Escapade en banlieue berlinoise

Publié le par Jérôme Voyageur

Berlin, Lundi 17 Avril 2017

Les zones de transport public étant larges, j'ai pu profiter de ma carte de tourisme au maximum. Cela tombait bien. Après avoir bien profité des nombreuses attractions du centre, j'avais repéré quelques autres destinations en bordure de la carte. En ce lundi de Pâques, les passagers sont rares à attendre les trains S-Bahn dans la gare de Friedrichstrasse. Attente obligatoire avec des fréquences d'un quart d'heure pour ce jour férié.

Les premiers kilomètres me permettent de voir le nord ouest du centre ville que j'avais seulement aperçu de loin. Rapidement les voies semblent être tracées en pleine nature.Quel contraste avec Paris où on a l'impression de rester en ville pendant très longtemps. Je débarque dans un gare un peu disproportionnée. Dédiée au stade olympique voisin, elle est dotée d'un dizaine de voies, mais seulement deux servent quotidiennement. Direction ce lieu historique, tant d'un point de vue sportif que politique. C'est ici qu'Hitler fit organiser et présida les Jeux Olympiques de 1936, c'est ici que l'athlète noir américain Jesse Owens remporta quatre titres à la plus grande rage du führer. Cinématographiquement parlant, ce stade mythique est évoqué dans le film L'As des As. Bien heureusement, le stade d'origine a été conservé dans les essentiels de ses structures, seul un toit a été rajouté mais de manière intelligente pour s'intégrer à l'ensemble. Seul l'intérieur a été entièrement refait pour être aux normes modernes. L'enceinte sert de résidence au club de foot de la capitale, le Herta Berlin.

Stade Olympique de BerlinParvenus aux abords du stade, je découvre avec un peu de déception qu'il est impossible d'en faire le tour extérieurement. La visite risque de s'imposer. Dans un premier temps, je suis la clôture pour voir où elle mène. Je débouche ainsi sur le grand parvis qui ouvre une perspective vers la ville. Je suis devant la porte Est flanquée de ses deux colonnes; Il en existe deux autres paires de l'autre côté du stade. L'ensemble est construit en pierres plutôt jaunes. Une colonnade extérieure soutient le toit et une coursive extérieure au premier étage. Rien de plus simple à l'est.

Réflexion faite, j'ai bien envie d'en savoir plus. Direction l'accueil des visiteurs, où je bénéficie d'une réduction. J'opte pour une visite libre qui me permet d'entrer de suite. Direction l'accès est. La courte zone d'ombre du couloir fait la transition entre l'aspect ancien de l'extérieur et les installations ultra-modernes des tribunes, du toit, et de la piste d'athlétisme. Un seul chemin, descendre la tribune pour rejoindre le tartan bleu de Berlin. Certains gamins s'amusent à mimer des départs de course. Impossible néanmoins d'approcher la pelouse. Comme tous les stades, c'est le trésor. Je confirme l'impression qu'on a parfois à la télé avec les caméras ras de pelouse. Si on se baisse, on ne voit plus l'autre côté : la pelouse est bombée.

Je traverse ainsi jusqu'à la porte est. Contrairement à la majorité des stades, celui-ci n'est pas complètement fermé. Une large ouverture est taillée dans la tribune. C'est là qu'est toujours installée la vasque de la première flamme olympique. Ce semblant de terrasse sert désormais de podium pour les vainqueurs du marathon, véritable "dieux" du stade. Au sommet des marches, on découvre sur les deux murs créés par l'encoche la liste de tous les vainqueurs des jeux de 1936 ainsi que les personnages ayant contribué aux jeux et à l'édification du stade. Après guerre, toutes les références au nazisme ont été retirés, dont le nom d'Hitler ou encore les svatiskas qui ornaient les tours. Depuis, cette terrasse, on aperçoit enfin les deux autres paires de tour, ainsi que celle de l'horloge alignée avec l'axe du stade. Je poursuis par la coursive extérieure jusqu'à rejoindre l'entrée VIP, une occasion unique de découvrir la loge ainsi que la tribune présidentielle. La vue y est parfaite, en tout confort. Il ne reste qu'à rejoindre la sortie puis la station de train toujours aussi déserte.

Je rejoins le terminus de la ligne à Spandau, avant de sauter dans la ligne de métro qui repart de cette ville. Deux stations plus loin, j'espère pouvoir visiter une citadelle datant du 16ème siècle. La première épreuve consiste à trouver son chemin en sortant de la station de métro. Pas la moindre flèche ni la moindre carte. Il faut partir au petit bonheur jusqu'à se rendre compte qu'il fallait partir en sens inverse. C'est assez moyen ce manque de signalisation. Mais je ne suis pas au bout de mes mauvaises surprises.

Citadelle de Spandau

Le flot de gens qui se dirige vers le même endroit commence à m'intriguer; certains sont même déguisés en tenues médiévales. Surprise en arrivant au guichet : un festival est organisé aujourd'hui, pas de réduction ni aucune garantie que toute la visite sera possible. Je suis quelque peu énervé d'être venu jusque là pour des clopinettes. J'essaie de me calmer en essayant de marcher le long du canal qui baigne les fortifications. Il faut imaginer une structure à la Vauban, en forme d'étoile à quatre branches et dominée par une tour ronde culminant à 36 mètres. Sur les quelques dizaines de mètres accessibles, il faut viser pour dénicher une trouée dans la végétation. Je me contenterai de ce peu là avant de retourner au métro.

J'en redescends quelques stations plus loin pour rejoindre le château de Charlottenburg. Histoire de laisser passer une enième averse, je fais une halte dans un succulent restaurant italien à deux pas du site. Débutée à la fin du 17ème siècle, le château servait initialement de palais d'été, baptisé Lietzenburg. il faut attendre le siècle suivant pour qu'il prenne son nom Château de Charlottenburgdéfinitif à la mort de la reine Sophie-Charlotte. Cette demeure typiquement baroque va s'agrandir au fil de l'histoire des princes de Prusse. jusqu'à devenir cet immense ensemble doté d'un jardin et d'un grand parc. La bâtiment principal est constitué de deux longues galeries flanquant un bloc central en forme de U et coiffé d'une coupole. Seule la galerie est se visite. Les visiteurs français s'amuseront peut être à comparer certaines salles avec celles de Versailles. La grande salle d'apparat particulièrement dorée a des airs de galerie des glaces. On notera certains parquets magnifiques, une collection de vaisselles éblouissante ainsi que le trésor des princes, couronne, sceptre et épée. N'oubliez pas de payer le supplément si vous souhaitez faire des photos et de laisser votre sac à a consigne.

Faute d'une météo conciliante, je me limite à longer l'arrière du palais avant de repartir. Vivement l'hôtel, au sec , et immobile pour reposer mes jambes qui commencent à ressentir l'accumulation des efforts.

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