Direction Berlin Ouest
Berlin, Dimanche 16 Avril 2017
Je n'avais pas imaginé ni même réfléchi à ce détail; Mais, une fois sur place, je me suis rapidement rendu compte que le coeur de la ville battait dans ce qu'on appelait encore Berlin-Est jusqu'en 1989. La grande majorité des bâtiments et sites d'intérêt se trouve dans cette partie de la ville. Après les deux premiers jours consacrés à l'hypercentre, j'ai décidé aujourd'hui d'élargir l'horizon et de donner priorité à l'ancienne Berlin-Ouest.
Je commence par filer plein sud grâce à la ligne de métro qui passe à côté de l'hôtel. Je descends à Tempelhof l'ancien aéroport du secteur américain, aujourd'hui fermé. Le parc devant l'ancien aérogare abrite une monument en la mémoire des hommes et femmes morts en essayant de ravitailler Berlin-Ouest lors de la crise du mur. On dirait une sorte de grande griffe de béton sur fond de ciel. Pour être précis, trois griffes pour autant de routes aériennes. Un bande de bronze ceint la base du monument et comporte les noms de toutes les victimes. Enfin, le parterre de fleurs rappelle la thématique américaine, formant une croix rouge sur fond blanc.
Après cette excursion, il faut remonter vers le centre jusqu'à croiser une des lignes qui traversent le sud de la ville. Je fais escale au musée allemand de la technique, a priori un condensé, des inventions humaines, à la façon du palais de la Découverte parisien. Impossible de le manquer avec l'avion posé sur son toit, un de ceux qui participèrent au pont aérien. L'édifice mélange structures modernes à base de verre et de métal et structures anciennes en pierre et briques. Toutes les techniques sont abordées même si certaines ont droit à plus de place que les autres telles les expositions consacrées à la marine et à l'aviation, sans oublier les dizaines de trains exposés dans les anciens hangars à l'arrière. Chacun y trouve son bonheur. Des expériences sont disponibles pour améliorer la compréhension de certains principes. Au cinquième et dernier étage, on peut accéder à la terrasse où est posé l'avion qui sert d'emblème. Dans le parc on peut aussi découvrir une forge, initialement hydraulique, une ancienne brasserie, un château d'eau et une éolienne. Autant dire que selon les envies et les curiosités, il y a matière à y passer des heures, pour les plus grands comme les plus petits.
Je poursuis ma progression jusqu'à atteindre l'ancien coeur de Berlin-Ouest, les Champs Elysées de l'Ouest, en l'occurrence l'avenue Kufurstendam. Les cordes qui m'y accueillent me pousse à me mettre rapidement à l'abri dans l'Europa Center, l'immense centre commercial voisin. Par chance, on y trouve aussi des restaurants. L'endroit parfait pour faire un break, et pour une fois, l'occasion de manger la spécialité locale dans un certain confort, assis au chaud plutôt qu'accoudé à un comptoir en plein vent. Je vous rassure, le goût des Curry Wurst ne change pas!
La dernière averse passée, j'en profite pour ressortir et découvrir un des emblèmes historiques de la ville. L'église du Souvenir a été conservée en l'état après les bombardements de la seconde guerre mondiale pour témoigner des dévastations. Il ne reste qu'une tour dont le toit est partiellement détruit et un bout de nef qui sert désormais de musée. Sur le parvis une église moderne et un clocher du même style ont été bâtis pour conserver la touche religieuse de la place. Et les averses reprennent de plus belle pendant que je musarde dans le quartier aux apparences quasi uniquement modernes. Le "Ku'dam" est largement consacré aux commerces plus ou moins luxueux. Je tombe par hasard sur l'Institut Français de Berlin établi sur cette avenue célèbre de Berlin.
Quelques minutes de bus me permettent de rejoindre un site architectural majeur, non loin du grand parc. Le bâtiment des archives du Bauhaus témoigne de ce courant artistique d'avant-guerre. La découverte se fait au pas de charge, la faut à une pluie incessante. Direction le coeur du Tiergarten, l'immense parc implanté en plein centre de la ville. De nouvelles ambassades apparaissent de part et d'autre de l'avenue bien rectiligne qui rejoint la colonne de la Victoire plantée au beau milieu de la Grosse Sterne où convergent cinq grandes avenues, dont la plus connue conduit directement à la porte de Brandeburg. Du haut de ses soixante-sept mètres, elle domine allègrement la forêt alentour. Elle avait vocation à célébrer les victoires successives sur l'Autriche et la France à la fin du 19ème siècle. Une immense statue dorée occupe le somment de la colonne, mais, bizarrement, elle tourne le dos et marche vers l'ouest. Pour quelques euros, on peut y monter pour bénéficier de points de vue sur la ville.
Je préfère reprendre un des tunnels qui permettent de rejoindre en toute sécurité l'extérieur du carrefour. J'attends un bus qui va me ramener sur Unter Den Linden, en passant successivement devant le château Bellevue, résidence du président de la république allemande, puis la chancellerie, le Reichstag avant de retrouver la grande avenue non loin de la porte de Brandeburg. Direction un repos bien mérité pour les pieds après un dernier détour par le showroom du groupe Volkswagen où sont exposées de bien belles mécaniques.