un groupe de gens sculptés, sur fond d'ancien cimetière tandis que quelques pierres déposées sur la base de la sculpture. En revenant vers le marché, il y a une glacerie à dénicher dont les crèmes glacées sont délicieuses, même un jour de pluie.

Une station de S-Bahn plus loin, j'approche enfin de la tour TV qu'on aperçoit partout où qu'on soit dans la ville. Mais faute d'être sorti du mauvais côté de la gare, la première place que je traverse me rappelle nos marchés de Noël avec toutes ces cabanes en bois. Rares sont celles qui servent au commerce. La majorité propose à manger, de la locale "curry wurst" au bretzel en passant pas la choucroute ...

Il me faut donc repasser sous les voies pour enfin déboucher au pied de l'imposante tour qui culmine à 368 mètres. Avec sa boule "à facettes" située non loin du sommet, elle est incomparable. 2h30, telle est le temps d'attente pour y monter une foi les billets en mains. Autant dire que j'opte pour une promenade sur le parvis. A commencer par l'église Sainte-Marie : celle-ci détone un peu au milieu de cet ensemble moderne, commercial et bétonné. Au centre du parvis se dresse la fontaine de Neptune. A travers les barricades de chantier, on aperçoit l'imposant hôtel de ville rouge qui borde une partie de la place.

C'est là que se déploie le quartier Nikolaiviertel et ses ruelles et façades plus anciennes. Un havre de paix dans un lieu presque ancien ...Il faut encore jongler avec les averses. Je me mets à l'abri dans une rame de S-Bahn qui s'éloigne vers l'est de la ville. Arrivé à Ostbahnhof, enfin sous le soleil, je découvre des quartiers un peu excentrés qui semblent encore porter le sceau de l'Allemagne de l'Est. Cette excursion se justifie par la traversée du majestueux Oberbaumebrücke, tout en briques et doté de deux tours centrales. Il sert tout autant aux piétons, aux automobilistes et aux métros. A l'époque du mur, il constituait un point de séparation entre les deux parties de la ville. Le trafic était interrompu. Sur la rive nord, on peu encore apercevoir quelques dizaines de mètres du mur, particulièrement recouvert de graffiti.

De l'autre côté de la Spree, j'ai la surprise de dénicher une station de métro aux allures quasi médiévales, la Schlesisches Tor. Cette fois, il est temps de revenir vers le centre  pour se reposer d'une journée bien remplie.